1 oct 2020

Structure et fluidité au défilé Gauchère printemps-été 2021

C’est en plein cœur de Paris que le label français Gauchère dévoilait sa nouvelle collection à travers un défilé. Pour cette saison, Marie-Christine Statz réinterprète le tailoring moderne qui a fait sa signature en intégrant à la structures des pièces une savante maîtrise du flou.

Plus disparate qu’à son habitude en raison du contexte sanitaire, le calendrier officiel de la Fashion Week parisienne parvient tout de même à compter deux dizaines de défilés physiques. Gauchère en fait partie. Dans l’Espace Commines, en plein Marais, le label français introduit son événement par une séance de purification : une femme pieds nus et vêtue d’une robe jaune fluide, John James, traverse la salle en brûlant de l’encens puis donne le rythme avec un tambour qu’elle frappe avec aplomb. Portées par ce parfum de spiritualité, les mannequins se succèdent alors et dévoilent les trente silhouettes qui composent cette collection.



Presque tous monochromes, du noir au blanc en passant par un rouge brique, un jaune moutarde et un bleu ciel, les ensembles manifestent un regard neuf sur le tailoring sobre et féminin qui a fait la notoriété de Gauchère depuis sept années déjà. Si une fois encore, les vestes de costume sont larges, elles sont ici ajustées par des plis dans le dos et ceintures, leurs pantalons sont longs mais parfois resserrés à la cheville par un discret bouton, tandis que quelques robes longues dévoilent élégamment le dos, dessinant sur la peau nue des lignes croisées par les fils qui les maintiennent. Loin de se limiter aux coupes droites, Marie-Christine Statz démontre ici une véritable maîtrise du flou dont témoignent ses robes en lin et coton modelées par des drapés discrets, ainsi que plusieurs pièces où les fronces définissent des volumes gonflés par le mouvement. Enfin, quelques hauts et robes en dentelles créent des percées de chair et de lumière dans ces ensembles opaques et souvent sombres.