9 jan 2024

Meet Emily Ratajkowski, committed model and feminist writer

Star des réseaux sociaux, actrice, autrice, mannequin, animatrice d’un podcast, entrepreneuse, activiste… En quelques années, la sublime Américaine Emily Ratajkowski, alias EmRata, 32 ans, s’est imposée comme l’une des personnalités les plus fascinantes de la pop culture. Ayant levé la voix pour lutter contre l’objectification des femmes et les jugements hâtifs portés à leur encontre, elle s’est notamment illustrée parmi les figures du mouvement #MeToo, osant prendre la parole sur les agressions qu’elle avait subies. Rencontre avec une féministe aguerrie, suivie par plus de 30 millions de followers, égérie explosive de la nouvelle fragrance Flowerbomb Tiger Lily de Viktor & Rolf, une femme aussi inspirante qu’attachante. 

portraits by Anthony Arquier.

portraits by Anthony Arquier.

interview by Violaine Schütz.

interview by Violaine Schütz.

Watch out! Beneath my breast there’s a grenade.” Clara Luciani’s anthem fits Emily Ratajkowski like a glove. The 32-year-old American beauty, also known as EmRata, first exploded to fame in the video for Robin Thicke’s Blurred Lines ten years ago. Appearing topless, she instantly became a celebrity phenomenon – everyone was talking about her sizzling curves, mouth, and backside. Little by little she proved there was far more to her than her physical attributes, as she struck out in multiple directions, from modelling, writing, acting, and business (she heads the lingerie and swimwear brand Inamorata) to social media – she has over 30-million Instagram fans –, podcasting (High Low with EmRata), and feminist activism. 

 

After appearing in David Fincher’s mystery thriller Gone Girl (2014) and in I Feel Pretty (2018), Ratajkowski published an important book, My Body (Metropolitan Books, 2021), “a profoundly personal exploration of feminism, sexuality, and power, of men’s treatment of women and women’s rationalizations for accepting that treatment.” A manifesto of female emancipation, the book is a nuanced exploration of the issues around the commodification of women’s bodies and their sexuality. 

 

 

Interview with Emily Ratajkowski, model, actress, activist and Viktor & Rolf fragrance muse


In prose as incisive as it is elegant, EmRata talks about sexual assault but also about her pregnancy and her relationship with her body, emerging as an important voice in the #MeToo and feminist movements. At once a spectacular beauty and a razor-sharp mind, Emily Ratajkowski is perfect as the ambassadress for Viktor & Rolf’s new fragrance Flowerbomb Tiger Lily (she’s also the face of the perfume Flowerbomb). The bottle for this floral, sensual, and sunny scent resembles a facetted diamond, exalting a femininity that is as fiery as it is delicate, a true weapon of mass seduction – just like the woman who represents it, and who gave Numéro a very rare interview. 

… Prends garde ! Sous mon sein, la grenade.” L’hymne de Clara Luciani sied comme un gant à Emily Ratajkowski. La bombe américaine, connue aussi sous l’alias EmRata, a d’abord explosé, dans un clip, Blurred Lines de Robin Thicke, il y a tout juste dix ans. Elle s’y dévoilait poitrine dénudée… et est instantanément devenue un phénomène de société. Tout le monde parlait de ses formes, de sa bouche, de son déhanché incendiaire. Mais peu à peu, la jeune femme, aujourd’hui âgée de 32 ans, a révélé bien d’autres facettes de sa personnalité. Mannequin, autrice, actrice, entrepreneure (à la tête de la marque de lingerie et de maillots de bain Inamorata), star des réseaux sociaux suivie par plus de 30 millions de fans sur Instagram, animatrice d’un podcast (High Low with EmRata), activiste… Emily Ratajkowski s’est lancée dans de nombreux projets et combats, imposant une pensée féministe salvatrice. Aperçue dans le troublant polar Gone Girl (2014) de David Fincher et dans I Feel Pretty (2018), elle a publié, en 2021, un livre important, My Body (éd. du Seuil), qui se veut “une exploration personnelle  et incarnée du féminisme, de la sexualité et du pouvoir”. Ce véritable manifeste d’autonomisation féminine éclaire avec finesse et nuance les problématiques liées à la marchandisation du corps des femmes et de leur sexualité. 

