Soirée sur la plage au défilé Courrèges printemps-été 2023

Depuis son arrivée à la tête de la direction artistique en 2021, Nicolas di Felice est enfin parvenu à emmener Courrèges dans le 21e siècle. Un comble pour cette maison fondée par André Courrèges en 1961 qui revendique une esthétique futuriste. Impulsant une dynamique nouvelle puisée dans l’observation d’une jeunesse en quête de liberté et d’émancipation, il subvertit les coupes sixties toute en géométrie de la maison d’une énergie brute émanant de l’univers de la musique techno. Avec ce cocktail détonnant, le créateur belge qui doit la précision de son travail à ses années passées auprès de Nicolas Ghesquiere, séduit sans équivoque.

Après l’ambiance night clubbing de l’hiver 2022-2023, Nicolas Di Felice nous emmène cette année dans une ambiance d’apéro sur la plage (ou peut être une fin de soirée au petit matin) avec des pièces légères et fluides, qui jouent des cachés-dévoilés sensuels grâce à des matières transparentes comme des mesh fin, de la déconstruction avec des rangés de boutons stratégiquement placés et des découpes géométriques – parfois osées.

D’une démarche langoureuse, les mannequins – parmi lesquels Bella Hadid, Liya Kebede, Vittoria Cerretti et Nora Atta – arpentent un podium circulaire tapissé de sables, vêtues de petites robes en soie ou alors des modèles longs et vaporeux, de crop tops et micro teeshirts accompagnés de minijupes en denim ou pantalons taille basse, parfois pieds nus ou alors chaussés de petits escarpins en Lycra moulants qui se fondent à la peau. Quelques unes portent à l’épaule leur veste en jean grâce à une lanière intégrée ingénieusement placée (la pièce signature de Nicolas di Felice).

Au fur et à mesure du show, du sable tombe au centre du cercle à la manière d’un sablier, évoquant le temps qui passe. Une installation signée de Théo Mercier, qui invite à profiter des moments de la vie, regarder vers le passé pour profiter du futur. Une réflexion que l’on retrouve dans le traitement des vêtements, comme les denims délavés, ou alors ce mélange entre couture et technologie avec des créations en néoprènes aux assemblages complexes. Une collection quasi métaphysique qui n’oublie pas l’essentiel : donner envie de la porter.