Entre ciel et mer, les sublimes horizons de Hiroshi Sugimoto
Jusqu’au 22 décembre, la Galerie parisienne Marian Goodman présente Surface Tension, exposition dédiée à la série Seascapes du mythe vivant de la photographie japonais Hiroshi Sugimoto débutée en 1980.
Par Alexis Thibault.
Jusqu’au 22 décembre la Galerie parisienne Marian Goodman célèbre l’artiste japonais Hiroshi Sugimoto avec l’exposition Surface Tension, rassemblant de somptueux clichés issus de la série Seascapes débutée en 1980. Premier étage : des compositions photographiques perdues entre ciel et mer, éclat et obscurité. Les compositions marines de Seascapes appellent à la méditation. Une simple ligne clive le paysage, l’horizon, tel une droite infinie transforme les perceptions, bouscule les regards.
L’artiste s’est posté sur les rives de la Mer Tasman, immensité du Pacifique sud baignant l’Australie du Sud-Est et la Nouvelle-Zélande. Véritable enchanteur, Hiroshi Sugimoto transforme ces paysages en tableaux abstraits constitués de dégradés et de bandes horizontales. “Si j’ai déjà une vision, mon travail est presque terminé. Le reste n’est qu’une question de technique”, confie l’artiste.
Avec cette série, Sugimoto érige un pont les abîmes et les astres, un fil précaire qui ferait hésiter les funambules les plus téméraires. Le mouvement perpétuel de la surface de l’eau assure l’unicité de chacune des œuvres, chaque cliché dépend des conditions météorologiques. Une étendue d’eau, comme un épiderme marin. Hiroshi Sugimoto présente également Five Elements, une série de quatre sculptures en verre. Leur structure est inspirée de la pagode, architecture traditionnelle censée résister aux séismes. Les formes renvoient à la doctrine bouddhiste des Cinq Universaux : un carré (la terre), un globe (l’eau), une pyramide (le feu), le demi-globe (l’air) et la larme du sommet (le vide). Au creux de chaque objet est aussi intégrée une photographie de la série Seascape.
Un peu plus loin, merveille de l'exposition, une sculpture fait face à une photographie des Chutes de Kegon, l’un des destinations touristiques les plus populaires au Japon. Cette fascination pour les lieux de villégiature naît en 1974 alors que Sugimoto visite le Muséum d’histoire naturelle de New York.“J’ai simplement trouvé, soudainement, un moyen de voir le monde comme le fait l’appareil photo, et j’ai découvert alors sa capacité à jouer les illusionnistes…”
Surface Tension, Hiroshi Sugimoto, jusqu’au 22 décembre 2017, Galerie Marian Goodman, Paris.