La collaboration arty : l’artiste Cassius Hirst réinvente la basket Prada America’s Cup

Cassius Hirst n’a que 14 ans lorsqu’il peint sa première paire de baskets, un cadeau de son père la star britannique Damien Hirst. Depuis, le jeune artiste a développé sa pratique en utilisant la Air Force 1 Classique comme une toile vierge – la retravaillant à la manière d’un peintre et d’un graffeur. Repérées par Vigil Abloh, ses sneakers sont vendues en 2019 au Musée d’art contemporain de Chicago à l’occasion de l’exposition du créateur qui n’est pas le seul à avoir succombé à ses chaussures peintes à la main. Toute la scène musicale leur voue un culte, d’A$AP Rocky à Rihanna en passant par Playboi Carti et Offset.

Le modèle ATT4CK associe ainsi de la résine et un effet 3D avec de la peinture fluo en spray lui offrant un impressionnant aspect craquelé. Le fluo est à nouveau à l’honneur avec la REL3ASE et son effet bicolore saisissant. Pour la D3CAY, un traitement spécial vient donner un effet usé, épuré et volontairement délavé. Le modèle SUST4IN joue quant à lui sur des effets de couches de peintures bluffantes : la tige est recouverte de peinture en spray de deux nuances de la même couleur avec une couche de base plus foncée et une couche supérieure plus claire. “Quand j’étais plus jeune, explique l’artiste, je voulais vraiment être bon en dessin. Je dessinais des animaux marins, des requins, des baleines, des calamars… Mais c’était avant tout pour m’amuser. Et puis j’ai commencé à utiliser la peinture en spray vers l’âge de 10 ans. J’ai ensuite étudié le design graphique et la photographie si bien que j’ai appris à produire de différentes manières. A la sortie de l’école j’ai réalisé ma première chaussure. C’était une manière de mettre en pratique tous ces différents apprentissages.”

Confectionnés à la main en Italie par Prada, tous les modèles associent à merveille la créativité débordante du jeune artiste, le savoir-faire traditionnel et l’innovation de pointe de la maison pour offrir des objets entre technologie et peinture ultra contemporaine. “J’étais particulièrement inspiré par silhouette iconique de la Prada America’s Cup, ajoute Cassius Hirst. Prada est l’une des rares maisons à avoir trouvé sa marque de fabrique : une forme presque abstraite, organique.” La base massive de la Prada America’s Cup forme un parfait terrain de jeu pour le jeune homme. Tout comme ses lignes courbées.

Cassius Hirst, qui est aussi musicien, a réalisé la bande-sonore du film de la campagne. “C’est encore quelque chose de nouveau pour moi, même si j’ai commencé à jouer de la batterie quand j’étais plus jeune. A l’époque, j’avais une manière très précise de jouer en tête mais mon corps ne suivait pas. C’est des années plus tard, en découvrant les synthétiseurs et les boîtes à rythme que j’ai enfin pu concrétiser mes envies.” Le jeune artiste se consacre désormais à une autre passion : la video. “J’ai réalisé de nombreuses peintures et chaussures ces dernières années et j’aimerai arriver à réunir toutes mes pratiques en une grande vidéo. J’aimerai également réaliser des gants. Les mains forment une partie du corps totalement incroyable !” Le prolifique Cassius Hirst n’a pas fini de faire parler de lui.

La collection Cass x Prada est disponible en édition limitée de 3 000 paires dans une sélection de boutiques Prada et sur prada.com.

Mais ce printemps, c’est bien pour la maison Prada que Cassius Hirst a imaginé, pour la première fois, toute une collection : quatre modèles déclinés en 22 variations. “Lorsque j’ai montré à mon père mes premières chaussures peintes, nous confie Cassius Hirst, je lui ai dit que j’avais très envie de créer un jour une véritable collection. Il m’a simplement répondu : “Peut-être que je devrais envoyer quelques photos de tes œuvres à Miuccia Prada.” Et elle s’est montrée très intéressée ! Je ne pouvais pas y croire mais, quelques mois plus tard, j’étais en Toscane, au sein des ateliers Prada où les chaussures sont réalisées.” Le jeune homme reçoit alors chez lui des dizaines et des dizaines de boîtes de chaussures. S’éloignant de sa pure pratique de peintre, il décide de s’essayer au design 3D, scannant les modèles avant de les réajuster sur ordinateur, puis de les sortir en impression 3D, encore et encore, avant de les peindre à la main. “Je suis passé par de nombreuses étapes avant de finalement revenir à la pure peinture au spray sur les chaussures et l’ajout de textures sur les modèles.”