Laurent Grasso se confronte aux grands maîtres de l’art à Londres
L’artiste français Laurent Grasso revisite le mythe d’Argos à la galerie londonienne Olivier Malingue juqu’au 9 décembre. Une constellation de regards surréalistes et intemporels.
Par La rédaction.
Selon la légende, le géant Argos avait cent yeux disséminés sur le corps de sorte que nul ne puisse tromper sa vigilance. Il incarnait ainsi, littéralement, le panoptès, “celui qui voit tout” (en grec). Laurent Grasso, prix Marcel Duchamp 2008, revisite ce mythe à la galerie londonienne Olivier Malingue avec son exposition The Panoptes Project. Le visiteur se sent véritablement scruté par les murs, espionné par les surfaces. Peintures, sculptures, installations lumineuses… les créations de l’artiste français côtoient une sélection d’œuvres historiques signées de Max Ernst, René Magritte, Francis Picabia ou Odilon Redon. Plongeant dans le surréalisme, Laurent Grasso fait ainsi de l'œil, du regard, le thème central de l'exposition. L’œil de l’artiste questionne l'œil du spectateur. Qui regarde qui ? Qui est sujet et qui est l'objet ? Laurent Grasso interroge ici la subjectivité – de l'artiste comme celle du visiteur – autant que la vigueur de notre regard. Pour ce faire, l’artiste pluridisciplinaire juxtapose une myriade de pupilles à un camaïeu de bleu, un simple roc noir, ou une vidéo. Ailleurs, ce sont les yeux de l’actrice française Carole Bouquet qui sont scrupuleusement disséqués par la caméra dans Satellite (2007).
Laurent Grasso, The Panoptes Project, Olivier Malingue, Londres, jusqu’au 9 décembre 2017.