 

Interview d’Emily Ratajkowski, mannequin, actrice, activiste et égérie parfum Viktor & Rolf


D’une plume aussi incisive qu’élégante, EmRata raconte les agressions sexuelles qu’elle a subies de la part d’hommes qu’elle a côtoyés, mais aussi sa grossesse et son rapport au corps, s’imposant comme une figure du mouvement #MeToo et du féminisme. À la fois mannequin à la beauté spectaculaire et esprit acéré, Emily Ratajkowski incarne à la perfection le nouveau parfum Flowerbomb Tiger Lily de Viktor & Rolf, dont elle est égérie (en plus de prêter son visage au parfum Flowerbomb). Le flacon de la fragrance, une essence florale, sensuelle et solaire, ressemble à un diamant facetté. Et il exalte une féminité aussi incendiaire que délicate. Une véritable arme de séduction massive, à l’image de son égérie, qui s’est confiée à Numéro dans une rare interview. 

Watch out! Beneath my breast there’s a grenade.” Clara Luciani’s anthem fits Emily Ratajkowski like a glove. The 32-year-old American beauty, also known as EmRata, first exploded to fame in the video for Robin Thicke’s Blurred Lines ten years ago. Appearing topless, she instantly became a celebrity phenomenon – everyone was talking about her sizzling curves, mouth, and backside. Little by little she proved there was far more to her than her physical attributes, as she struck out in multiple directions, from modelling, writing, acting, and business (she heads the lingerie and swimwear brand Inamorata) to social media – she has over 30-million Instagram fans –, podcasting (High Low with EmRata), and feminist activism. 

 

After appearing in David Fincher’s mystery thriller Gone Girl (2014) and in I Feel Pretty (2018), Ratajkowski published an important book, My Body (Metropolitan Books, 2021), “a profoundly personal exploration of feminism, sexuality, and power, of men’s treatment of women and women’s rationalizations for accepting that treatment.” A manifesto of female emancipation, the book is a nuanced exploration of the issues around the commodification of women’s bodies and their sexuality. 

 

 

Interview with Emily Ratajkowski, model, actress, activist and Viktor & Rolf fragrance muse


In prose as incisive as it is elegant, EmRata talks about sexual assault but also about her pregnancy and her relationship with her body, emerging as an important voice in the #MeToo and feminist movements. At once a spectacular beauty and a razor-sharp mind, Emily Ratajkowski is perfect as the ambassadress for Viktor & Rolf’s new fragrance Flowerbomb Tiger Lily (she’s also the face of the perfume Flowerbomb). The bottle for this floral, sensual, and sunny scent resembles a facetted diamond, exalting a femininity that is as fiery as it is delicate, a true weapon of mass seduction – just like the woman who represents it, and who gave Numéro a very rare interview. 

… Prends garde ! Sous mon sein, la grenade.” L’hymne de Clara Luciani sied comme un gant à Emily Ratajkowski. La bombe américaine, connue aussi sous l’alias EmRata, a d’abord explosé, dans un clip, Blurred Lines de Robin Thicke, il y a tout juste dix ans. Elle s’y dévoilait poitrine dénudée… et est instantanément devenue un phénomène de société. Tout le monde parlait de ses formes, de sa bouche, de son déhanché incendiaire. Mais peu à peu, la jeune femme, aujourd’hui âgée de 32 ans, a révélé bien d’autres facettes de sa personnalité. Mannequin, autrice, actrice, entrepreneure (à la tête de la marque de lingerie et de maillots de bain Inamorata), star des réseaux sociaux suivie par plus de 30 millions de fans sur Instagram, animatrice d’un podcast (High Low with EmRata), activiste… Emily Ratajkowski s’est lancée dans de nombreux projets et combats, imposant une pensée féministe salvatrice. Aperçue dans le troublant polar Gone Girl (2014) de David Fincher et dans I Feel Pretty (2018), elle a publié, en 2021, un livre important, My Body (éd. du Seuil), qui se veut “une exploration personnelle  et incarnée du féminisme, de la sexualité et du pouvoir”. Ce véritable manifeste d’autonomisation féminine éclaire avec finesse et nuance les problématiques liées à la marchandisation du corps des femmes et de leur sexualité. 

