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Balmain
La maison Balmain naît en 1945 sous la houlette de Pierre Balmain, à peine âgé de trente ans à la libération de Paris.
Publié le 28 juillet 2025. Modifié le 1 août 2025.

Fondation et héritage : l’âge d’or de l’après-guerre
Inspiré par sa formation en architecture, il considère la couture comme « l’architecture du mouvement ». Après avoir travaillé auprès de Lucien Lelong et côtoyé Christian Dior, il lance sa première collection en octobre de la même année. Très vite, il impose un style précis : coupes structurées, tailles cintrées, volumes soignés, silhouette élégante mais affirmée. Dès lors, ses créations connaissent un succès immédiat auprès des élites intellectuelles et politiques, de Brigitte Bardot à la reine Sirikit de Thaïlande.
L’âge classique et les icônes du glamour
Progressivement, Balmain s’impose comme un symbole du chic parisien. Chaque robe devient une œuvre. Les vedettes d’Hollywood telles qu’Ava Gardner, Marlène Dietrich ou Sophia Loren portent ses modèles. Par ailleurs, son parfum Jolie Madame lancé en 1949 est un triomphe commercial. En outre, l’ouverture du prêt‑à‑porter lui assure une diffusion plus large dès les années 1950, surtout après le lancement de la ligne Pierre Balmain Florilège.
Des directeurs artistiques aux prises de risque créatif

Après la disparition de Pierre Balmain en 1982, la maison traverse plusieurs directions artistiques (Erik Mortensen, Peggy Huynh Kinh, Oscar de la Renta…). Ces périodes alternent continuité et transformation, mais l’esprit couture reste central. Ensuite, sous Christophe Decarnin (2006‑2011), la signature change radicalement : Balmain devient iconique pour ses vestes cloutées, ses designs flashy, la « Balmain Mania » naît. Toutefois, l’héritage architecturé n’est jamais vraiment abandonné.
Le rebond avec Olivier Rousteing
En 2011, Olivier Rousteing, alors âgé de 24 ans, succède à Decarnin. Il apporte une vision inclusive, jeune, connectée au monde moderne. Rapidement, il transforme la marque en icône du luxe social media. Il crée le « Balmain Army » avec des célébrités comme Beyoncé, Rihanna ou Kim Kardashian. Ainsi, Balmain devient la première maison française à dépasser le million de followers sur Instagram. Le succès commercial suit : jusqu’à 20 % de croissance annuelle entre 2012 et 2015, et l’ouverture de boutiques majeures à New York, Londres, Tokyo.
Acquisition et extension globale
En juin 2016, Mayhoola for Investments acquiert Balmain pour près de 500 millions d’euros. Cette transition renforce l’expansion internationale. La marque ouvre des flagships sur Madison Avenue, Soho, Milan ou Tokyo. En outre, l’offre s’étend aux accessoires, parfums et cosmétique en collaboration avec Estée Lauder. Olivier Rousteing développe une ligne de lingerie avec Victoria’s Secret et une collection avec Puma via Cara Delevingne. Ainsi, Balmain fusionne l’esprit couture et la culture streetwear contemporaine.
Style emblématique et signature couture
La griffe reste identifiée à un style architectural, sculptural et affirmé. Les vestes épaulées, les coupes ajustées, les tissus luxueux font partie de son ADN. Par ailleurs, Balmain célèbre l’héritage français mais revisite constamment son esthétique pour l’ouvrir aux cultures urbaines et multiculturelles mondiales. Sa vision pluraliste est née d’un engagement fort de diversité sous la direction de Rousteing.
Haute couture et retour en lumière
Après une pause de près de 16 ans, Balmain réintègre officiellement le calendrier de la haute couture en 2019. Ce retour confirme sa volonté de renouer avec son socle fondamental. Grâce aux créations couture de Rousteing, la maison retrouve sa place parmi les institutions de la mode française. En outre, le parfum emblématique Jolie Madame reste un symbole historique. Avec la réintroduction périodique de collections exclusives, elle démontre une capacité à conjuguer héritage et modernité.
Engagement et influence culturelle

Sous l’influence d’Olivier Rousteing, la maison milite pour une diversité réelle. Loin du simple marketing, ce positionnement devient un message culturel. Il privilégie une représentation variée des corps, origines, identités. La maison soutient des causes comme (RED) pour lutter contre le SIDA. Ainsi, Balmain fait partie des marques les plus activistes du secteur du luxe.
Une présence médiatique affirmée
Les campagnes de Balmain se distinguent par leur imagerie puissante et raffinée. Des collaborations visuelles avec des photographes d’art ou des vidéos virales enrichissent l’esthétique forte de la marque. En outre, le défilé-spectacle à La Seine Musicale en 2021, pour célébrer les dix ans de Rousteing à la direction artistique, confirme l’ambition spectaculaire de la maison. Sa capacité à mêler tradition et showmanship résonne sur tous les continents.
Une marque du XXIᵉ siècle
Aujourd’hui, Balmain incarne une forme de modernité paradoxale : entre luxe et accessibilité symbolique. Sur les réseaux sociaux, ses collections séduisent une jeune génération tout en respectant les codes de la couture française traditionnelle. En même temps, l’engagement social, la diversification (make‑up, cheveux, lunettes) et la présence culturelle en font une marque globale et contemporaine.
Et demain ?
Bien qu’héritière d’un style légendaire, Balmain ne cesse jamais de se réinventer. Olivier Rousteing explore désormais le multimédia, la réalisation de docu‑films et les projets culturels plus larges. De plus, les collaborations avec des univers artistiques non traditionnels (musique, art contemporain) ouvrent de nouveaux horizons. Ainsi, la maison reste fidèle à son ADN tout en le projetant vers le futur. Très logiquement, Balmain se définit comme une maison de couture profondément moderne, inclusive et audacieuse.