7 fév 2020

Un voyage à travers le Sahel au Met

Jusqu’au 10 mai, au MET, l’exposition “Sahel : Art et empires aux rives du Sahara” nous plonge au cœur des paysages de l’Afrique sub-saharienne. Elle présente près de 200 artefacts et retrace 1300 ans d’histoire, de la période préislamique au XIXe siècle.

 

 

 

 

1. 200 trésors du Sahel 

 

Présentée au Metropolitan Museum of Art de New York jusqu’au 10 mai, l’exposition Sahel : Art et empires aux rives du Sahara réunit plus de 200 trésors de la région du Sahel, une vaste zone à la limite sud du désert du Sahara, qui couvre aujourd'hui le Sénégal, le Mali, la Mauritanie et le Niger. Un voyage à travers ce carrefour du monde qui nous permet de découvrir la vie et la culture des empires légendaires du Ghana (300-1200), du Mali (1230–1600), du Songhay (1464–1591) et de Segu (1640–1861). L’exposition met en lumière des moments transformateurs tels que le développement de l'urbanisme, la montée et la chute des dynasties politiques ou encore l'arrivée de l'Islam. Parmi les chefs-d’œuvre présentés au MET, on trouve l’iconique cavalier en terre cuite déterré sur le site de Bura au Niger actuel (Equestrian, III-X siècle), ainsi qu’une figure féminine à genoux, produite par les peuples du Mali (XII-XIV siècle). Témoins des grands événements historiques, ces sculptures emblématiques nous plongent directement au cœur du Sahel. 

Equestrian, Bura-Asinda-Sikka Site, Niger 3rd–10th century, Photo credit: © Photo Maurice Ascani. www.photographe-niger.com

2. La fin de l’hégémonie de l’art occidental ?

 

Compte tenu des problématiques pressantes auxquelles l’Afrique sub-saharienne est confrontée aujourd'hui, il est particulièrement important de refléter l’effervescence créative passée”, déclare Max Hollein, directeur du MET. Trois expositions sur le développement artistique et l’histoire des pays d’Afrique ont déjà été présentées au musée en 2007, 2011 et 2015. Sahel : Art et empires aux rives du Sahara sera donc la prochaine étape du Met dans sa promotion de “l’art africain”. Les plus grandes institutions culturelles cherchent à en finir définitivement avec la domination de l’artiste estampillé mâle blanc occidental. Cette exposition s’inscrit donc pleinement dans cette révolution. Le nouvel accrochage de la Tate Modern, ouvert en juin 2016, se voulait plus international, plus féminin et plus diversifié dans les œuvres présentés : “Nous sommes en mesure de raconter une histoire de l’art moderne plus internationale, plus diverse et plus stimulante”, expliquait alors le directeur de la Tate, Nicholas Serota. Et c’est une réussite indéniable.

 

Sahel : Art et empires aux rives du Sahara, jusqu’au 10 mai, Metropolitan Museum of Art de New York.