 

Interview d’Emily Ratajkowski, mannequin, actrice, activiste et égérie parfum Viktor & Rolf


D’une plume aussi incisive qu’élégante, EmRata raconte les agressions sexuelles qu’elle a subies de la part d’hommes qu’elle a côtoyés, mais aussi sa grossesse et son rapport au corps, s’imposant comme une figure du mouvement #MeToo et du féminisme. À la fois mannequin à la beauté spectaculaire et esprit acéré, Emily Ratajkowski incarne à la perfection le nouveau parfum Flowerbomb Tiger Lily de Viktor & Rolf, dont elle est égérie (en plus de prêter son visage au parfum Flowerbomb). Le flacon de la fragrance, une essence florale, sensuelle et solaire, ressemble à un diamant facetté. Et il exalte une féminité aussi incendiaire que délicate. Une véritable arme de séduction massive, à l’image de son égérie, qui s’est confiée à Numéro dans une rare interview. 

Numéro: You’re a model, author, actor, podcaster, activist, businesswoman, and so much more. How would you define yourself? 

Emily Ratajkowski:  I would say that there are some things that I consider work, for example modelling. That’s how I earn my living, which is fabulous. And I adore working in fashion, since it allows me to meet so many interesting and creative people. There’s a real feeling of community that I like in the business. But my priority interests are writing and, most of all, my son – the fact of being a mother – and my family. 

 

In 2021, you brought out a best-selling book, My Body. Was writing it cathartic for you?
Yes, totally. It began very simply out of a desire to write for myself, without looking to do a book. I’ve always liked to read and write, but I hadn’t written in a long time. So I took it up again to try to sift through my memories and find out what I believe in and what I think of the world through the filter of my lived experience. I suddenly thought, “Wait, this could be a book!” So yes, it was very cathartic. 

 

 

I don’t think you can call yourself a writer until you’ve written a second book.” – Emily Ratajkowski

 


There are lots of inspiring sentences in your book, and there’s one that particularly stood out for me: “You thought you were a mind, but you’re a body.” 

That came from my experiences as a woman and as a feminine-presenting person. When you’re inside your body and you think about what is deeply you, you see yourself as a complex being who has many memories and also many aspirations that they’d like to accomplish in the real world. But when, all of a sudden, you find yourself being objectified, all this complexity brutally disappears and you’re reduced to something much smaller that’s limited to your appearance. I think it’s something all women and feminine-presenting people have experienced. And if your livelihood is linked to your appearance and your sexuality, it happens even more. 

 

Are you working on another book? 

I didn’t have time last year, there was too much going on – my son was still a baby and I was recording a podcast several times a week. But I’m coming out of that phase. My son is now going to school, so I have a bit more time for myself. Personally, when I write, I spend 80% of my time sitting waiting for something to come. I’m incapable of doing an hour here and an hour there – and I’m very jealous of people who can! I hope to start writing again soon, because I miss it a lot. And, as I was telling a friend the other day, I don’t think you can call yourself a writer until you’ve written a second book. 

 

Did becoming a mother change your life?
Oh my god yes, it changed so many things, far more than I imagined… It’s a very personal reaction, but maybe others have gone through the same thing: my son really led me to give priority to joy and happiness. Because he’s growing up so fast – I can see the changes happening by the day – I decided to make the most of this experience. I feel a sort of sense of emergency that makes me want to seize every instant I can spend with him. Which is absolutely wonderful, because it applies to everything else too – my child taught me how to find joy in everything I do, because there’s no time to lose. 

NUMÉRO : Vous êtes mannequin, autrice, animatrice d’un podcast… Comment vous définissez-vous ?
EMILY RATAJKOWSKI : Je dirais qu’il y a des choses que je considère comme du travail. Pour moi, le mannequinat est vraiment un travail. C’est comme ça que je gagne ma vie, ce qui est merveilleux. Et j’adore travailler dans la mode, qui me donne l’occasion de rencontrer tellement de personnes intéressantes et de créatifs. Il existe un vrai sentiment de communauté que j’aime dans cet univers. Mais mes centres d’intérêt prioritaires sont l’écriture et surtout mon fils, le fait d’être mère, et la famille.  


En 2021, vous avez sorti un livre à succès, My Body. L’écrire a-t-il été une catharsis pour vous ? 

Oui, absolument. Cela a simplement commencé par le désir d’écrire pour moi-même, sans volonté d’en faire un livre. J’ai toujours aimé lire et écrire, mais je n’avais pas écrit depuis très longtemps. Donc j’ai pris la plume pour essayer de trier mes souvenirs, découvrir ce en quoi je crois et ce que je pense du monde, en fonction de ce que j’ai vécu. Et puis, tout d’un coup, je me suis dit : “Attends, ça pourrait être un livre !” Donc oui, c’était très cathartique. 

