16 mar 2023

Qui est Marco de Vincenzo, le créateur qui ravive l’héritage d’Etro ?

L’arrivée de Marco De Vincenzo il y a un an à la direction artistique d’Etro insuffle un vent de renouveau au sein de la maison. Très investi dans l’upcycling, le créateur engage résolument l’institution italienne sur la voie de l’écoresponsabilité. 

Marco De Vincenzo © Etro

La collection de sacs Love Trotter en tissus upcyclés se vend en quelques jours sur la plateforme commerciale MyTheresa. Cet accessoire a obtenu un succès tel que, lors de son prochain défilé femme en février à la Fashion Week de Milan, la maison italienne lancera dans le monde entier de nouvelles versions du sac Love Trotter, avec des tissus exclusifs pour chaque pays. “Il est essentiel aujourd’hui qu’une maison de mode aussi importante qu’Etro montre la voie vers l’écoresponsabilité, non seulement pour la future génération de créateurs, mais aussi pour encourager les grandes marques à agir également dans ce sens, confie Marco De Vincenzo. Nous avançons petit à petit, et bientôt nous présenterons une première collection de prêt-à-porter upcyclée.” Une révolution créative et écoresponsable, qui, sous l’impulsion de Marco De Vincenzo, laisse présager un avenir radieux pour Etro


www.etro.com 

En septembre dernier, Marco De Vincenzo inaugure la nouvelle ère d’Etro

 

Le jour où Marco De Vincenzo présente son premier défilé pour Etro en septembre 2022 à Milan, l’enjeu est de taille pour le créateur sicilien arrivé en juin. Outre un délai d’à peine une poignée de semaines pour concevoir une collection complète de prêt-à-porter et d’accessoires, il est le premier directeur artistique à ne pas appartenir à la famille fondatrice depuis la naissance de la maison italienne en 1968 (initialement spécialisée dans le textile, celle-ci s’est muée en marque de mode, puis a commencé à défiler en 1996). La première collection de Marco De Vincenzo inaugure ainsi une nouvelle ère : “Elle symbolise la première rencontre, ce moment où dans une relation on apprend à se connaître. J’ai agi par instinct pour proposer quelque chose d’inattendu”, confie-t-il. Une approche audacieuse qui s’observe dès les premiers looks, uniquement en denim jacquard, sur lesquels sont brodés des dessins d’oiseaux imitant le motif Paisley (introduit par le fondateur Gerolamo Etro, suite à un voyage en Inde), indissociable de l’identité Etro depuis 1981. Jouant subtilement avec les codes de la maison, Marco De Vincenzo les mélange brillamment avec son esthétique pop et ludique. 

 

 

Les silhouettes essentielles et écoresponsables d’Etro par Marco De Vincenzo

 

Abandonnant le style gypset (fusion de “gypsy” et de “jet-set”) signature d’Etro, qui faisait la part belle à la fluidité, aux couleurs sourdes et aux superpositions, les silhouettes du nouveau directeur artistique vont à l’essentiel, telles ces chemises à rayures associées à des robes et des jupes-tabliers, ces robes minimalistes aux couleurs chatoyantes et à franges XXL, ou encore ces mailles imprimées d’une harmonie de bandes de couleur. Lorsqu’il est nommé, le directeur artistique de 44 ans dispose déjà d’une solide expérience. Il a collaboré pendant plus de vingt ans avec la maison Fendi comme responsable du département maroquinerie, et a lancé son propre label en 2009. Quelques semaines avant sa nomination chez Etro, Marco De Vincenzo met fin à sa marque et s’engage dans un projet écoresponsable radical. Une vision de l’upcycling qu’il va transposer chez Etro dès son arrivée. La maison italienne lui donne carte blanche : il réalise ainsi une collection de 200 sacs Love Trotter, fabriqués à partir de tissus d’archives. “L’upcycling redonne de la valeur à ce que l’on possède déjà, et, pour moi, il était impossible de détruire ces sublimes tissus brodés et ces magnifiques velours que nous avions en stock, sous prétexte qu’ils seraient dépassés. Comme ils n’exigent pas trop de matières, les sacs à main sont l’objet idéal pour introduire cette approche écoresponsable chez Etro”, explique Marco De Vincenzo.