27 mar 2018

Portfolio : l’imagerie rêveuse de Paolo Ventura célébrée par Giorgio Armani

Jusqu’au 29 juillet, le photographe milanais Paolo Ventura investit le monumental Armani/Silos de Giorgio Armani pour y présenter Racconti Immaginari, un projet plein de fantaisie qui narre pourtant le sombre récit de l’évacuation du ghetto de Venise en 1943.

Sobre et monumental, le musée Armani/Silos se dresse au nord de l’Italie depuis trois ans déjà. En 2015, Giorgio Armani fêtait en effet ses 40 ans d'activité en inaugurant cet espace (dont le nom conserve la mémoire de son passé de réservoir). Abritant un important fonds d'archives numériques, le lieu accueille jusqu’au 29 juillet l’exposition Racconti Immaginari, nouveau projet du photographe italien Paolo Ventura. Photographies, objets et installations… avec sa palette chromatique singulière et ses mises en scènes fantaisistes, l’artiste narre le sombre récit de l’évacuation du ghetto de Venise en 1943. Le bâtiment austère et élégant offre un écrin parfait à l’imagerie extravagante et onirique de Paolo Ventura. “Les couleurs et les formes du bâtiment me semblent familières, comme si je les avais déjà vues en rêve, avec les collections historiques de Giorgio Armani en surplomb”, commente l'artiste.

 

Né à Milan en 1968, Paolo Ventura a travaillé comme photographe de mode avant de quitter l’Italie pour New York et d’abandonner les clichés commerciaux. Réfugié dans un petit studio de Brooklyn, il imagine alors des dioramas, de grandes peintures sur toile présentées dans une salle obscure et animées par des jeux de lumière : “Je photographie ce qui n’existe pas et je crée des mondes imaginaires”, explique-t-il. Son thème de prédilection ? La Seconde Guerre mondiale en Italie – avec pour point de départ les récits de sa grand-mère. Son exposition Racconti Immaginari rassemble plusieurs œuvres issues des séries L’automate (2010) – l’histoire d’un homme qui construit un automate pour rompre sa solitude – Nouvelles (2013-2015) ou encore La ville infinie (2013-2018). On retrouve également dans l’exposition trois œuvres de la série La Chercheuse de coquillages ainsi que des installations en papier découpé, racontant trois histoires en trois dimensions.