Pour le printemps-été 2023, Valentino termine son défilé grandiose dans les rues de Paris

Cela fait plusieurs saisons que Valentino investit le Carreau du Temple, au cœur du Marais, pour présenter ses nouvelles collections. En mars dernier, la maison italienne présentait un défilé mémorable où le rose fuchsia envahissait tout l’intérieur du bâtiment, des tenues présentées sur le podium au décor, en passant par les sacs, accessoires et paires de chaussures aux pieds des modèles. Si l’omniprésence de cette couleur percutante  présageait sa récurrence dans les futures créations Valentino, la nouvelle collection prêt-à-porter présentée ce dimanche 2 octobre  par la maison a rapidement déjoué les attentes : aucun rose n’était cette fois-ci présent dans la soixante-dizaine de silhouettes présentées devant un parterre de stars prestigieux incluant Zendaya, Naomi Campbell, Florence Pugh ou encore la chanteuse Erykah Badu, à l’origine de la playlist qui accompagnait le défilé. Empruntant le chemin opposé à la dernière saison, Pierpaolo Piccioli a justement commencé sa collection par une palette de tonalités neutres : des ensembles monochromes déclinés dans des nuances de beige, marrons, ocre, noir annoncent la couleur d’une sensualité plus discrète appuyées par des matériaux comme le jersey ou le lycra, épousant le volume des corps dans des coupes moulantes et minimalistes.

À l’image de ses collections haute couture toujours plus ambitieuses, le directeur artistique de Valentino continue ici à démontrer sa maîtrise du drapé et de la coupe, habillant le corps avec élégance et précision dans une grande sobriété d’éléments. Portées sur des débardeurs moulants couleur chair, les longes jupes tubulaires épousent la démarche ; des mini-robes, souvent asymétriques et s’arrêtant en haut des cuisses, libèrent les jambes tout en sublimant le galbe du haut du corps; plusieurs hauts amples aux airs de capes fermées enveloppent délicatement le buste tout en libérant les bras pour donner de l’allure; tandis que les discrets plis et coutures des longues robes en satin noir présentées à la fin de la collection génèrent un volume et un tombé impressionnants. Malgré le savant épurement de certaines silhouettes, l’ensemble proposé par la maison s’éloigne du prévisible ou de l’anecdotique par les détails qui subliment les pièces, révélateurs du savoir-faire des ateliers, tels que le plissé des robes, la broderie de centaines de sequins scintillants dans la maille de pulls ajustés, ou encore l’ajout de nombreux volants dans des tissus transparents donnant lieu à des créations aériennes. Plusieurs manteaux et ensembles se voient quant à eux coupés dans la “toile iconographe” de la maison, où monogramme décliné d’après le logo “V” de Valentino se décline en all-over – jusqu’à couvrir l’intégralité du visage de l’une des mannequins – tandis que l’ajout des plumes et des broderies sur des jupes évasées, des robes-capes et pantalons moulants infusent cette collection prêt-à-porter d’un esprit résolument couture. Si le jaune canari de plusieurs looks monochromes réveille indéniablement ce vestiaire tout en subtilité, ce dernier se voit surtout marqué par le retour du rouge Valentino, élue couleur emblématique de la maison depuis les années 60 par son fondateur Valentino Garavani.

Point culminant de l’événement : une fois tous les looks dévoilés aux invités, le défilé a quitté l’écrin intimiste du Carreau du Temple pour terminer à l’extérieur du bâtiment, faisant profiter la foule rassemblée dehors pour attendre ses stars préférées du spectacle, clôturé par l’apparition de Pierpaolo Piccioli devant tous ses mannequins alignés dans la rue parisienne. Un geste fort pour faire profiter à tous de la beauté de la création qui n’est pas sans rappeler le dernier défilé haute couture de Valentino, présenté en juillet dernier sur les escaliers d’une place emblématique de Rome.