
4
Barry Keoghan
Né à Dublin en 1992, Barry Keoghan connaît une enfance instable. Il grandit dans treize foyers d’accueil. En raison de la perte de sa mère, il développe une résilience unique. Rapidement, il canalise cette intensité dans le jeu. Il débute dans des films indépendants. Puis, en 2017, Christopher Nolan le révèle dans Dunkerque. Là, il joue George, un civil confronté à la guerre. Ainsi, il gagne une reconnaissance internationale.
Publié le 4 juin 2025. Modifié le 17 juillet 2025.

Les débuts de Barry Keoghan
Barry Keoghan ne choisit jamais la facilité. À chaque rôle, il privilégie l’ombre à la lumière, l’ambigu au lisse. Dès ses premiers pas sur les écrans, il affirme une préférence marquée pour les personnages déviants, les êtres blessés, les regards en coin. Ainsi, dans Mise à mort du cerf sacré, il incarne un adolescent dérangeant, à la fois fragile et glacial. Ce rôle, à contre-courant, le propulse sous les projecteurs. Pourtant, il reste en retrait. Il ne séduit pas : il trouble.
Le goût du risque
Alors que d’autres misent sur des personnages rassurants, Barry Keoghan, lui, s’aventure dans des zones grises. À travers chaque interprétation, il cherche la faille, l’éclat qui déraille. Il ne craint ni l’inconfort ni le malaise. Bien au contraire, il les cultive. Dans The Banshees of Inisherin, son personnage frôle la caricature, mais Keoghan y injecte une douleur sourde, une tendresse désespérée. Ce mélange, d’une complexité rare, devient sa marque.
Grâce à cette audace, il se distingue dans un paysage souvent formaté. De plus, il attire l’attention des plus grands cinéastes. Yorgos Lanthimos, Martin McDonagh, et récemment Emerald Fennell, reconnaissent en lui un comédien capable d’incarner l’indicible. Chaque regard, chaque silence devient narration. Rien n’est appuyé, mais tout est habité.
Un jeu organique
Barry Keoghan ne joue pas. Il vibre. Il laisse les émotions traverser son corps, sans jamais les contraindre. Cette méthode, intuitive, le rend insaisissable. Ainsi, dans Saltburn, il oscille sans cesse entre innocence et perversion, charme et menace. À chaque scène, il déjoue les attentes. Il ne donne jamais ce que l’on croit voir venir. Par conséquent, il devient magnétique.
En outre, sa trajectoire personnelle éclaire son engagement. Né à Dublin, élevé en foyer après la perte de sa mère, Keoghan porte en lui une histoire cabossée. Cependant, il ne s’en sert pas comme d’un manifeste. Il transforme ses blessures en puissance silencieuse. Son passé affleure parfois dans ses rôles, mais toujours avec pudeur.
Une figure singulière du cinéma contemporain
Aujourd’hui, Barry Keoghan incarne une nouvelle forme de virilité. Ni héroïque, ni conquérante, mais poreuse, tremblante, profondément humaine. Il donne corps à des hommes en crise, en mutation, en quête. Cela explique sans doute son succès croissant, tant auprès du public que des critiques.
Il ne cherche pas à être aimé. Il cherche à dire quelque chose de vrai. Dans un cinéma souvent friand de stéréotypes, cette posture détonne. Finalement, il incarne un cinéma de la fissure, du trouble, de la nuance.
Alors que d’autres collectionnent les blockbusters, Barry Keoghan préfère tracer une ligne incertaine, mais vertigineuse. Et s’il devenait, contre toute attente, l’un des acteurs les plus essentiels de sa génération ? À bien y regarder, il l’est déjà.
Dominic dans Les Banshees d’Inisherin : la candeur tragique

Dans le film de Martin McDonagh, il joue Dominic. Ce personnage naïf observe une amitié se détruire. Pourtant, il reste lumineux. Sa performance bouleverse. Elle lui vaut des nominations majeures : Oscars, BAFTA, Golden Globes. Keoghan devient un acteur incontournable.
Oliver Quick dans Saltburn : l’ascension d’un anti-héros

Dans Saltburn, il est Oliver. Étudiant boursier à Oxford, il infiltre une famille riche. Son regard fixe, sa gestuelle lente captivent. La scène finale, nu dans le manoir, marque les esprits. Ainsi, il dévoile la vacuité derrière le pouvoir. Une prestation à la fois viscérale et glaciale.
Druig dans Eternals : le manipulateur d’esprits
En 2021, il entre chez Marvel. Il devient Druig, un immortel capable de contrôler les foules. Contrairement à d’autres héros, il porte une mélancolie douce. Certes, le film divise. Mais l’acteur, lui, convainc. Il propose une version sensible du super-héros.
Le Joker dans The Batman : une apparition énigmatique
Dans The Batman, il incarne brièvement le Joker. On le voit à peine. Toutefois, sa voix et son regard intriguent. Dès lors, les fans espèrent le retrouver. Il promet un Joker plus intime, plus intérieur.
Pavel dans Chernobyl : l’innocence confrontée à l’horreur
Dans Chernobyl, il joue un jeune soldat. Sa mission : tuer les animaux contaminés. Ce rôle secondaire frappe fort. En quelques scènes, il transmet la peur, la stupeur, le désespoir. Ainsi, il prouve sa justesse, même en silence.
Curtis Biddick dans Masters of the Air : le courage en temps de guerre
En 2024, il est Curtis Biddick. Ce pilote traverse la Seconde Guerre mondiale dans Masters of the Air. Grâce à son regard inquiet et son intensité sobre, il marque la série. Encore une fois, il incarne un héros vulnérable.
Keoghan devient père en 2022. Son fils Brando naît de sa relation avec Alyson Sandro. Depuis, il reste discret. Néanmoins, certains médias critiquent son silence. En 2023, il sort avec Sabrina Carpenter. Leur rupture inspire la chanson Manchild. Celle-ci suscite beaucoup de commentaires. Toutefois, il refuse de s’exprimer publiquement.
Une trajectoire artistique en constante évolution
À mesure que sa carrière progresse, l’artiste se diversifie. Il explore le cinéma d’auteur, les blockbusters et les séries. Il privilégie les rôles humains, imparfaits, fragiles. En somme, il ne cherche pas la gloire, mais l’intensité. Ainsi, il devient un visage rare, intense, magnétique. Probablement, il incarne déjà l’avenir du cinéma contemporain