 

“Quand, tout d’un coup, vous faites l’expérience d’être objectifiée, brutalement toute cette complexité est effacée, vous êtes réduite à quelque chose de beaucoup plus petit, et limitée à votre apparence” – Emily Ratajkowski


 Il y a beaucoup de phrases inspirantes dans ce livre. Je pense notamment à celle-ci : “You thought you were a mind, but you’re a body” (“Vous pensiez être un esprit, mais vous êtes un corps”)…
Cela vient de mon expérience en tant que femme et “personne d’apparence féminine” [“feminine- presenting”, dit-elle, en anglais]. Quand vous êtes dans votre corps et que vous vous attardez sur ce qui vous constitue profondément, vous vous percevez comme cet être complexe qui a tant de souvenirs et d’aspirations qu’il voudrait concrétiser dans le monde. Et quand, tout d’un coup, vous faites l’expérience d’être objectifiée, brutalement toute cette complexité est effacée, vous êtes réduite à quelque chose de beaucoup plus petit, et limitée à votre apparence. Je pense que c’est quelque chose que toutes les femmes et “personnes d’apparence féminine” ont expérimenté. Et si votre gagne-pain est lié à votre apparence et à votre sexualité, cela est encore plus prégnant. 


Travaillez-vous sur un autre livre ? 

L’année dernière je n’ai pas eu le temps, j’ai eu trop de choses à gérer… Mon fils était encore bébé, et j’enregistrais un podcast plusieurs fois par semaine. Mais je suis en train de sortir de cette phase. À présent, mon fils va à l’école, donc j’ai un peu plus de temps pour moi. Personnellement, lorsque j’écris, je dois rester 80 % de mon temps assise, à attendre que quelque chose arrive. Je suis incapable de voler une heure ici et là pour le faire. J’éprouve d’ailleurs de la jalousie pour les personnes qui y parviennent. J’espère recommencer rapidement à écrire parce que ça me manque beaucoup. Et comme je l’ai dit à l’une de mes amies, je ne pense pas que l’on puisse se qualifier d’écrivain tant qu’on n’a pas écrit son deuxième livre. 

 

Le fait de devenir mère a-t-il changé beaucoup de choses dans votre vie ?
Oh, mon Dieu ! oui, cela a changé tellement de choses. Plus que je ne le pensais… C’est une chose qui m’est tout à fait personnelle, mais je me demande si les gens s’y retrouveront… Mon fils m’a vraiment conduite à donner la priorité à la joie et au bonheur parce qu’il se transforme si rapidement – et je peux voir ces changements se produire au jour le jour – que je veux profiter au maximum de cette exprérience. J’éprouve une sorte de sentiment d’urgence qui consiste à vouloir absolument saisir chaque instant que je peux passer avec lui. Ce qui est tout simplement magnifique, car cela s’applique à tout. Mon enfant m’a appris comment trouver de la joie dans tout ce que  je fais, car il n’y a pas de temps à perdre. 

Numéro: You’re a model, author, actor, podcaster, activist, businesswoman, and so much more. How would you define yourself? 

Emily Ratajkowski:  I would say that there are some things that I consider work, for example modelling. That’s how I earn my living, which is fabulous. And I adore working in fashion, since it allows me to meet so many interesting and creative people. There’s a real feeling of community that I like in the business. But my priority interests are writing and, most of all, my son – the fact of being a mother – and my family. 

 

In 2021, you brought out a best-selling book, My Body. Was writing it cathartic for you?
Yes, totally. It began very simply out of a desire to write for myself, without looking to do a book. I’ve always liked to read and write, but I hadn’t written in a long time. So I took it up again to try to sift through my memories and find out what I believe in and what I think of the world through the filter of my lived experience. I suddenly thought, “Wait, this could be a book!” So yes, it was very cathartic. 

 

 

I don’t think you can call yourself a writer until you’ve written a second book.” – Emily Ratajkowski

 


There are lots of inspiring sentences in your book, and there’s one that particularly stood out for me: “You thought you were a mind, but you’re a body.” 

That came from my experiences as a woman and as a feminine-presenting person. When you’re inside your body and you think about what is deeply you, you see yourself as a complex being who has many memories and also many aspirations that they’d like to accomplish in the real world. But when, all of a sudden, you find yourself being objectified, all this complexity brutally disappears and you’re reduced to something much smaller that’s limited to your appearance. I think it’s something all women and feminine-presenting people have experienced. And if your livelihood is linked to your appearance and your sexuality, it happens even more. 

