Moschino : que retenir du défilé anniversaire co-créé par 4 célèbres stylistes?
Au défilé Moschino printemps-été 2024, qui célèbre ses 40 ans, quatre célèbres stylistes – Carlyne Cerf de Dudzeele, Katie Grand, Gabriella Karefa-Johnson et Lucia Liu – rendent hommage au fondateur.
Par Camille Bois-Martin.
Moschino fête ses 40 ans avec son défilé printemps-été 2024
Après plus de dix ans à la tête des créations Moschino, le créateur Jeremy Scott annonçait son départ en début d’année – à la surprise générale. Si la question de son remplacement n’a toujours pas été répondue, ce défilé printemps-été 2024 profite du quarantième anniversaire de la maison pour célébrer l’héritage de son fondateur Franco Moschino, directeur artistique de sa fondation à son décès en 1994, des suites du sida.
Le show, aussi électrique qu’enthousiasmant, braque ainsi la lumière sur ses flamboyantes créations des années 80, auxquelles peu de créateurs semblent aujourd’hui pouvoir se mesurer. Si ce n’est, peut-être, les quatre personnalités invitées cette saison à créer chacune une dizaine de pièces pour Moschino, qui ont tous puisé dans cette décennie iconique.
Qui sont les quatre stylistes invitées du défilé Moschino printemps 2024 ?
Carlyne Cerf de Dudzeele, ancienne proche collaboratrice de Franco Moschino, ouvre le bal avec une série de silhouettes noires et blanches, dont l’apparence très sobre peut au premier abord troubler : le créateur italien n’était-il pas en effet connu pour son extravagance ? Si, mais pour parvenir à son niveau de création, il faut également maîtriser ses classiques de la mode – que la créatrice propose ici, accessoirisés, tout de même, de la juste dose de bijoux et de sacs bling.
Et ce contraste avec l’ADN Moschino n’en était que plus fort lorsque les créations de la styliste américaine Gabriella Karefa-Johnson ont fait leur entrée sur le podium. Mix and match de motifs et de couleurs, celles-ci déroulent un vestiaire jouissif et électrique, qui prend comme point de départ le chapeau de cowboy, emblème par excellence, selon la créatrice, d’une masculinité bridée. Ainsi se retrouve-t-il imprimé de carreaux ou de jean, et associé à des jupes en chaines dorées ou en patchworks de crochets.
Puis c’est au tour des silhouettes de la styliste chinoise Lucia Liu, ancrées autant dans la mode d’aujourd’hui que dans l’effervescence créative des eighties. Dans l’héritage de Franco Moschino, elle puise des motifs floraux et des pièces en tricots, qu’elle réinvente au gré de tenues à la fois romantiques et bling, accentuées dramatiquement d’épaules ballons et de foulards enroulés autour de la tête. Tout en conservant une touche d’actualité au travers de pantalons cargos taille-basse ou de larges ceintures aux boucles cœur.
Dans un final explosif, une troupe de danseurs présentent les dix dernières créations, imaginées par la styliste et journaliste britannique Katie Grand. La chorégraphie, dirigée par Wayne McGregor, transcende le podium au gré de combinaisons moulantes noires et blanches, à la limite du kitsch, clamant haut et fort le “loud luxury” (phase imprimée sur certains ensembles) qui a fait le succès de Franco Moschino.