Onirisme et nostalgie dans la collection Schiaparelli haute couture automne-hiver 2021
Pour sa collection haute couture automne-hiver 2021, la maison Schiaparelli présente des pièces mêlant la nostalgie des créations de sa fondatrice à des accessoires oniriques et surréalistes.
Par Anna Venet.
Depuis sa nomination en 2019, le directeur artistique de Schiaparelli, Daniel Roseberry, met à l’honneur l’histoire de la maison et de sa fondatrice, Elsa Schiaparelli, grande avant-gardiste et proche des surréalistes dans les années 30. Pour sa quatrième collection haute couture, le créateur américain rend une nouvelle fois hommage à l’héritage de la marque et s’en amuse, puisant allègrement dans ses créations emblématiques. Intitulée “The Matador”, la collection célèbre l’exubérance et l’imaginaire surréaliste propre à la couturière italienne, comme un retour à l’innocence et une invitation à la rêverie.
Robe à cornes, robe aux seins coniques : la maison Schiaparelli a marqué la mode par son goût délibéré de l’extravagance. C’est d’ailleurs Elsa Schiaparelli qui a inventé la teinte rose « shocking » caractérisant un fuchsia éclatant, que l’on retrouve sur une fleur surdimensionnée ornant une robe de la collection. Une multitude de looks sont inspirés de ses créations : une veste multicolore aux manches volumineuses, brodée d’or et de motifs œil, rappelant un boléro de matador que la créatrice avait déjà introduite dans ses collections à la fin des années 30. Ce vêtement a même été réalisé à partir d’échantillons vintage de la maison, réassemblés pour le reconstruire à l’identique. Une autre veste de la collection rend hommage, cette fois, à une pièce imaginée par Elsa Schiaparelli et Jean Cocteau en 1937 : une veste en crêpe de laine noire brodée de dizaines de roses en soie.
Majoritairement noires, les autres tenues sont rehaussées grâce aux nombreux bijoux et accessoires dorés tout droit sortis de l’imaginaire du directeur artistique de Schiaparelli, fortement inspiré des motifs figuratifs historiques de la maison. Pour cette collection, les boucles d’oreilles reprennent bon nombre de parties du corps humain : le nez, les seins, les oreilles ou encore les yeux. Et les accessoires aussi, comme une Minaudière en forme de lèvres géantes et un fermoir de ceinture en forme de main qui entoure la taille. Enfin, un collier plastron reprend même la forme de deux poumons humains, comme si ses bronchioles étaient trempées dans de l’or.