Pourquoi “Absolutely Fabulous” est l’une des meilleures sitcoms de tous les temps
Mêlant mode, soirées mondaines et obsession de ses deux personnages, Patsy et Edina, pour la chirurgie esthétique, les drogues et l’alcool, la série culte et hilarante des années 90 est rediffusée depuis le 18 janvier dans son intégralité sur myCanal.
Par Chloé Sarraméa.
Les prémices de 2021 ont été marquées par la résurgence de séries d’un autre temps. Certaines se voient prolongées alors qu’on aurait pu s’en passer, d’autres miraculeusement rediffusées alors qu’on les pensait oubliées… D’un côté, l’annonce du tournage d’une nouvelle saison de Sex and the city a un goût de réchauffé tandis que celle de la ressortie, sur myCanal, d’Absolutely Fabulous nous fait rugir de plaisir. Moins médiatisée que la première, parfois éclipsée au panthéon des sitcoms par les très populaires Friends ou The Office (même dans la version anglaise, avec Ricky Gervais), la série créée par Jennifer Saunders – qui interprète aussi Edina, l’un des personnages principaux – n’en est pas moins légendaire, puisqu’hilarante, jouissive et décapante.
En 5 saisons et 42 épisodes, Absolutely Fabulous a marqué toute une génération. Diffusé entre 1992 et 2004 (puis entre décembre 2011 et juillet 2012 pour trois épisodes spéciaux) sur la BBC, le show est devenu mythique pour son humour grinçant : deux dévergondées qui bossent dans la mode fument, boivent, se droguent, enchaînent les gaffes et n’en ont pas grand chose à faire de leurs proches, de leurs familles et encore moins de leurs collaborateurs.
Mode, drogues et vacheries
Féministe avant l’heure, la série est surtout centrée sur la relation fusionnelle entre Edina et Patsy. La première, interprétée par Jennifer Saunders, est patronne d’une agence de relations presse et mère célibataire de Saffron, une adolescente qu’elle laisse livrée à elle même et qu’elle méprise souvent puisque trop intello, pas assez “mode” et étrangère à tout ce qui à trait au sexe masculin. La seconde, incarnée par la géniale Joanna Lumley (Chapeau melon et bottes de cuir), est une journaliste de mode totalement délurée, anorexique et nymphomane qui vit au crochet de sa meilleure amie et ne jure que par les types de moins de 25 ans alors qu’elle en décompte presque le double. Aux antipodes des accès des niaiserie de Sex and the city, les aventures de ces croqueuses d’hommes assumées sont jubilatoires puisque résolument punks et irrévérencieuses – surtout au moment de leurs premières diffusions dans le contexte conservateur et puritain de l’Angleterre post-Thatcher.
Initiatrice d’un courant de représentation féminine dans les séries où les protagonistes sont pommées, alcooliques, accro au sexe et presque nihilistes (Crashing, Fleabag), Absolutely Fabulous, en géniale comédie salace, renverse les codes. Personne ne rêve d’amour, ni même d’être heureux et n’est jamais poli, au travail comme en privé. Tout le monde ne jure que par Christian Lacroix, le champagne et le Xanax. Surtout Patsy et Edina, qui, au milieu de la première saison du show, seraient prêtes à se faire blacklister de British Airways pour quelques fioles de whisky bon marché… Voilà pourquoi il est primordial de (re)voir cette série : elle incite à la rébellion.
Absolutely Fabulous (1992-2004), de Jennifer Saunders, saison 1 à 5, en ce moment sur myCanal.