Esprit végan & salon intimiste, rencontre avec le coloriste Romain
A l’occasion de l’ouverture de son espace à la Madeleine, le créateur de Romain Colors expose à Numéro sa démarche novatrice qui mêle coloration organique et soins végans.
par Laurence Hovart.
Numéro : Votre salon en appartement joue la carte de l’intimité …
« En effet, je n’ai que trois places pour la coloration et une pour le coiffage. J’ai souhaité offrir une prestation artisanale de qualité. Je privilégie aussi au maximum la lumière du jour afin de pouvoir parfaitement bien régler la couleur. Et je ne propose que des soins végans. »
Votre secret pour restaurer les cheveux colorés ?
C'est de les abîmer le moins possible en choisissant des méthodes de coloration douce. Réparer, c'est essayer de résorber les dégâts causés par des produits chimiques trop agressifs. L'idéal serait même de réussir à se dispenser de soin réparateur.
Ça fait des années qu’aux USA, certaines marques ont le souci de se passer de matières animales dans les cosmétiques pour les cheveux, mais aussi d’actifs comme les silicones, les sulfates, et souvent le sodium. Pour retrouver un cheveu au toucher naturel à travers un protocole de soins, je travaille avec la marque Made in California, Number 4, que je vends en exclusivité à Paris, et avec la marque italienne au label Ecocert, BIOA A+O.E. Dans 80% de nos essais, en un à deux mois, les cheveux changent et retrouvent un beau toucher. Je connais parfaitement leurs produits et je sais ce que chaque cliente doit utiliser. Avec BIO A+O.E., par exemple, le protocole est simple. Il faut utiliser le sérum sur cheveux secs, faire suivre d’un shampoing et d’un masque sans rinçage pour longueurs et pointes. Les résultats sont super sur les cheveux normaux à fins. Utilisés sans autres produits et accompagnés de coloration douce (NDLR la sienne mêle l’argile aux pigments végétaux et minéraux), ils donnent des résultats encourageants.
Vos soins n’ont pas de silicone. Quel est votre point de vue sur les silicones chimiques ?
Ils sont pratiques pour glisser et lisser en surface les écailles des cheveux. Ils donnent un toucher doux immédiat difficile à concurrencer, c’est la raison pour laquelle, on en trouve dans la majorité des produits capillaires du marché. Le problème est que les silicones sont des corps plastiques qui finissent par voyager et s’accumuler non seulement sur les longueurs mais aussi sur le cuir chevelu. Ils créent alors par accumulation un film plastifié. Les produits de soin les plus sains, huiles incluses, ne peuvent alors plus franchir cette barrière. Le bulbe du cheveu peut se retrouver asphyxié. Je ne suis pas un anti silicones absolu mais pour reconstruire un cheveu abimé, il faut commencer par les supprimer au quotidien. Il faut attendre un moment pour réussir à se débarrasser entièrement des résidus accumulés et permettre enfin aux actifs de passer pour restaurer la fibre et nourrir le cuir chevelu. En revanche, à l’occasion d’un brushing ou d’utilisation de pinces, je préfère qu’on mette sur les longueurs abimées un soupçon de silicone plutôt que rien afin de protéger de l’effet dévastateur de la chaleur.
Romain Colors. 8, rue de l‘arcade. Paris VIII. Tel : 01 40 07 01 58