1 mar 2022

Le célèbre bleu d’Yves Klein envahit une collection Études

En 1962, le plasticien français Yves Klein s’éteignait à seulement 34 ans des suites d’un infarctus. Afin de célébrer simultanément le soixantième anniversaire de la mort de l’artiste et sa dixième année d’existence, le label français de mode Études dévoile ce mercredi 2 mars une collection capsule baignée dans le fameux “bleu Klein”, couleur imaginée par l’artiste dans les années 50 qui apparaît dans nombre de ses œuvres.

Nous sommes en 1956. Le Français Yves Klein, alors âgé de 28 ans, commence à faire sa place dans le monde de l’art avec ses peintures monochromes explorant l’infini à travers la couleur. Une tonalité nouvelle émerge alors particulièrement dans son œuvre : un bleu profond à base de pigment outremer, entre le bleu roi et le bleu marine, qui lui permet d’exprimer sa quête de l’absolu. Baptisé par l’artiste IKB (International Klein Blue), ce bleu signature viendra aussi bien colorer par endroits les photographies noir et blanc du plasticien que recouvrir ses sculptures et les corps nus des femmes, dont il prendra ensuite l’empreinte picturale sur ses immenses toiles nommées Anthropométries. En mai 1960, le trentenaire qui a mis au point la formule de l’IKB – aujourd’hui encore secrète – dépose même son brevet à l’INPI, devenant le plus célèbre artiste dont le nom est associé à une couleur.

Aujourd’hui, soixante ans après la disparition tragique de Yves Klein à 34 ans des suites d’un infarctus, l’IKB continue de faire des émules dans le monde de la création : plusieurs artistes, comme Anish Kapoor avec le noir ou encore Stuart Semple avec le rose, ont eux aussi développé leur propre pigment, tandis que le bleu Klein inspire designers, décorateurs et créateurs de mode, à l’instar de Phoebe Philo qui le décline sur des pièces de sa collection printemps-été 2017 pour la maison Céline. En 2012, le nouveau label de mode français Études, fondé par Jérémie Egry, Aurélien Arbet et José Lamali, choisit quant à lui comme emblème un bleu cobalt, assez proche de l’IKB. La couleur apparaît des vêtements et accessoires au logo de la marque, en passant par les couvertures des livres de sa maison d’édition et l’apparence de sa boutique dans le Marais.

 

Ce n’était qu’une question de temps avant qu’Études, qui s’est distingué depuis ses débuts par ses collaborations avec des artistes comme Keith Haring, Gus Van Sant et Chloe Wise, rencontre le riche héritage d’Yves Klein. À l’occasion simultanée du soixantième anniversaire de la mort du peintre et de sa dixième année d’existence, le label français dévoile une collection capsule qui semble baigner dans l’IKB : manteau, blouson ou pantalon en denim sont teints dans cette couleur avant que leur délavage ne crée par endroits des dégradés vers le blanc ; des fragments de toiles du peintre français se voient imprimés sur des hoodies et pantalons larges en coton bleu ou des chemises ou tee-shirts blancs, tout comme le cliché noir et blanc de son fameux Saut dans le vide – un photomontage de 1960 dans lequel l’artiste semble s’envoler. Outre la signature d’Yves Klein, qui se mêle au logo Études, le devant d’un des hauts porte même la description manuscrite de l’IKB par le plasticien, enchaînant des adjectifs comme “essentiel”, “prestigieux”, “merveilleux” jusqu’à “immatériel” pour exprimer l’aboutissement de sa quête conceptuelle.

 

 

La collection Études x Yves Klein est disponible depuis le 2 mars sur la boutique en ligne Études et dans sa boutique du Marais, Paris 3e.