2 mar 2021

Ottolinger invite les portraits de la peintre Cheyenne Julien sur sa collection automne-hiver 2021-2022

Pour sa nouvelle collection du label berlinois Ottolinger, ses fondatrices Cosima Gadient et Christa Bösch se sont imprégnées de l’atmosphère d’un roman de science-fiction chinois pour composer un vestiaire coloré jouant sur les détails techniques. Celui-ci s’agrémente également de plusieurs imprimés reprenant les portraits oniriques de la peintre new-yorkaise Cheyenne Julien. 

Depuis bientôt six ans, Cosima Gadient et Chista Bösch esquissent à travers Ottolinger les contours d’un nouveau monde, s’incarnant dans un vestiaire où l’expérimentation textile, l’artisanat et les jeux de couleurs composent des silhouettes inédites. Fascinées par les récits de science-fiction, les deux fondatrices du label berlinois se sont cette saison plongées dans le roman Vagabonds de l’écrivaine chinoise Hao Jingfang, racontant l’histoire de plusieurs adolescents grandissant dans des environnements différents où chacun cherche à trouver sa place. De ces points de vue singuliers et ces divers paliers d’entrée dans des mondes fictionnels, les créatrices se sont imprégnées pour affiner encore l’univers vestimentaire qui leur est propre. Comme toujours, celui-ci joue avec l’asymétrie et la déconstruction : quelles que soient leurs matières, jupes et pantalons taille haute se rabattent sur la gauche pour créer une impression de déséquilibre, tandis que les coupes et coutures des mailles côtelées épaisses et des doudounes volumineuses, les détails des robes et des blazers, les liserais de coton et de fausse fourrure ou encore les surpiqûres du denim dessinent sur les pièces des formes irrégulières – devenues au fil des saisons la spécialité du label.



“Cette saison, nous avons fait en sorte de rendre les détails de serrage fonctionnels” nous confient les créatrices : ainsi, l’ajout de cordons, de ceintures et de lanières permet autant au duo de structurer les silhouettes, de maintenir les ensembles dans l’agencement précis de leurs superpositions que de mettre en valeur les corps qui les portent. Quelques petits volumes sinueux et colorés, imprimés en 3D, agrémentent les pièces comme des broches, tandis que des lacets des hauts tricotés contrastent leur tons jaunes ou gris par leurs teintes violettes ou rouges. Mais une riche palette de couleurs s’invite dans la collection grâce aux imprimés de l’artiste new-yorkaise Cheyenne Julien, connue pour ses dessins et peintures tirant les portraits oniriques d’individus noirs et métissés, dont elle s’amuse à exagérer les traits et à colorer les peaux dans des tonalités surnaturelles. Percevant dans son travail une dimension “très sensible et personnelle, reflétant l’époque dans laquelle nous vivons”, Cosima Gadient et Christa Bösch ont apposé ses visages à grande échelle sur des robes moulantes et fines, sur des chemises amples, tee-shirts et pantalons évoluant dans les tons rouges, rose, verts et oranges, touches finales d’une collection où le rêve d’un ailleurs se conjugue avec les atouts aussi fonctionnels qu’esthétiques de ses nombreux détails et matières.