Trois questions à… Johanna Senyk de Wanda Nylon, lauréate du grand prix de l’Andam 2016
Nous avions rencontré la créatrice du label parisien Wanda Nylon lors de son deuxième défilé, qui prolongeait la sensibilité urbaine de la collection printemps-été 2016. Les hoodies se mêlaient à des robes parfois longues, loose et faciles à porter…
Par Delphine Roche.
Numéro : Quel est l’auteur du poème que vous aviez placé sur les bancs du défilé ?
Johanna Senyk : C’est ma grande sœur qui l’a écrit à partir de punchlines que je lui ai données, qui traduisent l’attitude des femmes Wanda Nylon. Je lui ai dit, par exemple : “No pearls, no bag.” Je veux refléter une femme indépendante qui ne se réfugie ni dans les conventions bourgeoises, ni dans les sortilèges du consumérisme. J’aime également l’idée de m’adresser à une femme qui travaille, et non à une femme oisive. On me fait parfois remarquer que mon discours est celui d’une féministe, et cela ne me pose aucun problème [rires].
Cette collection automne-hiver 2016-2017 poursuit l’élargissement du langage de votre label qui se spécialisait initialement dans les matières plastiques et l’outwear…
Il s’agissait ici de notre deuxième défilé, qui s’inscrit effectivement dans ce projet de proposer un vestiaire complet. Je travaille toujours avec les matières plastiques, mais je développe de nouvelles pièces chaque saison, notamment, cette fois, des mailles techniques et des pièces pour le soir, avec du Lurex. Toujours dans l’idée de servir les femmes, de leur apporter des options contemporaines pour se vêtir.
Vous faites partie des nominés au prix LVMH, comment envisagez-vous votre participation à cette compétition ?
Je travaille chaque collection comme si c’était LA collection de ma vie. Cela ne change donc en rien mon investissement total, mais j’avoue que j’étais si heureuse lorsque j’ai appris cette nouvelle, peu de temps avant la Fashion Week parisienne, que j’ai imaginé immédiatement cinq looks que j’ai ajoutés à mon défilé.