Lily-Rose Depp en couverture du Numéro spécial Chanel photographiée par Jean-Baptiste Mondino et Babeth Djian
Lily-Rose Depp est en couverture de notre Numéro inédit consacré à la maison Chanel dont elle est ambassadrice depuis son plus jeune âge. La muse franco-américaine a embrassé avec passion la profession d’actrice, tournant des films audacieux des deux côtés de l’atlantique. Elle jouera bientôt dans The Idol, la nouvelle série du créateur culte d’Euphoria, qui révèlera toute l’étendue du talent de cette éblouissante comédienne.
Elle est née en 1999, au tournant du siècle dernier, mais son visage, son attitude et son aura bruissent d’intemporel. D’une forme d’évanescence, également. Si elle est une jeune femme d’aujourd’hui, Lily-Rose Depp semble aussi vouloir s’échapper discrètement vers d’autres cimes, plus secrètes. On la comprend. Elle est la fille de deux icônes contemporaines, Johnny Depp et Vanessa Paradis, ce qui ne lui offre pas d’autre choix que de l’assumer, malgré l’hyper attention que cela suppose depuis son enfance, malgré l’idée étrange qu’on a souvent regardé en premier la personne juste à côté d’elle. Comme une catharsis ou une sublimation, l’actrice franco-américaine vient de tourner avec le créateur tourmenté d’Euphoria, Sam Levinson, une série promise à faire événement. Dans The Idol, le personnage central est une pop star perdue dans une vie personnelle compliquée. L’intéressée ne peut pas nous en dire beaucoup plus sur son rôle, mais dévoile un sentiment personnel : “La célébrité, je l’ai connue très tôt à travers mes parents. La série aborde ce thème – comment on la vit quand ça se passe bien, comment on la vit quand ça ne se passe pas trop bien – d’une manière que je n’ai jamais vue jusqu’à présent.” Quelques secondes plus tard, elle ajoute en toute franchise : “Cette culture me fait assez peur, ce n’est pas quelque chose qui m’inspire. Je suis là parce que j’aime énormément mon travail et que j’ai la chance d’avoir une passion. Si la célébrité vient avec, ce n’est jamais une priorité dans mes préoccupations.”
Aujourd’hui, on regarde Lily-Rose Depp pour elle-même, à mesure que son image publique se construit. Il y a sa relation à la maison Chanel, débutée très tôt auprès de Karl Lagerfeld, alors qu’elle traversait l’adolescence. “Cela a toujours été une aventure familiale et un honneur de faire partie de la maison. Depuis que je suis petite, Chanel a incarné pour moi la beauté, l’élégance, la féminité, peut-être parce que ma mère a travaillé avec eux dès sa jeunesse.” Le goût du beau se transmet de mère en fille chez les Paradis. “Ce sont les pièces que j’ai toujours voulu voler dans son armoire ! Je voyais ma mère s’habiller, devenir presque un personnage, une version d’elle-même élevée quand elle s’habille en Chanel. J’ai la possibilité de faire partie de ce monde, mais aussi de rencontrer des gens incroyables.” Elle raconte son plaisir d’assister aux défilés haute couture ou à des événements avec sa mère, une partie glamour et intime de sa vie pas comme les autres. Mais son quotidien est aussi fait de voyages entre les États-Unis et la France, deux cultures qui façonnent son identité flottante. “Américaine ? Californienne ? Parisienne ? New-Yorkaise ? J’ai toujours eu beaucoup de paradoxes dans ma vie. Je suis Gémeaux, ça n’aide pas. [Rires.] Je suis faite d’un mélange très particulier. Parfois je passe plusieurs mois d’affilée aux États-Unis, la plupart de mes amies d’enfance y sont car je suis allée à l’école là-bas, et je peux me sentir très américaine. Après, quand je rentre à Paris et que je tourne un film français, je me sens totalement parisienne. Je ne suis jamais à 100 % d’un côté ou de l’autre.”
Le choix de devenir comédienne, à l’image de ses parents, s’est imposé à Lily- Rose Depp très tôt. “Être actrice m’a toujours fascinée, j’ai eu envie de comprendre le monde à travers les yeux d’une d’autre, de me cacher dans une histoire et un personnage, de me mettre à nu émotionnellement devant une caméra.” À ses débuts, on l’a vue dans Planetarium de Rebecca Zlotowski, auprès de Natalie Portman, un choix de privilégier le cinéma français qu’elle ne regrette pas une seconde, tant sa double culture lui permet de multiplier les expériences singulières. “Rebecca Zlotowski est aujourd’hui encore l’une de mes meilleures amies. Elle m’a fait confiance et soutenue, alors que je n’avais pas beaucoup tourné. Elle m’a montré le genre de films que j’ai envie de faire. D’ailleurs, le cinéma français a toujours été proche de mon cœur.” Chez Louis Garrel, dans L’Homme fidèle, elle s’est frottée au triangle amoureux classique made in Paris avec beaucoup de naturel, retenant de ce film une nouvelle approche de son travail fondée sur les répétitions en amont et l’immersion en profondeur dans ses personnages. “J’y pense encore beaucoup aujourd’hui.”
Lily-Rose Depp a passé presque toute son année 2022 à tourner The Idol, la série qui doit faire d’elle une star mondiale. Elle y partage l’affiche avec le chanteur et acteur The Weeknd. Avec le créateur Sam Levinson, les échanges ont été intenses. “Sam a quelque chose de très européen dans sa façon de faire, vraiment libre. Sur son plateau, j’ai eu l’impression de jouer comme une enfant et de pouvoir improviser. Il nous pousse vraiment à tout essayer, tout tenter.” Tourner pour la prestigieuse chaîne HBO, connue pour sa recherche d’audace et de sens, ne l’a pas laissée indifférente. Avec The Idol, on peut s’attendre à voir dans la comédienne de 23 ans une tornade, ce qu’elle confirme à demi-mot. “J’adore la série, j’adore le rôle, je suis complètement obsédée par cette histoire et j’ai hâte que tout le monde la découvre. Ce rôle a été un immense cadeau qui m’a offert le sentiment de pouvoir aller plus loin. Émotionnellement et physiquement, il y a beaucoup de choses que je n’avais jamais faites auparavant et qui m’effrayaient un peu. Rien n’est plus intéressant et inspirant, avant de commencer un projet, que de se demander si on va y arriver.”
Elle raconte son plaisir d’assister aux défilés haute couture ou à des événements avec sa mère, une partie glamour et intime de sa vie pas comme les autres. Mais son quotidien est aussi fait de voyages entre les États-Unis et la France, deux cultures qui façonnent son identité flottante. “Américaine ? Californienne ? Parisienne ? New-Yorkaise ? J’ai toujours eu beaucoup de paradoxes dans ma vie. Je suis Gémeaux, ça n’aide pas. [Rires.] Je suis faite d’un mélange très particulier. Parfois je passe plusieurs mois d’affilée aux États-Unis, la plupart de mes amies d’enfance y sont car je suis allée à l’école là-bas, et je peux me sentir très américaine. Après, quand je rentre à Paris et que je tourne un film français, je me sens totalement parisienne. Je ne suis jamais à 100 % d’un côté ou de l’autre.”