 

Are you working on another book? 

I didn’t have time last year, there was too much going on – my son was still a baby and I was recording a podcast several times a week. But I’m coming out of that phase. My son is now going to school, so I have a bit more time for myself. Personally, when I write, I spend 80% of my time sitting waiting for something to come. I’m incapable of doing an hour here and an hour there – and I’m very jealous of people who can! I hope to start writing again soon, because I miss it a lot. And, as I was telling a friend the other day, I don’t think you can call yourself a writer until you’ve written a second book. 

 

Did becoming a mother change your life?
Oh my god yes, it changed so many things, far more than I imagined… It’s a very personal reaction, but maybe others have gone through the same thing: my son really led me to give priority to joy and happiness. Because he’s growing up so fast – I can see the changes happening by the day – I decided to make the most of this experience. I feel a sort of sense of emergency that makes me want to seize every instant I can spend with him. Which is absolutely wonderful, because it applies to everything else too – my child taught me how to find joy in everything I do, because there’s no time to lose. 

NUMÉRO : Vous êtes mannequin, autrice, animatrice d’un podcast… Comment vous définissez-vous ?
EMILY RATAJKOWSKI : Je dirais qu’il y a des choses que je considère comme du travail. Pour moi, le mannequinat est vraiment un travail. C’est comme ça que je gagne ma vie, ce qui est merveilleux. Et j’adore travailler dans la mode, qui me donne l’occasion de rencontrer tellement de personnes intéressantes et de créatifs. Il existe un vrai sentiment de communauté que j’aime dans cet univers. Mais mes centres d’intérêt prioritaires sont l’écriture et surtout mon fils, le fait d’être mère, et la famille.  


En 2021, vous avez sorti un livre à succès, My Body. L’écrire a-t-il été une catharsis pour vous ? 

Oui, absolument. Cela a simplement commencé par le désir d’écrire pour moi-même, sans volonté d’en faire un livre. J’ai toujours aimé lire et écrire, mais je n’avais pas écrit depuis très longtemps. Donc j’ai pris la plume pour essayer de trier mes souvenirs, découvrir ce en quoi je crois et ce que je pense du monde, en fonction de ce que j’ai vécu. Et puis, tout d’un coup, je me suis dit : “Attends, ça pourrait être un livre !” Donc oui, c’était très cathartique. 

 

“Quand, tout d’un coup, vous faites l’expérience d’être objectifiée, brutalement toute cette complexité est effacée, vous êtes réduite à quelque chose de beaucoup plus petit, et limitée à votre apparence” – Emily Ratajkowski


 Il y a beaucoup de phrases inspirantes dans ce livre. Je pense notamment à celle-ci : “You thought you were a mind, but you’re a body” (“Vous pensiez être un esprit, mais vous êtes un corps”)…
Cela vient de mon expérience en tant que femme et “personne d’apparence féminine” [“feminine- presenting”, dit-elle, en anglais]. Quand vous êtes dans votre corps et que vous vous attardez sur ce qui vous constitue profondément, vous vous percevez comme cet être complexe qui a tant de souvenirs et d’aspirations qu’il voudrait concrétiser dans le monde. Et quand, tout d’un coup, vous faites l’expérience d’être objectifiée, brutalement toute cette complexité est effacée, vous êtes réduite à quelque chose de beaucoup plus petit, et limitée à votre apparence. Je pense que c’est quelque chose que toutes les femmes et “personnes d’apparence féminine” ont expérimenté. Et si votre gagne-pain est lié à votre apparence et à votre sexualité, cela est encore plus prégnant. 


Travaillez-vous sur un autre livre ? 

L’année dernière je n’ai pas eu le temps, j’ai eu trop de choses à gérer… Mon fils était encore bébé, et j’enregistrais un podcast plusieurs fois par semaine. Mais je suis en train de sortir de cette phase. À présent, mon fils va à l’école, donc j’ai un peu plus de temps pour moi. Personnellement, lorsque j’écris, je dois rester 80 % de mon temps assise, à attendre que quelque chose arrive. Je suis incapable de voler une heure ici et là pour le faire. J’éprouve d’ailleurs de la jalousie pour les personnes qui y parviennent. J’espère recommencer rapidement à écrire parce que ça me manque beaucoup. Et comme je l’ai dit à l’une de mes amies, je ne pense pas que l’on puisse se qualifier d’écrivain tant qu’on n’a pas écrit son deuxième livre. 

