Un défilé empli d’humour et une standing ovation pour Egonlab printemps-été 2023
Un décor arc-en-ciel à l’univers enfantin pour se prendre en photo, un stand de sucettes de l’enseigne de sucreries La Quéquetterie, et deux mascottes enveloppées respectivement dans des costumes duveteux de champignon et d’aubergine : dès le seuil de la salle où il présentera son défilé printemps-été 2023, Egonlab donne le ton d’un retour à l’enfance et d’un voyage psychédélique, pensés comme un exutoire au monde réel.
Par Matthieu Jacquet.
On connaissait le label parisien pour ses inspirations du monde nocturne, puisant notamment dans les cultures punk, rave, techno et underground. Cette fois-ci, le duo formé par les créateurs Kévin Nompeix et Florentin Glémarec amène la fête en plein jour en proposant une collection plus lumineuse et joyeuse que les précédentes, qualifient par les deux hommes de “trip onirique comme d’un voyage des sens” dans un monde aux airs de cour de récréation, entre l’enfance et l’âge adulte. Les Aventures d’Alice aux Pays des Merveilles, incontournable roman de Lewis Carroll aux accents psychédéliques, est l’inspiration majeure de ce nouveau vestiaire délicieusement contrasté et décalé. Des cuissardes vernies à plateformes imposantes sont portées avec des mini-shorts en cuir et sous d’immenses manteaux larges ouverts par un boutonnage à l’arrière ou de larges trenchs, des looks aux airs d’uniformes écoliers sont subtilement subvertis par des vestes à zips et culottes moulantes en maille torsadée, ou au contraire des pulls oversize décorés d’un lapin facétieux.
Le tailoring, force du label depuis sa création en 2019, se renouvelle ici avec des costumes à rayures ou à carreaux et aux épaules marquées portés sur des cols roulés à sequins bleu électrique ou rouge écarlate, jusqu’à fusionner la construction du blazer la silhouette d’une mini robe en prince de Galles, dont la taille basse marquée par une ceinture surplombe la jupe plissée. Fil rouge de cette collection inédite du duo, récompensé en 2021 par le prix Pierre Bergé de l’ANDAM, le denim se décline aussi bien sur des pantalons ultra larges et taille haute marqué par des jeux de superpositions, déchirures et bords francs que sur des jupes taille basse dont émergent deux fils qui laissent deviner la présence d’un string assorti. Ponctuée de chemisettes aux imprimés estivaux, de colliers colorés et même d’un maillot de bain, cette collection apporte un vent de fraîcheur où même les survêtements se décorés d’une marguerite souriante.