11 fév 2021

Quelles artistes reconnues Bottega Veneta invite-t-elle dans sa nouvelle campagne ?

À peine deux mois après avoir dévoilé au grand public le défilé de sa collection printemps-été 2021, Bottega Veneta sort sa campagne réalisée par le photographe londonien Tyrone Lebon. Pour l’occasion, le directeur artistique de la maison Daniel Lee a mis en scène deux artistes : la plasticienne allemande Rosemarie Trockel et l’actrice britannique Sheila Atim. 

Bottega Veneta semble décidée à se distinguer des autres grands noms de la mode. En octobre, la maison italienne présentait sa collection printemps-été 2021 lors d’un défilé ultra-privé auquel seule une poignée d’invités – dont Kanye West, Skepta et Salma Hayek – avait pu assister. Pourtant, contrairement à l’immédiateté habituelle des Fashion Weeks, les images et la vidéo de la collection n’ont été dévoilés que… deux mois plus tard, à la mi-décembre. Début janvier dernier, la maison a de nouveau provoqué l’étonnement sur la toile en disparaissant de ses réseaux sociaux – Instagram, mais aussi Facebook et Twitter. Très discret dans sa communication, le Britannique Daniel Lee, directeur artistique de la maison depuis 2018, entend bien prolonger par ses choix créatifs l’ancrage artistique de Bottega Veneta, déjà implanté par son prédécesseur Tomas Maier. En atteste la nouvelle campagne de la maison, qui pour sa collection intitulée “Salon 01” met en avant deux grandes artistes de notre époque.

 

Rosemarie Trockel, la première, est sans doute l’une des plasticiennes les plus reconnues d’Allemagne. Aujourd’hui âgée de 68 ans, l’artiste s’est fait connaître dès les années 80 par ses sculptures conceptuelles, ses collages, photographies et autres assemblages d’images abordant aussi bien l’histoire de l’art et de la pensée que d’autres sciences humaines, inspirées par exemple par l’étude des sociétés. Fortes de cette dimension philosophique, parfois historique, ses œuvres offrent souvent au textile une place centrale : parmi ses œuvres les plus renommées, ses Wool works, tricots abstraits réalisées industriellement, interrogent les rapports de genre en utilisant des pratiques traditionnellement reliées aux femmes avec des moyens de production longtemps rattachés aux hommes. À l’occasion du défilé de la collection printemps-été 2021, l’Allemande signait pour Bottega Veneta l’un des trois livres publiés par Daniel Lee, The Importance of Wearing Clothes : celui-ci réunissait des photographies des vêtements prises par Rosemarie Trockel elle-même ainsi qu’un texte revenant sur la rencontre entre l’art et la mode, où l’on retrouvait les liens forts et intimes unissant le créateur britannique tout comme l’artiste allemande à la maille.

Là où la plasticienne apparaît dos à un lac paisible, vêtue de l’un des épais manteaux verts de la maison italienne, l’actrice et dramaturge Sheila Atim s’intègre quant à elle devant un décor végétal luxuriant, ou sur un fauteuil complètement assorti à son ensemble chamarré rouge et bleu ciel. La jeune Britannique, qui assistait en octobre au défilé intimiste de la maison, sera prochainement à l’affiche sur Netflix de la série criminelle The Irregulars, et sur Amazon Prime de The Underground Railroad, une série historique sur des esclaves Afro-Américains au XIXe siècle tentant de retrouver leur liberté. Outre ces deux figures du monde de l’art et du théâtre, la campagne Bottega Veneta met également en scène les mannequins Ottawa Kwami, Andrea Risso, Nora Svenson, Emil Filippo et Nikita Stsjolokov. Pour la réaliser, Daniel Lee a fait appel au photographe et vidéaste londonien, Tyrone Lebon, connu pour avoir réalisé les campagnes de maisons de mode tels que Louis Vuitton, Celine et Calvin Klein, mais également pour être l’auteur du clip Nikes de Frank Ocean et d’un documentaire suivant une vingtaine de photographes dans leur quotidien. Entre nuit et jour, extérieurs ou intérieurs, sa campagne replonge dans une collection légère mettant la maille à l’honneur, dominée par des tonalités beiges, vertes et écrues qui rappellent une nature foisonnante.