5 déc 2024

Liya Kebede photographiée par Koto Bolofo en couverture du Numéro 250

Parce qu’une belle série mode commence avec un casting d’exception, découvrez Liya Kebede par Koto Bolofo. Une photographie de mode iconique en cover du Numéro 250 qui célèbre les 25 ans du magazine.

Liya Kebede photographiée par Koto Bolofo, 2021. Réalisation Rebecca Bleynie. Coiffure Christoph Hasenbein. Maquillage Harold James.
Liya Kebede photographiée par Koto Bolofo, 2021. Réalisation Rebecca Bleynie. Coiffure Christoph Hasenbein. Maquillage Harold James.

Une ascension fulgurante et une figure pionnière

À 18 ans, Liya Kebede quitte sa ville natale d’Addis-Abeba avec des rêves plein la tête et une détermination à toute épreuve. Ce départ, à la fois audacieux et incertain, marque le début d’un parcours exceptionnel dans l’industrie de la mode. À peine arrivée à Paris en 1998, elle est rapidement repérée pour sa silhouette élancée, son visage captivant et son élégance innée. Pourtant, les obstacles sont nombreux. Être une femme noire dans un univers qui valorise encore majoritairement des canons de beauté européens n’a rien d’évident. Mais Liya Kebede se distingue par son aura unique, un mélange de grâce et de force intérieure qui séduit les plus grands.

C’est au début des années 2000 qu’elle se fait un nom, devenant une muse incontournable pour des maisons telles que Saint Laurent et Chanel. Tom Ford, alors à la tête de Gucci, est parmi les premiers à parier sur elle, lui ouvrant la voie vers une reconnaissance internationale. En 2003, la mannequin entre dans l’histoire en devenant la première femme noire à représenter Estée Lauder, un jalon symbolique dans une industrie encore frileuse face à la diversité. Ce contrat, qui fait d’elle l’un des visages les plus visibles de la beauté mondiale, lui offre une plateforme bien au-delà des podiums. Pourtant, derrière les paillettes et les projecteurs, Liya ne perd jamais de vue ses origines.

Un parcours inspirant à la croisée des disciplines

En 2005, frappée par les taux alarmants de mortalité maternelle en Éthiopie, elle crée la Fondation Liya Kebede. L’objectif : offrir aux femmes un accès à des soins de santé essentiels, particulièrement dans les zones rurales. Ce combat personnel, inspiré par ses racines, lui permet d’aborder l’une des problématiques les plus urgentes de son pays natal.

Après avoir été nommée “ambassadrice de bonne volonté” par l’organisation mondiale de la santé (OMS), Liya ne renonce pas à son amour pour la mode. En 2007, elle lance Lemlem, une marque de vêtements qui célèbre l’artisanat éthiopien tout en soutenant l’économie locale. Chaque pièce, fabriquée à la main par des artisans, raconte une histoire de tradition et de résilience. À travers cette initiative, elle montre que la mode peut être bien plus qu’un produit de consommation : elle peut être un vecteur de changement social et économique.

Une icône moderne et engagée

Également actrice, Liya Kebede fait ses preuves au cinéma dans Raisons d’États (2007) de Robert De Niro ou encore dans le très touchant Fleur du désert (2010), où elle incarne Waris Dirie, une femme au parcours inspirant qui traversa le désert au péril de sa vie. Ce rôle poignant, traitant du combat contre les mutilations génitales, lui permet de conjuguer art et engagement, une constante dans son parcours.

Cette couverture du magazine Numéro, capturée par le photographe Koto Bolofo en 2021, met en lumière l’élégance intemporelle de Liya Kebede. En noir et blanc, l’image joue sur les contrastes et les ombres pour révéler la profondeur de son regard et la finesse de ses traits. Aujourd’hui basée, entre New York, Paris et Addis-Abeba, Liya Kebede continue d’évoluer avec grâce et détermination. Mannequin, entrepreneuse, philanthrope, elle incarne une féminité moderne et engagée, alliant son influence à ses fortes convictions. Si la mode lui a offert un tremplin, c’est sa bien sa vision et son humanité qui l’auront élevée au rang d’icône. Avec elle, la beauté n’est pas qu’un idéal : elle devient un outil au service d’une cause, une promesse d’avenir pour celles qui, comme elle, osent rêver plus grand.