11
11
La mode philanthropique de Super Flea Market par Toni Garrn
En fédérant ses amis célèbres, le top model Toni Garrn anime Super Flea Market.- Ce concept original sert à financer des ONG grâce à la vente de vêtements de seconde main à travers une plateforme digitale ainsi que des pop‐up stores à New York, Londres, Paris ou Berlin.
Propos recueillis par Delphine Roche.

Rencontre avec le top model Toni Garrn
Numéro : Vous avez lancé cette année Super Flea Market, un concept de boutique vintage dont les bénéfices sont reversés à des ONG. Êtes‐vous vous‐même une consommatrice de vêtements vintage ou upcyclés ?
Toni Garrn : Je suis en effet une grande fan de vêtements vintage. Au fil des années, j’ai pris conscience de l’impact environnemental et social de la mode, et je voulais en faire une force positive en créant un modèle circulaire soutenant des ONG. En 2016, j’ai fondé ma propre organisation, la Toni Garrn Foundation, qui vient en aide aux femmes et aux petites filles africaines, toutefois, je désirais aussi soutenir des initiatives similaires, mais dans des secteurs différents.
Votre boutique en ligne est unique car elle mentionne le nom de la personne qui donne le vêtement et l’organisation qu’elle soutient. Comment avez‐vous eu l’idée de rendre l’acte d’achat si personnel ?
À New York, où j’ai vécu, j’ai toujours vendu mes vêtements pour soutenir de bonnes causes. J’ai commencé en fédérant mes amis célèbres autour d’événements ponctuels intitulés “Supermodel Flea Markets”. La même volonté anime Super Flea Market. Cela exige beaucoup de travail de recueillir les autorisations légales des célébrités afin d’utiliser leur nom sur nos plateformes et de reverser ensuite les bénéfices à l’ONG de leur choix, mais le public est très sensible à cette authenticité.

Super Flea Market : une nouvelle mode philanthropique
Vous procédez aussi à des ventes aux enchères, dont l’une a eu lieu au bénéfice des opérations de secours menées lors des incendies de Los Angeles…
Au cours de la dernière décennie, nous avons en effet acquis des pièces incroyables, notamment de Leonardo DiCaprio. En février, nous avons ainsi vendu aux enchères le costume qu’il portait dans le film Le Loup de Wall Street, et également les escarpins Gianvito Rossi que Beyoncé portait lors d’un shooting pour le Vogue britannique,
une robe portée par Paris Hilton et un blazer de Sharon Stone. Ces enchères ont été nos plus réussies à ce jour, grâce au soutien de la maison de vente Phillips, qui a accueilli nos pièces dans son magnifique showroom de Los Angeles.
Comment avez‐vous développé le réseau d’ONG qui sont aujourd’hui vos partenaires, notamment All Hands&Hearts et Re:wild ?
Nous nous concentrons sur des organisations qui partagent notre philosophie. Des frais généraux réduits et un travail très direct auprès des personnes concernées sur le terrain sont deux critères essentiels pour nous. Petra Nemcová, par exemple, est une amie qui fait aussi partie de nos donateurs. Il nous a donc semblé naturel de devenir partenaire de l’organisation qu’elle a fondée, All Hands & Hearts et Re:wild.
Quels sont vos objectifs et vos projets à venir ?
Nous aimerions élargir notre audience à l’échelle internationale, et inclure parmi nos donateurs tout détenteur d’une garde-robe exceptionnelle intéressé par notre projet, mais aussi des maisons de mode qui voudraient améliorer leur impact social et environnemental, non seulement en recyclant certaines de leurs superbes pièces, mais aussi en faisant des dons à une ONG.