Rick Owens printemps-été 2024
Ce jeudi 28 septembre 2023, réunissait une poignée d’invités à découvrir son défilé au milieu d’une épaisse fumée colorée
Sur le parvis du Palais de Tokyo, le défilé Rick Owens printemps-été 2024
par Nathan Merchadier.
Le décor du défilé Rick Owens
Comme toujours, c’est autour de la fontaine du parvis du Palais de Tokyo que Rick Owens a présenté sa nouvelle collection. Pour ce défilé printemps-été 2024, des fumigènes libéraient une épaisse fumée rose puis jaune, tandis que des pétales de roses jaillissaient de part et d’autres de l’espace.
L’inspiration de la collection printemps-été 2024
Je suis allé à un concert de Björk plus tôt ce mois-ci et son énergie intelligente et affirmée m’a rendu un peu gêné par mon propre pessimisme d’adolescent morose… Et le sien n’était pas un oubli d’évasion de Disney, mais une confiance soucieuse et réfléchie pour aller de l’avant. Elle a exprimé son espoir.
Je suppose que j’exprime ma résignation. Mon réglage par défaut est de proposer une sobriété plus sombre, respectueuse d’un monde malade et en difficulté observant une guerre.
Mon enthousiasme est plus tempéré et méfiant. Mais j’essaie d’exprimer l’espoir de joie tout en mettant en garde contre l’empathie et la responsabilité.
Considérant la joie comme une obligation morale, je propose une élégance austère, principalement en noir dramatique et gris doux, mais aussi des moments de rose tendre et de rouge exultant.
Les robes aux épaules larges du défilé Rick Owens printemps-été 2024
Les silhouettes issues de son imagination pour ce défilé printemps-été 2024 semblent représenter la figure des veuves, avec leur visage dissimulé sous un voile noire. Comme pour se protéger d’un futur austère, ces femmes s’arment progressivement de robes aux épaules pagodes ainsi que de masques qui rappellent sans détours ceux utilisés lors des combats d’épées. Dans le fantasme d’un futur où les objets technologiques feraient parti intégrantes de nos vies, certaines paires de bottes prennent l’apparence d’attelles connectées qui pourraient permettre de se déplacer plus rapidement.
Quelques vestes aux volumes épais sont drapées autour des corps, dans des tons gris, marrons et même rouge, s’éloignant du noir prédominant dans les collections habituelles du designer américain. D’autres looks s’enchaînent par la suite laissant apparaître les corps, prenant la forme de robe en cuir rose ou encore d’une robe courte déclinée dans une teinte pourpre. Si une lueur d’espoir semblait émerger de cette collection, les derniers looks prenant la forme de combinaisons antiparticulaires utilisées dans les centrales nucléaires replongent finalement les marches en marbre du Palais de Tokyo dans le chaos relatif auquel Rick Owens avait habitué les aficionados de ses créations.