Qui est Joseph McGee le créateur qui réveille le label d’outerwear Moose Knuckles ?
Le label canadien Moose Knuckles, reconnu pour ses pièces d’extérieur aussi techniques que fonctionnelles, opère un tournant mode avec son nouveau directeur du design des collections femmes, Joseph McGee, un ancien des studios de Burberry et Tom Ford.
Propos recueillis par Léa Zetlaoui.
Moose Knuckles, la marque ultra cool de vêtements d’extérieur
Au milieu de la décennie 2010, alors que l’univers du streetwear et du sportswear entament leur ascension fulgurante vers les podiums des jeunes labels puis des grandes maisons, la frontière entre la mode créative et le vêtement fonctionnel n’aura jamais été aussi poreuse. On pense ainsi à Moncler et son projet Genius, qui compte des collaborations avec des créateurs parmi les plus appréciés de leur génération, the North Face et ses collections avec Gucci et Margiela ou encore Carhartt qui s’associait à A.P.C. Récemment, c’est au tour de Moose Knuckles, le label canadien fondé en 1921 d’opérer un tournant, en nommant Joseph McGee, ancien créateur passé par les studios de Burberry et Tom Ford, à la tête de son studio de création des collections femme. Pour sa première collection il revisite les classiques de la marque comme la parka, la doudoune ou le bomber, auxquels il insuffle une énergie brute inspirée par le mosh, une danse brute de la sous culture punk. Ces créations ultra contemporaines qui jouent des superpositions sont mises en scène par le photographe Hugo Comte dans des décors épurés à l’ambiance froide. Numéro a posé quelques questions au designer sur sa vision de la mode.
NUMÉRO : Comment avez-vous débuté votre carrière dans la mode ?
JOSEPH MCGEE : Mes parents sont acteurs, et quand j’étais jeune, je passais beaucoup de temps dans les loges et les magasins de costumes des théâtres où ils se produisaient. Je pense que c’est là que l’obsession a commencé. J’ai la chance de travailler comme designer de mode depuis un certain temps maintenant. J’ai d’abord étudié au Royal College of Art de Londres avant de rejoindre le studio de la designer londonienne Roksanda Ilincic où j’ai vécu une expérience incroyable ! Puis j’étais directeur du design femmes chez Burberry à Londres, où j’ai vécu les années les plus créatives, stimulantes et inspirantes de mon début de carrière. Et enfin à Los Angeles j’ai occupé le même poste chez Tom Ford.
Pourquoi avoir accepté de rejoindre le studio de création femme de Moose Knuckles ?
J’étais très excité par l’énergie qui émane de la marque. Elle a un énorme potentiel. J’ai aussi ressenti une grande synergie avec l’équipe et tous les plans qu’ils avaient commencé à mettre en place. Moose Knuckles est une entreprise audacieuse et ça m’a attiré.
Quels sont les enjeux pour vous aujourd’hui en tant que vice-Président du design des collections femmes ?
Cette opportunité m’a été offerte au début de la pandémie, et l’idée de créer des pièces qui ont une fonction et une utilité était vraiment attrayante à un moment où beaucoup d’entre nous se demandaient exactement ce que signifiait la mode avec un avec un grand M. Je suis très curieux de la tension qui existe entre la forme et la fonction et de savoir s’il y avait une différence entre les deux.
Comment transformer un marque technique en un label de mode?
Honnêtement, je ne vois pas vraiment de distinction entre les deux. La mode, du moins telle que je la vois, ne réside pas dans le vêtement lui-même mais plutôt dans la façon dont chacun le porte. Travailler chez Burberry si tôt dans ma carrière m’a fortement influencé dans ce sen. Le trench est d’abord un vêtement fonctionnel devenu un classique de la mode contemporaine. C’est la même histoire pour une veste Moose Knuckles : ce sont les gens qui portent nos pièces qui m’inspirent le plus. Moose Knuckles a une communauté incroyable de personnes créatives, intrépides et captivantes que vous allez découvrir à travers des projets incroyables dévoilés tout au long de l’année.
Quelle a été la principale inspiration pour votre première collection pour l’automne-hiver 2021?
Pour cette collection appelée PRISM – pour évoquer toutes les possibilités qui s’offrent à nous – nous avons pris comme point de départ nos vêtements d’extérieur emblématiques que nous avons décliné dans différents poids, matières et silhouettes. Il s’agit de commencer à élargir notre monde pour créer un récit qui parle de notre héritage et montre où nous souhaitons aller.
Quelle est la pièce la plus représentative de la collection et pourquoi ?
Pour moi, ce sera toujours notre iconique Bomber Jacket. C’est vraiment le noyau de tout ce que nous faisons chez Moose Knuckles
Pourquoi avez-vous collaboré avec le photographe Hugo Comte pour l’automne-hiver 2021 ?
Hugo est un créateur intrépide. Il s’exprime avec beaucoup de clarté : quandvous regardez une image d’Hugo Comte, vous savez que c’est la sienne. Cette force créative est très inspirante et nous avons tous senti qu’il pouvait parfaitement capturer l’esprit de Moose Knuckles.
Comment envisagez-vous l’avenir de la marque?
Sans limite.
www.mooseknucklescanada.com