 

Le fait de devenir mère a-t-il changé beaucoup de choses dans votre vie ?
Oh, mon Dieu ! oui, cela a changé tellement de choses. Plus que je ne le pensais… C’est une chose qui m’est tout à fait personnelle, mais je me demande si les gens s’y retrouveront… Mon fils m’a vraiment conduite à donner la priorité à la joie et au bonheur parce qu’il se transforme si rapidement – et je peux voir ces changements se produire au jour le jour – que je veux profiter au maximum de cette exprérience. J’éprouve une sorte de sentiment d’urgence qui consiste à vouloir absolument saisir chaque instant que je peux passer avec lui. Ce qui est tout simplement magnifique, car cela s’applique à tout. Mon enfant m’a appris comment trouver de la joie dans tout ce que  je fais, car il n’y a pas de temps à perdre. 

« To accept a film, I would need someone to be interested in my vision of things, to feel a real mutual respect » – Emily Ratajkowski

 


In April 2023, you spoke out about Hollywood sexism and said you would stop working there. Do you think one day you might go back to film? 

Yes, I can imagine doing movies again, but as far as I’m concerned it’s about knowing who you’re working with. I like the idea of collaboration, but unfortunately movie-making doesn’t always end up being a collaboration. Traditionally, it’s about fulfilling a director’s vision. I’ve never worked with a female director. To accept a movie, I’d need my vision of things to be taken into account, to feel that there was mutual respect and that I was taking part in the realization of a global vision, rather than simply turning up in the morning to do someone else’s project.
 

What’s the best advice you’ve received?
Learn from others, but filter out their absurdities. It’s very important to find that balance, even if it can be difficult to achieve, and that applies to fashion as much as all the rest. There are so many people who have helpful comments to make, but their rules don’t necessarily apply to you. One always wants to benefit from others’ experience. But I also think that women should learn to trust their intuition more, what they feel in their gut. 

 

And what advice would you give? 

Don’t be so hard on yourselves! I think that people, especially women, are very hard on themselves, physically, mentally, and emotionally. I was like that. And I also think it’s a shame, because time goes by so fast, and, honestly, you need to know how to make the most of it. 

 

You’re the face of the new perfume Flowerbomb Tiger Lily by Viktor & Rolf. In what way does it reflect your vision of beauty and your values? 

I like its alliance of strength and femininity. It’s not a timid perfume. It’s floral, and in a way traditionally feminine, but it has a real strength, and I like how Viktor & Rolf underlined that strength so much. Flowerbomb Tiger Lily has a little bit more in the way of tropical notes [in comparison to Flowerbomb]. When you wear it, it gives off a feeling of summer – you feel like you’re instantly transported to a beach, tanned and on vacation. It’s a very fresh smell. 

 

What’s your definition of beauty?

I think beauty comes from the inside. There’s no specific idea of beauty. People have a glow about them that comes from the way they see themselves and the world. There are a billion ways of seeing things. And for me, that’s beauty. 

 

What do you dream of? 

I just want to continue to create. I’d like to write another book, but perhaps I’ll also direct a film. As far as I’m concerned, it’s not really a question of medium. What I mean by that is that I really adore writing, I’ve always done it, but it’s much more a question of message than of medium. And it’s super exciting to think of all the possibilities out there when you see things that way. 

“Pour accepter un film, j’aurais besoin que l’on s’intéresse à ma vision des choses, de sentir un vrai respect mutuel” – Emily Ratajkowski


En avril 2023, vous avez dénoncé le sexisme à Hollywood, déclarant vouloir tourner le dos à ce milieu. Pourriez-vous un jour accepter de refaire du cinéma ?

Oui, je peux imaginer revenir au cinéma, mais, en ce qui me concerne, il s’agit de savoir avec qui je travaille. J’aime l’idée de collaboration, mais malheureusement les films ne ressemblent pas toujours à une collaboration. Traditionnellement, il s’agit d’incarner la vision d’un réalisateur. Pour ma part, en effet, je n’ai jamais travaillé sur le film d’une réalisatrice. Pour accepter un film, j’aurais besoin que l’on s’intéresse à ma vision des choses, de sentir un vrai respect mutuel. Et d’avoir la sensation de participer à l’élaboration d’une vision globale, plutôt que de simplement arriver au travail un matin pour faire partie du projet de quelqu’un d’autre.  


Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné ? 

