Chasse à l’art contemporain dans les caves de Toscane
Pour la troisième édition de l’Art of the Treasure Hunt, quatorze artistes de onze pays différents exposent leurs œuvres contemporaines dans des domaines viticoles de Toscane, en Italie. Intitulée “Time is the Game of Man”, l'immense exposition s'étend sur une période de 60 ans de Magdalena Abakanowicz à Angélique Stehli.
Par La rédaction.
Dirigé par Kasia Redzisz, conservatrice en chef du Tate Liverpool, proposé par Luziah Hennessy et mis en scène par une flopée d’artistes et d’institutions internationales, le programme Art of the Treasure Hunt propose de découvrir des œuvres d'art cachées au sein des domaines viticoles de Toscane, au centre-ouest de l’Italie. Cette année, le projet convie différentes galeries et fondations cosmopolites, à l'instar de l'European Arteast Foundation, la galerie Thaddaeus Ropac ou encore la galerie Pace. L'exposition Time is the Game of Man rassemble de nombreuses créations au sein de propriétés toscanes soigneusement sélectionnés afin de mettre en évidence la combinaison puissante entre l’œuvre d'art et son emplacement.
Parmi les créations exhibées, on retrouve ainsi l'installation onirique de Sylvie Fleury, Mushrooms : trois champignons magiques iridescents qui font écho à l’Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll. Plus loin, les dix fascinantes Poupées Pascales en verre de Pascale Marthine Tayou sont exposées, ornées de perles, de plumes, de faisceaux de bois et de fleurs en plastique.
D'apparence aussi raffinée que voluptueuse, le marbre de Carrare de Kevin Francis Gray révèle sa Soho Girl. Plus loin, l'artiste irlandais présente Face Off, deux autres sculptures drapées d'un voile en bronze. Radicalement opposée, l’œuvre de Cyril de Commarque My Eden is a lie détone, entre composition métallique et inscription en néons. Toute proche, l'installation permanente de Kiki Smith, Flower Fountain, s'extirpe de l'eau avec ses deux sculptures en forme de fleur, dont la partie centrale est remplacée par le visage d'une femme.
Nettement plus coloré et ludique, le bac à boules surdimensionné en plexiglas d'Alfredo Pirri offre un travail plein de vivacité, traitant des questions d’espace et de surface. Une manière de raviver la fougue de l'enfance. Dans la même lignée, The Temptation, la sculpture inclinable de Raul de Nieves présentée à la Biennale Whitney 2017, s’étend sur des tonneaux de vin face au tableau d'Alin Bozbiciu : Ritual.
Le projet d'Henrik Håkansson se concentre, quant à lui, sur les détails de la nature. A travers une installation audiovisuelle lumineuse il combine les intérêts d'un biologiste, d'un ethnologue et d'un artiste. Tout aussi conceptuel, le travail de Stefan Brüggemann, émanant de sa série de Puddle Painting, est exposé dans une chapelle éclairée par l'installation lumineuse permanente Traviata de Bob Wilson. Non loin, les plans fixes de la vidéo 1044º C d'Angélique Stehli capturent le processus de crémation des corps.
Pour son installation Bambini, Magdalena Abakanowicz propose une foule de quatre-vingt-trois figures enfantines, composées de béton, de colle et de bois. Quant à Servane Mary, ses œuvres optent pour un processus de jet d'encre sur des couvertures de secours. Enfin, le parcours propose quelques séries photographiques, notamment de l'artiste ghanéen Ibrahim Mahama qui s'amuse à dépeindre des souvenirs candides. Angélique Stehli se prête également à l'art de la photographie, choisissant d'examiner l'utilisation de la teinte cool down pink dans les prisons au travers de sa série tape-à-l'œil Pink Cells.
Time is the Game of Man, la 3e édition du Art of the Treasure Hunt est visible jusqu'au 14 octobre.
www.artthunt.com