Le défilé Dior homme face à la grande pyramide de Gizeh

1. Le défilé Dior homme fall 2023 en Egypte

Avec comme toile de fond Khéops, la majestueuse grande pyramide de Gizeh, un défilé ne peut être que spectaculaire. C’est parce qu’il est chargé de signification astronomique et que Christian Dior était fasciné par l’astrologie, que cet édifice, considéré comme la plus ancienne des Sept Merveilles du monde, a inspiré Kim Jones, directeur artistique des collections homme de la maison Dior depuis 2018. Alors que le soleil disparaît peu à peu, les soixante-quinze silhouettes fall 2023 aux couleurs du ciel égyptien et du paysage désertique se succèdent, tissant des liens entre passé et présent, tailoring masculin et haute couture, tradition et innovation. Évoquant aussi bien les grandes fresques de science-fiction comme Dune de Denis Villeneuve (2021) que les épopées spatiales comme Interstellar de Christopher Nolan (2014), la collection se déploie en des silhouettes d’archéologues contemporains à l’élégance racée. Des pantalons de costumes sont associés à des demi-kilts en laine – inspirés de la jupe plissée en biais d’une robe des années 50 nommée Bonne Fortune, tandis que des capes, pulls et vestes aux drapés élégants contrastent avec des combinaisons utilitaires ou des pièces ornées d’impressions et motifs cosmiques. Une fois de plus le créateur anglais mélange avec brio des inspirations éclectiques pour imaginer une série de silhouettes éminemment contemporaines.

2. La collection Dior Tears avec Denim Tears

La veille de ce défilé spectaculaire, présenté en marge des fashion weeks homme, la maison Dior présentait une collection capsule créée en collaboration avec Tremaine Emory, fondateur du label Denim Tears et directeur de la création de Supreme depuis 2022. Racontant une histoire autour du jazz, Tremaine Emory, imagine un dialogue entre New York et Paris, en passant par la Nouvelle-Orléans avec une collection élégante et décontractée qui fusion à merveilles les archétypes américains avec le tailoring cher à la maison Dior. Outre des pièces en denim, popularisé par les ouvriers américains, on retrouve également du look des étudiants afro-américains de la Black Ivy League – ces universités dédiées aux afro-américains dans les années 50 et 60-, mais aussi du style des musiciens de jazz de la même période.

“Je veux partager cette période de notre histoire où des écrivains, des musiciens et des artistes afro-descendants venaient d’Amérique, fuyaient l’Amérique, et trouvaient un certain niveau d’acceptation dans quelques villes européennes pour faire respecter leur art et leur personnalité. Ce n’était pas parfait, mais ça a été une belle période pour les afro-descendants, d’avoir le privilège et l’occasion d’échapper à la terreur, aux horreurs de l’Amérique, à la ségrégation d’une Amérique sous les lois Jim Crow. Des artistes comme Miles Davis, des écrivains comme James Baldwin ont trouvé refuge à paris.” écrit Tremaine Emory. La collection sera disponible dans le courant de l’année 2023.