Lucas Bravo rejoue American Psycho au défilé Louis Gabriel Nouchi
À la Fashion Week homme de Paris, l’acteur Lucas Bravo a ouvert le défilé Louis Gabriel Nouchi automne-hiver 2023-2024 dans la peau de Patrick Bateman, personnage principal du roman et thriller culte American Psycho.
par Matthieu Jacquet.
et Erwann Chevalier.
L’acteur Lucas Bravo ouvre le défilé Louis Gabriel Nouchi automne-hiver 2023-2024
Les membres du casting d’Emily in Paris ne cessent de faire frissonner la mode. Si Lily Collins ose de son côté des looks toujours plus risqués, c’est dorénavant au tour de Lucas Bravo d’envahir la sphère des défilés. En effet, alors que la Fashion Week homme de Paris bat son plein, le créateur Louis Gabriel Nouchi qui présentait sa collection automne-hiver 2023-2024, ce mercredi 18 janvier, dans un garage désaffecté du onzième arrondissement, a porté son choix sur l’acteur français révélé par la série Netflix à succès pour ouvrir son show. Cheveux gominés tirés vers l’arrière, éclaboussures de sang sur le visage, long manteau noir à l’allure de soutane… Lucas Bravo foule le béton brut sur les sonorités du titre The Chauffeur : une chanson du groupe new-wave britannique, Duran Duran. Le ton est donné.
Un défilé Louis Gabriel Nouchi inspiré par le thriller culte American Psycho
Grand bibliophile, Louis Gabriel Nouchi a pris pour habitude d’imaginer chacune de ses collections à partir d’une œuvre littéraire. Si précédemment, le célèbre roman épistolaire de Pierre Choderlos de Laclos, Les liaisons dangereuses (1782), lui avait inspiré une collection torride, cette saison automne-hiver 2023-2024 met en lumière l’œuvre satirique et culte de Bret Easton Ellis, American Psycho (1991) : l’histoire de Patrick Bateman, un élégant courtier de Wall Street qui cache sous ses airs proprets une personnalité psychopathe et enchaîne les meurtres dans l’intimité de son loft new-yorkais. Au programme de cette nouvelle collection, à interpréter comme une réflexion plus globale et contemporaine sur la masculinité toxique et les rapports de domination sociale, le créateur français fait un clin d’œil à l’uniforme du personnage fictif à travers un tailoring affûté, marqué par les épaules larges et rigides des chemises, blazers et manteaux et une taille cintrée pour retrouver l’allure de l’uniforme des hommes d’affaires des golden eighties, tandis que certains ensembles s’agrémentent de gants moulants en cuir – accessoires idéaux pour accomplir le crime parfait. Moins littéralement, l’univers sanguinolent du récit raconté par Bret Easton Ellis résonne dans des robes asymétriques et ensembles drapées loungewear entre confort et sensualité, des cuissardes XXL portées avec des robes à fentes profondes, toutes en couleur rouge sang. Cette atmosphère aussi formelle qu’inquiétante s’incarne également dans le choix des matières et des couleurs, majoritairement sourdes, quand celles-ci ne sont pas réveillées par du bleu layette.
À côté du jersey, du jacquard satiné, et du mohair, le cuir s’invite sur des sacs et accessoires moulés en forme de machette ou de tronçonneuse. Des pantalons amples, tee-shirts, vestes et pantalons ajourés par de fines lignes en matière transparentes, ou encore des manteaux translucides couleur chair aux airs de secondes peau amènent à ce vestiaire la part de fluidité et d’érotisme subtil devenus la signature du label parisien depuis sa création en 2017. Côté cabine, une chose est sûre : les défilés de Louis Gabriel Nouchi affirment de plus en plus au fil des saisons leur inclusivité. En plus des mannequins professionnels, le créateur met en effet un point d’honneur à présenter une grande diversité de corps invitant sur le podium des modèles très différents par leur âge ou encore leur gabarit.