Olivier Rousteing, l’enfant prodige de la mode 2.0
Propulsé à seulement 25 ans à la tête de Balmain, Olivier Rousteing force l’admiration par sa réussite fulgurante. Ami intime de Beyoncé et des Kardashian, cet enfant prodige a insufflé à la maison son énergie et son glamour pour signer l’avènement d’une couture pop
au masculin, pensée pour l’ère du selfie et des réseaux sociaux.
À la fin de tout show Balmain, Olivier Rousteing vient
saluer comme une pop star. Il s’avance de front avec les mannequins, s’incline à plusieurs reprises devant le public avant de s’en retourner backstage en courant. Espère-t-il des rappels comme les plus grandes vedettes ? À moins qu’il soit effrayé par cette foule pour de vrai, lui dont la notoriété s’est développée à la vitesse de l’éclair sur les réseaux sociaux où il caracole en tête de tous les designers de la terre avec plus de six millions d’abonnés sur Instagram. En prime, il est à tu et à toi avec Neymar Jr., Usher ou le président Emmanuel Macron. Sans parler de la famille Kardashian au grand complet, des top models d’hier et d’aujourd’hui, de Jennifer Lopez et de Beyoncé.
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Véritable cas d’école, le jeune directeur artistique français force l’admiration par son succès. Également par son parcours personnel, sa pugnacité et sa sincérité. “J’ai une vie nettement moins glamour que mon compte Instagram”, prévient-il souvent en préambule à toute interview. Originaire de Bordeaux, Olivier Rousteing a été abandonné à la naissance. Ses parents adoptifs le couvent, mais il tient à voler de ses propres ailes et à prendre une sorte de revanche sur la vie. En dehors de l’école où il est très bon élève, l’adolescent passe son temps à esquisser des filles et des garçons habillés de costumes flamboyants comme des héros dotés de super- pouvoirs. À l’heure de sa majorité, il s’empresse de monter à Paris pour apprendre le stylisme de mode. Les cours étant trop académiques pour son tempérament tout feu tout flamme, il suspend ses études au bout de quelques mois. Et de partir en Italie avec ses croquis sous le bras. À Rome, puis à Florence, où il décroche un stage chez Roberto Cavalli. Puis il y est embauché et gravit les échelons quatre à quatre jusqu’à participer à l’élaboration des collections homme et femme de ce créateur toscan raffolant d’imprimés fauves.
En 2009, Olivier Rousteing revient à Paris car il a été recruté pour prêter main-forte à Christophe Decarnin, alors directeur artistique de Balmain. Il a l’âge de la plupart des assistants du studio mais son expérience est bien plus grande. Et puis il y a cette soif d’y arriver qui ne l’a pas quitté, doublée d’une énergie à déplacer des montagnes. Si bien que deux ans plus tard, on lui confiera les rênes créatives de la maison de la rue François-Ier sans hésiter. Cette dernière a vu passer de multiples couturiers et stylistes depuis le décès du fondateur en 1982. Elle fait partie de ces griffes parisiennes dont l’identité n’a jamais été affirmée. Les premières pierres du style glamour revendiqué par le nouveau “DA” ont d’ailleurs été posées par son prédécesseur. Qu’importe, Rousteing reprend cette esthétique à son compte et force même le trait, comme s’il n’avait rien à perdre, à grand renfort de pierres et de perles, de dentelles, de broderies et de brillants, de lamés or et argent comme si trop n’était jamais assez.
Les premières collections d’Olivier Rousteing sont principalement féminines. Quelques jeans avec des renforts surpiqués comme en arborent les pantalons de motard, des tee-shirts criblés de trous ou encore des blousons de caïd aux épaules larges composent une capsule pour hommes qui sera peu à peu étoffée. Si bien qu’à partir du printemps-été 2016, ce dressing masculin forme désormais une collection à part entière qui fait l’objet d’un show spécifique. L’exercice de la scène électrisant la créativité du “Wonder Boy”, sa proposition comptera bientôt deux fois plus de silhouettes que ses confrères. Sur le plan du style, l’homme Balmain n’a en outre pas d’égal à Paris. Ses looks sont de véritables panoplies qui brassent l’histoire du costume, des uniformes militaires aux vêtements orientaux, en passant par la mode optimiste, joyeuse et décomplexée des eighties, qui sont la référence majeure d’Olivier Rousteing.