Celui de savoir apprendre des autres, tout en filtrant les absurdités. Il est très important de trouver cet équilibre, même s’il est vraiment difficile à tenir, et cela s’applique au milieu de la mode, comme à tout le reste. Il y a tellement de gens qui ont des commentaires à faire… mais leurs règles ne s’appliquent pas forcément à vous. On souhaite toujours tirer profit de l’expérience des autres. Mais je pense aussi que les femmes doivent apprendre à faire davantage confiance à leur intuition, à ce qui vient de leurs tripes. 

 

Et celui que vous donneriez à quelqu’un ? 

Ne soyez pas si dur avec vous-même ! Dans l’ensemble, je crois que les femmes et les jeunes femmes sont extrêmement dures avec elles-mêmes, physiquement, mentalement et émotionnellement. Je l’ai moi-même été. Et je pense aussi que c’est dommage, parce que le temps passe vraiment vite, et, honnêtement, il faut savoir être capable d’en profiter. 


Vous êtes l’égérie du nouveau parfum Flowerbomb Tiger Lily de Viktor & Rolf. En quoi reflète-t-il votre vision de la beauté et vos valeurs ? 

J’aime l’alliance de la force et de la féminité incarnée par cette fragrance. Ce n’est pas un parfum timide. Il est floral et, en un sens, traditionnellement féminin, mais il renferme une vraie force. J’apprécie le fait que Viktor & Rolf souligne autant cette puissance. Flowerbomb Tiger Lily se compose d’un peu plus de notes tropicales [par rapport au parfum Flowerbomb]. Quand on le porte, il y a comme un sentiment d’été qui se dégage. On a l’impression d’être instantanément transportée vers une plage, d’être bronzée et en vacances. C’est une senteur très fraîche. 


Quelle est votre définition de la beauté ? 

Je pense que la beauté vient de l’intérieur. Il n’y a pas une idée spécifique de la beauté. Les gens possèdent un éclat qui vient de la façon dont ils se voient et dont ils voient le monde. Il y a donc un milliard de manières différentes de voir les choses. Et pour moi, c’est justement ça, la beauté. 


 À quoi rêvez-vous ? 

Je veux juste continuer à créer des choses. Je suis vraiment intéressée par toutes sortes de projets créatifs, donc j’aimerais écrire un autre livre, mais peut-être que je réaliserai également un film. Je pense qu’en ce qui me concerne, ce n’est pas tellement une question de médium. Je veux dire par là que j’aime vraiment écrire, et je l’ai toujours fait, mais c’est davantage une question de message que de support. Et c’est tout simplement passionnant de penser à toutes les possibilités qui se dessinent quand on voit les choses de cette façon. 

« To accept a film, I would need someone to be interested in my vision of things, to feel a real mutual respect » – Emily Ratajkowski

 


In April 2023, you spoke out about Hollywood sexism and said you would stop working there. Do you think one day you might go back to film? 

Yes, I can imagine doing movies again, but as far as I’m concerned it’s about knowing who you’re working with. I like the idea of collaboration, but unfortunately movie-making doesn’t always end up being a collaboration. Traditionally, it’s about fulfilling a director’s vision. I’ve never worked with a female director. To accept a movie, I’d need my vision of things to be taken into account, to feel that there was mutual respect and that I was taking part in the realization of a global vision, rather than simply turning up in the morning to do someone else’s project.
 

What’s the best advice you’ve received?
Learn from others, but filter out their absurdities. It’s very important to find that balance, even if it can be difficult to achieve, and that applies to fashion as much as all the rest. There are so many people who have helpful comments to make, but their rules don’t necessarily apply to you. One always wants to benefit from others’ experience. But I also think that women should learn to trust their intuition more, what they feel in their gut. 

 

And what advice would you give? 

Don’t be so hard on yourselves! I think that people, especially women, are very hard on themselves, physically, mentally, and emotionally. I was like that. And I also think it’s a shame, because time goes by so fast, and, honestly, you need to know how to make the most of it. 

 

You’re the face of the new perfume Flowerbomb Tiger Lily by Viktor & Rolf. In what way does it reflect your vision of beauty and your values? 

I like its alliance of strength and femininity. It’s not a timid perfume. It’s floral, and in a way traditionally feminine, but it has a real strength, and I like how Viktor & Rolf underlined that strength so much. Flowerbomb Tiger Lily has a little bit more in the way of tropical notes [in comparison to Flowerbomb]. When you wear it, it gives off a feeling of summer – you feel like you’re instantly transported to a beach, tanned and on vacation. It’s a very fresh smell. 

