22 sep 2022

Uniformes, cuir et nuisettes au défilé Prada printemps-été 2023

La collection Prada printemps-été 2023 s’est dévoilée à Milan, dans une atmosphère énigmatique pensé par le réalisateur de Drive (2011), Nicolas Winding Refn. Miuccia Prada et Raf Simons conçoivent une ode à la liberté créatrice, mêlant uniformes, cuir froissé et pyjamas.

Pour la collection Prada printemps-été 2023 intitulée Touch of crude (touche de brutalité), Miuccia Prada et Raf Simons célèbrent la spontaneité du geste créatif. Prada réinvente l’uniforme avec un body de popeline aux couleurs industrielles et aux coupes minimales. Les pièces sobres aux tons neutres – gris souris, gris perle, écru, chocolat – s’empruntent au vestiaire masculin, comme les manteaux oversize aux épaules carrées. Dans une ode à la dualité, les tissus de silhouettes strictes s’animent de déchirures intentionnelles. L’iconique imprimé wallpaper, qui, cette saison se pare de bourgeons et de fleurs, agrémente ainsi des robes fluides aux fentes déchirées. Les looks évoquent une tension entre contrôle et impulsivité, et le mouvement de la matière est un leitmotiv de cette collection. Dans des robes froissées aux tissus à base de papier, les couleurs vives se heurtent : du noir et orange, rouge et jaune. Les robes mi-longues et minidress satinées s’animent d’un pli. Les silhouettes des sacs Prada se parent elles aussi de surfaces patinées et froissées. 

 

Dans un jeu de contraste entre les matières, le défilé Prada printemps-été 2023 joue sur les polarités, entre intime et formel, brutalité et fragilité. Pardessus vaporeux bleu pastel, slip dress écru toute en transparence au col à dentelle orné du logo triangulaire : les vêtements d’intérieurs évoquant les pyjamas se portent avec des pièces fortes en cuir noir. La cuir seconde peau noir brillant devient un look, entre habillé et déshabillé, et s’accompagne de chaussures Mary Jane aux bouts pointus et talons arrondis. Omniprésentes sur le podium, elle viennent égayer un vestiaire aux couleurs froides, et se déclinent en rose chair, jaune pâle, vert pomme et orange. 

 

C’est dans une scénographie immersive pensée par le réalisateur danois Nicolas Winding Refn, révélé avec le violent Drive en 2011, que se déroulait le show. Dans un univers surréalistes aux tonalités bleu et rose, évoquant le très visuel et énigmatique The Neon Demon (2016), des ouvertures brutes percées dans le décor laissaient apparaître des fragments d’intérieurs, comme un seuil vers d’autres réalités. La série de court-métrages du cinéastes sont présentés au public dans l’installation du Deposito de la Fondation Prada.