16 nov 2017

Halpern, Sies Marjan et Unravel, trois labels de mode à suivre absolument

Entre flamboyance disco, explosion de couleurs et néo-streetwear, Halpern, Sies Marjan et Unravel se sont rapidement imposés comme des labels à suivre. Explications.

Halpern, le retour du disco

 

En seulement deux collections, le créateur Michael Halpern est déjà adulé par Marion Cotillard – qui a porté une de ses robes à Cannes –, Amal Clooney et Kylie  Minogue. Passé par les studios de J. Mandel et d'Oscar de la Renta, le New-Yorkais diplômé de la Parsons School of Design en 2010 émigre à Londres pour suivre le MBA de la Central Saint Martins School. Lors de son défilé de fin d’année, il est repéré par Donatella Versace, qui a auparavant collaboré avec Anthony Vaccarello ou J.W. Anderson, et devient consultant pour sa ligne couture Atelier Versace.

 

En parallèle, Michael Halpern développe son propre label aux influences disco à la limite du too much. Profusion de sequins, de cristaux Swarovski et de satin sur des micro-robes bustiers, des vestes et des pantalons évasés ou des combinaisons… sa première collection automne-hiver 2017, qui convainc Bergdorf Goodman et Matches Fashion, rappelle l'exubérance des grands couturiers de la haute couture couplée à une vision très contemporaine : “La collection est très niche, c'est vrai que vous devez avoir un certain look et une certaine mentalité pour la porter, mais cela me fait toujours de la peine d'apprendre que quelqu'un ne l'aime pas, ou pense que c'est trash et vulgaire. […] J’imagine des gens à Londres, à New York ou à Los Angeles, associer certaines de mes pièces avec un tee-shirt et des baskets lors d'un concert vintage. Ou porter une de mes combinaisons, avec une veste en jean dessus… je trouve ça génial”, confiait le créateur dans une interview à Matchesfashion.com.

 

Sies Marjan automne-hiver 2017-2018 shooté par Bruce Weber

L'explosion de couleurs chez Sies marjan

 

Les créations de Sander Lak font l’effet d’une bouffée d’oxygène : lumineuses, ludiques et atemporelles, les quatre premières collections Sies Marjan semblent n’avoir aucune autre origine que l’esprit du créateur. Si de nombreux designers utilisent moodboards et images d’inspiration, le Néerlandais (qui a fait ses armes chez Dries Van Noten, puis Balmain époque Christophe Decarnin) fonctionne plutôt à l'instinct. Il revendique bâtir ses collections sur la couleur et choisir les matières selon la manière dont elles la révèlent.  “Quelles que soient les références que je convoque dans mes collections, elles proviennent toujours des couleurs. J'aime cheminer très librement dans mes associations – tout peut m'inspirer… de ‘ces couleurs me rappellent le logo de Dunkin' Donuts’ à ‘elles me font penser à un film de Fassbinder. Très sophistiquées ou pas du tout… tout ! Quand j'ai recruté mon équipe, je recherchais avant tout cet esprit d'ouverture. Et quand nous mettons en commun toutes nos associations respectives, c'est un peu comme l'encyclopédie de toutes les bizzareries", confiait-il ainsi au Vogue. Satin flamboyant, mailles mates, Lurex iridescents, soie chatoyante ou cuirs miroirs… Sander Lak joue constamment avec ces matières plus ou moins réfléchissantes, qu'il associe à des tonalités tout droit sorties de son esprit que l'on pourrait assimiler à des vert menthe à l’eau, clémentine, turquoise, vieux rose ou camel toujours éclatants. 

 

 

“C'est un peu comme l'encyclopédie de toutes les bizzareries"

 

 

Cet été, Sander Lak mettait pour la première fois sa collection en image. Shootée par Bruce Weber dans les Hamptons, la campagne Sies Marjan automne-hiver 2017-2018 met en scène Isabella Rossellini ainsi que son fils Roberto, les mannequins Sasha Pivovarova et Lexi Bowling – la première avec sa fille, la seconde avec son petit ami –, dans une ambiance familiale bucolique et, surtout, un tourbillon de couleurs. Les silhouettes sont fluides, les coupes épurées, on sent du mouvement et de la légèreté, dans un subtil jeu de masculin-féminin qui se confirme avec le défilé printemps-été 2018 où les premières silhouettes masculines apparaissent sur le podium.

Le néo-streetwear de Unravel

 

Un peu de Off-White pour le streetwear, de Hood By Air pour le côté déconstruit et de Yeezy pour le côté sportswear, Unravel est bien parti pour suivre la mouvance des nouveaux designers américains qui, s’affranchissant des barrières entre les styles, en proposent un nouveau en phase avec leur époque. Créé en 2015 par le Français Ben Taverniti (passé par Esmod et chez Jeremy Scott), rapidement rejoint par sa compagne Joyce Bonelli, make-up artist de Kim Kardashian, Unravel est parvenu – en deux collections femme et deux collections homme et grâce à plusieurs apparitions street style notamment sur les sculpturales sœurs Hadid, Jenner et Kardashian – à conquérir la mode.

 

Porté par son mantra “pour créer quelque chose, il faut d’abord détruire”, Ben Taverniti se plaît à retravailler les incontournables du vestiaire quotidien et ses créations sensuelles et faciles à porter font mouche. Fabriqués en Italie, proposés dans des couleurs franches et unies, bombers, doudounes ou blousons Perfecto se déclinent dans des volumes cropped et oversize, le jean ciré à découpes se pare de jeux de laçages sur les jambes ou à la fermeture, les tee-shirts, pulls et hoodies se portent soit beaucoup trop longs, soit beaucoup trop courts, comme si l’esthétique Vetements rencontrait le R’n’B des années 2000.

 

“Pour créer quelque chose, il faut d’abord détruire”

 

 

Pour l’été 2018, Unravel retravaille l’univers de la boxe dans une réinterprétation à mi-chemin entre tailoring et couture : les larges élastiques des shorts de boxe s'invitent sur des jupes en satin ou en tulle ainsi que sur des bustiers. Les hoodies se muent en longues parkas légères, les baskets montantes sont désormais des cuissardes.