20 mai 2025

Maje célèbre le female gaze au Festival de Cannes 2025 avec Monia Chokri

Ce dimanche 18 mai, dans un idyllique restaurant de bord de mer, la marque Maje célébrait le regard féminin au cinéma. Lors d’un talk et d’un déjeuner, se croisaient la réalisatrice et actrice Monia Chokri, la productrice Nancy Grant ou encore les comédiennes Marie Colomb et Alma Jodorowsky. Numéro a assisté à ce beau moment de sororité.

  • texte par Violaine Schütz

    photos par Nathan Merchadier.

  • Le vêtement a toujours compté au cinéma. Que ce soit pour raconter une époque, une rencontre amoureuse ou l’évolution d’un personnage. Mais depuis quelques années, les maisons de mode ne s’en tiennent plus à habiller les actrices et les acteurs à l’écran. Et sur les tapis rouges.

    Elles jouent aussi le rôle de mécènes, favorisant la création. Un rôle d’autant plus essentiel lorsqu’il s’agit de projets incluant des femmes. Car ces derniers ont toujours plus de mal à se monter que les projets masculins.

    Maje célèbre le female gaze avec la réalisatrice Monia Chokri au Festival de Cannes

    D’où l’importance de l’événement organisé en plein Festival de Cannes, le 18 mai 2025, par la marque Maje. Intitulée Maje Supporting Women in Cinema, la rencontre se situait dans un beau restaurant de bord de mer du Cap d’Antibes (Le Beach Hotel – Les Pêcheurs) et se déroulait en deux temps.

    Après un tour de bateau depuis la Croisette, les invitées triées sur le volet – Marie Colomb, Alma Jodorowsky, Raïka Hazanavicius et bien d’autres personnalités du cinéma – assistaient à un talk inspirant. Ce dernier était assuré par l’actrice et réalisatrice québécoise Monia Chokri et la productrice franco-québécoise Nancy Grant, qui a travaillé avec cette dernière ainsi qu’avec Xavier Dolan.

    Modérée par Giulietta Canzani Mora, (girl) boss charismatique de Good Sisters (une agence spécialisée dans l’image et le cinéma), la conversation a permis d’aborder de nombreux sujets cruciaux touchant à la représentation des femmes sur le grand écran. Mais aussi, à leur place dans l’industrie du cinéma.

    L’importance de la sororité dans la création

    Monia Chokri est d’abord sur ses débuts en tant que réalisatrice. Après avoir tourné dans Les Amours imaginaires (2010) de Xavier Dolan, elle voulait réaliser un long-métrage choral sur cinq femmes de générations différentes vivant un adultère et croisant.

    Mais le film n’a pas vu le jour, car elle ne se sentait pas assez légitime pour s’affirmer en tant que cinéaste. « J’ai grandi dans les années 80 et il y avait très peu de femmes cinéastes. Donc forcément, si je n’avais pas de modèle, c’était difficile pour moi de me projeter dans cette idée de raconter moi-même des histoires et de les diriger. » Heureusement, lors d’une soirée, l’actrice croise alors la route de la productrice Nancy Grant qui lui conseille de se lancer dans un film plus court d’abord. Cette dernière lui donne un bon pour un « court métrage toutes dépenses payées. »

    Un bel exemple de sororité qui conduira au court métrage Quelqu’un d’extraordinaire, en 2013 (plébiscité par de nombreux festivals de cinéma), ainsi quà une belle carrière. Monia Chokri est désormais reconnue pour ses longs-métrages (Simple comme Sylvain, La Femme de mon frère) mettant en scène des femmes complexes, imparfaites, libres et authentiques.

    Bien loin des clichés du male gaze. “Monia Chokri dit souvent qu’elle part des défauts des femmes pour construire ses personnages féminins, explique Nancy Grant lors du talk organisé par Maje. Je trouve ça intéressant, car ça signifie qu’elles existent à part entière et pas à travers un fantasme masculin. Et ce sont des personnages qu’on aime de part en part.”

    Créer des personnages féminins nuancés

    La réalisatrice de Babysitter se souvient à ce sujet : « Au moment de La Femme de mon frère, beaucoup d’hommes m’ont dit que le personnage féminin principal était agaçant. Simplement parce qu’elle n’était pas là pour leur plaire. En fait, ils se braquent car ils sont habitués à voir des femmes à l’écran qui sont là pour répondre aux désirs des hommes. Mais les personnages féminins que j’écris ne sont pas là pour plaire. Juste pour exister. J’essaie aussi d’être dans ce rapport dans la vie, où je ne cherche pas à être validée par les hommes. »

    On pourrait parler de female gaze. Mais Monia Chokri préfère le terme de regard féministe. « J’appelle le regard féminin le regard féministe, parce qu’il y a autant de femmes que de regards. Je n’analyse pas comment je pose ma caméra et les choix que je fais. Mais je pense qu’ils sont en adéquation avec mes valeurs. Je m’en rends compte grâce à mes actrices qui me parlent de mon regard sur elles. Elles sentent qu’elles sont en sécurité dans mon regard. Ça veut dire que je les regarde de manière juste et non pas dégradée, pas magnifiée. »

    Elle précise cependant : “Je suis une militante de la tendresse, de la douceur et de l’humour. J’aime raconter des choses difficiles et interpeller le spectateur par une forme de tendresse. C’est une façon de combattre l’intolérance.”

    Maje accompagne les projets de femmes au cinéma

    Une vision que partage Maje qui s’engage à soutenir des réalisatrices, scénaristes ou autrices françaises en investissant dans leurs courts métrages ou d’autres projets de cinéma de façon naturelle et harmonieuse. Cette initiative est pleinement liée à l’ADN de la marque qui a toujours été portée par des femmes libres et puissantes, de Sofia Richie à Paris Hilton en passant par Kendall Jenner.

    Et au Festival de Cannes 2025, c’est la talentueuse et magnétique Diane Kruger qui faisait sensation dans une robe noire Maje custom audacieuse. Un coup d’éclat qui en annonce sûrement de nombreux autres de la part de la marque très engagée auprès des femmes qui osent être elles-mêmes.