Rei Kawakubo et l’art minimal à l’honneur
L’artiste Donald Judd, ou encore la créatrice Rei Kawakubo, exposée à Paris cet automne, s’y sont illustrés avec succès. Aujourd’hui, le design minimal n’a rien perdu de sa vigueur. Tour d’horizon des plus belles pièces qui privilégient la ligne pure.
Par Oscar Duboÿ.
La galerie A1043 remet sur le devant de la scène les meubles de Rei Kawakubo, la créatrice de la marque Comme des Garçons, qui, entre 1983 et 1991, s’était essayée au design avec toute la radicalité qu’on lui connaît dans la mode. Si, à l’époque, ses structures brutes en bois ou en acier tendaient à valoriser la ligne au détriment du confort, force est de constater que le genre minimal n’a pas dit son dernier mot, au vu du succès récent du duo Muller Van Severen par exemple.
La mode étant un éternel recommencement, pourrait-on en dire autant du design ? Oui et non, car les meubles n’ont pas attendu Comme des Garçons pour faire la révolution. Dès la fin des années 60, le maître Shiro Kuramata tirait les lignes dans la transparence d’une plaque de résine jusqu’à en faire une pyramide sur roulettes digne d’un gratte-ciel de Chicago. Les obliques en moins, les formes essentielles du pape du minimalisme Donald Judd transformaient, quinze ans plus tard, une œuvre d’art en véritable meuble. En digne héritier, Martin Szekely poussait l’expérience plus loin encore, et arrondissait complètement les angles avec sa table basse Solaris (2007). Quant à la dernière exposition de Konstantin Grcic à la Galerie kreo, elle présentait des sièges-ovnis, telles des cellules encore et toujours plus minimales. Recommencement ou pas, le design continue, loin de ces questionnements existentiels, d’aller inexorablement à l’essentiel.
Comme des Garçons Furniture – Le Mobilier de Rei Kawakubo, du 10 octobre au 22 décembre à la galerie A1043, 47, rue de Montmorency, Paris IIIe , www.a1043.com.
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