Natalia Vodianova défile pour la collection Iris Van Herpen haute couture printemps-été 2021
Inspirée par les champignons et leurs multiples formes, Iris Van Herpen dévoile pour sa nouvelle collection haute couture 21 silhouettes jouant avec élégance et technique sur les contrastes : entre symétrie et asymétrie, entre lourdeur et légèreté, entre clarté et profondeur. Un voyage poétique du monde terrestre au monde céleste.
Par Matthieu Jacquet.
Les profondeurs sous-marines, Iris Van Herpen les explorait il y a déjà un an, dans sa collection haute couture printemps-été 2020. Cette saison, la créatrice néerlandaise a donc choisi de quitter les eaux pour s’intéresser à un autre milieu naturel : la terre qui se trouve sous nos pieds, ce qui y dort et ce qui y pousse. Un élément a particulièrement retenu son attention, le champignon, véritable “tissu écologique” originel reliant les différentes composantes du monde et dont les multiples formes ont guidé ses 21 silhouettes inédites. Ainsi, pendant que ses racines sinueuses se transfèrent et s’entrecroisent sur des robes, où elles sont brodées à la main et structurent le tissu fluide, ses chapeaux sont imités par les volumes courbes gonflés dans l’organza de soie, qui créent autour de la silhouette des orbes flottants : sur certains, les tissus extra-fins, plissés et translucides évoquent la corolle légère des chanterelles, tandis que d’autres empiècements découpés au laser composent des robes aux contours bien plus définis esquissant une végétation feuillue.
Si un certain nombre de robes touchent le sol, accompagnées avec grâce par le mouvement de certaines traînes, la nouvelle collection d’Iris Van Herpen conserve le caractère aérien qui a fait la force de sa créatrice éponyme. D’ailleurs, quelques pièces rappellent ses précédentes collections par leurs d’imprimés organiques, leur structure symétrique et leurs tonalités claires et froides. Mais la palette chromatique habituelle de la maison s’aventure ici vers des couleurs plus chaudes et profondes : des violets, bordeaux et jaunes, le cuivre étincelant de trois robes épousant le corps comme la parure d’un phénix ou encore le rouge sang d’un ensemble sculptural, arboré avec triomphe par la chanteuse irano-néerlandaise Sevdaliza. Pour clôturer ce défilé poétique filmé sans public, la célèbre mannequin russe Natalia Vodianova s’avance dans une robe blanche éthérée qui semble irradier de plumes, coiffée de l’une des deux couronnes “cinétiques” créées avec le sculpteur Casey Curran pour la collection. Du plus tellurique au plus céleste, le voyage raconté en silence par Iris Van Herpen porte bien son nom : “Roots of Rebirth”, ou “Les racines de la renaissance”.