 

What’s your definition of beauty?

I think beauty comes from the inside. There’s no specific idea of beauty. People have a glow about them that comes from the way they see themselves and the world. There are a billion ways of seeing things. And for me, that’s beauty. 

 

What do you dream of? 

I just want to continue to create. I’d like to write another book, but perhaps I’ll also direct a film. As far as I’m concerned, it’s not really a question of medium. What I mean by that is that I really adore writing, I’ve always done it, but it’s much more a question of message than of medium. And it’s super exciting to think of all the possibilities out there when you see things that way. 

“Pour accepter un film, j’aurais besoin que l’on s’intéresse à ma vision des choses, de sentir un vrai respect mutuel” – Emily Ratajkowski


En avril 2023, vous avez dénoncé le sexisme à Hollywood, déclarant vouloir tourner le dos à ce milieu. Pourriez-vous un jour accepter de refaire du cinéma ?

Oui, je peux imaginer revenir au cinéma, mais, en ce qui me concerne, il s’agit de savoir avec qui je travaille. J’aime l’idée de collaboration, mais malheureusement les films ne ressemblent pas toujours à une collaboration. Traditionnellement, il s’agit d’incarner la vision d’un réalisateur. Pour ma part, en effet, je n’ai jamais travaillé sur le film d’une réalisatrice. Pour accepter un film, j’aurais besoin que l’on s’intéresse à ma vision des choses, de sentir un vrai respect mutuel. Et d’avoir la sensation de participer à l’élaboration d’une vision globale, plutôt que de simplement arriver au travail un matin pour faire partie du projet de quelqu’un d’autre.  


Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné ? 

Celui de savoir apprendre des autres, tout en filtrant les absurdités. Il est très important de trouver cet équilibre, même s’il est vraiment difficile à tenir, et cela s’applique au milieu de la mode, comme à tout le reste. Il y a tellement de gens qui ont des commentaires à faire… mais leurs règles ne s’appliquent pas forcément à vous. On souhaite toujours tirer profit de l’expérience des autres. Mais je pense aussi que les femmes doivent apprendre à faire davantage confiance à leur intuition, à ce qui vient de leurs tripes. 

 

Et celui que vous donneriez à quelqu’un ? 

Ne soyez pas si dur avec vous-même ! Dans l’ensemble, je crois que les femmes et les jeunes femmes sont extrêmement dures avec elles-mêmes, physiquement, mentalement et émotionnellement. Je l’ai moi-même été. Et je pense aussi que c’est dommage, parce que le temps passe vraiment vite, et, honnêtement, il faut savoir être capable d’en profiter. 


Vous êtes l’égérie du nouveau parfum Flowerbomb Tiger Lily de Viktor & Rolf. En quoi reflète-t-il votre vision de la beauté et vos valeurs ? 

J’aime l’alliance de la force et de la féminité incarnée par cette fragrance. Ce n’est pas un parfum timide. Il est floral et, en un sens, traditionnellement féminin, mais il renferme une vraie force. J’apprécie le fait que Viktor & Rolf souligne autant cette puissance. Flowerbomb Tiger Lily se compose d’un peu plus de notes tropicales [par rapport au parfum Flowerbomb]. Quand on le porte, il y a comme un sentiment d’été qui se dégage. On a l’impression d’être instantanément transportée vers une plage, d’être bronzée et en vacances. C’est une senteur très fraîche. 


Quelle est votre définition de la beauté ? 

Je pense que la beauté vient de l’intérieur. Il n’y a pas une idée spécifique de la beauté. Les gens possèdent un éclat qui vient de la façon dont ils se voient et dont ils voient le monde. Il y a donc un milliard de manières différentes de voir les choses. Et pour moi, c’est justement ça, la beauté. 


 À quoi rêvez-vous ? 

Je veux juste continuer à créer des choses. Je suis vraiment intéressée par toutes sortes de projets créatifs, donc j’aimerais écrire un autre livre, mais peut-être que je réaliserai également un film. Je pense qu’en ce qui me concerne, ce n’est pas tellement une question de médium. Je veux dire par là que j’aime vraiment écrire, et je l’ai toujours fait, mais c’est davantage une question de message que de support. Et c’est tout simplement passionnant de penser à toutes les possibilités qui se dessinent quand on voit les choses de cette façon.