Sulfureux et baroque, le premier défilé de Luis de Javier à Paris surprend
Pour son premier défilé à la Fashion Week de Paris, le créateur Luis de Javier dévoile une collection printemps-été 2025 sulfureuse et baroque en hommage à ses racines espagnoles.
Le premier défilé de Luis de Javier à la Fashion Week de Paris
Ce mardi 24 septembre 2024, au sein de l’espace Niemeyer, Luis de Javier présentait son premier défilé à la Fashion Week de Paris. Avec une collection qui sonne comme une renaissance pour le créateur espagnol, l’architecture moderniste du lieu situé dans le 19e arrondissement n’aura jamais autant évoqué un cocon. ”Cette collection est très différente de tout ce que j’ai montré jusqu’à présent, et dévoile ma vision sous sa forme la plus pure”, confiait Luis de Javier à Numéro.
Il aura fallu cinq ans à Luis de Javier pour s’imposer. Lancée à Londres en 2019, sa marque homonyme a d’abord fait parler d’elle en février 2023 à la Fashion Week de New York, alors que Julia Fox et Eartheater foulaient le podium de son show vêtues de looks couture underground.
Au mois d’octobre, à l’occasion de son défilé printemps-été 2024 à Los Angeles, Luis de Javier annonçait officiellement être soutenu par le créateur italien Riccardo Tisci. Et voici que le jeune talent captait alors l’attention de toute l’industrie.
Une reconnaissance soudaine, grâce à laquelle il rejoint la Fashion Week de Paris pour son défilé printemps-été 2025.
Une collection printemps-été 2025 baroque et sulfureuse
Pour les créateurs de mode, Paris demeure le berceau de la haute couture. Et chaque fois qu’un non initié ose s’aventurer dans ce cercle très privé, sa collection se veut forcément plus solennelle, voire parfois maniérée.
Mais ce n’est pas le cas de Luis de Javier avec ce défilé printemps-été 2025. Si la collection prend en effet des allures plus couture, c’est surtout parce qu’elle rend hommage à Cristóbal Balenciaga. Le couturier loué par ses pairs pour son talent – notamment Coco Chanel et Christian Dior – partage avec le jeune créateur son origine espagnole.
Autres temps, autres mœurs. Alors que les collections Balenciaga exaltaient élégance et bienséance, la mode de Luis de Javier se veut sulfureuse et provocante. En quelques minutes, le jeune protégé de Riccardo Tisci ravive la flamme d’une Fashion Week de Paris de plus en plus monotone.
Issu d’une famille espagnole traditionnelle, Luis de Javier fait preuve d’audace quand il se réapproprie des vêtements traditionnels pour mieux les pervertir à coups de références Y2K bien senties.
Des vestes de matador portées avec des strings et des bas, des mantilles devenues des robes transparentes, des jupons bouffants portées sous les fesses, des robes virginales translucides ornées de ses cornes signature.
Si Luis Buñuel était encore vivant, on suppose qu’il aurait apprécié ce détournement habile et décadent, parfois, à la limite de l’obscène.