Louis Gabriel Nouchi embrase le Palais de Tokyo avec un défilé torride pour le printemps-été 2023
Au Palais de Tokyo à Paris, Louis Gabriel Nouchi dévoilait ce mercredi 22 juin sa collection printemps-été 2023 dans un défilé torride dévoilant les corps à travers des jeux de transparence, des silhouettes habillées-déshabillées, des imprimés trompe-l’œil et des sous-vêtements sensuels.
Par Erwann Chevalier.
et Matthieu Jacquet.
Le mercure est monté très haut au Palais de Tokyo à Paris ce mercredi 22 juin au soir. En cause, non pas une canicule assommante mais le défilé printemps-été 2023 de Louis Gabriel Nouchi. Une chose est sûre avec cette nouvelle collection : le label fondé en 2017 par le créateur français éponyme se désinhibe encore un peu plus avec une collection toute en sensualité, présentée sur les rythmes lancinants du tube Beyond my control (autre référence aux Liaisons dangereuses) et la voix sensuelle de la pop-star française Mylène Farmer. Au-delà de l’émulsion visuelle provoquée par les gouttes de sueur apparente, les corps poilus dénudés et leurs muscles saillants affichés sans complexe, le créateur français reste un vrai bibliophile, s’inspirant pour chaque nouvelle collection d’une œuvre littéraire. Ici, ce sont Les liaisons dangereuses, fameux roman épistolaire de Pierre Choderlos de Laclos (1782) sur l’amour dans l’aristocratie française à l’époque libertine, qui imprègne l’atmosphère du défilé : celle d’une étreinte fugace et interdite, dans une antichambre, où les amants pourraient être surpris à tout instant, autant que les moments de déshabillage et de rhabillage qui précèdent ou suivent ces scènes d’alcôve.
Si l’on pensait déjà, lors du défilé précédent, que Louis Gabriel Nouchi proposait le vestiaire le plus sensuel de l’histoire de son label, la nouvelle collection pousse d’un cran cette expression d’une sexualité crue et contemporaine. Elle s’exprime puissamment dans un casting qui met l’accent sur la diversité des corps, notamment avec la présence de nombreux mannequins poilus – très décalés des corps lisses et juvéniles coutumiers des défilés homme –, dont la peau est plus que jamais dévoilée. Elle se révèle notamment grâce des effets de transparence, à travers les chemises en dentelle ou les fameux hauts et pantalons en acétate ajouré déclinés depuis plusieurs saisons. Mais le dévoilement est aussi plus frontal, dans des bodys et débardeurs échancrés, ou d’amples robes de chambre flottant autour du corps, coupées dans un tissu éponge blanc qui – rasé par endroits – dévoile subtilement le motif marbré signature du label.
Mêlant confort et sensualité, les pièces les plus décontractées, fluides et élastiques, sont traitées avec le même raffinement que les plus structurées. C’est le cas de ces chemises aux manches ouvertes, qui laissent les bras totalement nus, le tout dans une déclinaison de teintes allant du blanc immaculé au noir profond, en passant par le rose fuchsia et le rouge écarlate. Afin d’affirmer la charge érotique de sa collection, Louis Gabriel Nouchi a développé cette saison deux imprimés trompe-l’œil : une tache assombrissant le haut des sweats gris pour imiter avec précision les traces humides de la transpiration, ainsi que la photographie d’une main soulevant le haut d’un tee-shirt et dévoilant le bas du torse, déclinée en rouge ardent sur quelques chemises. La fente, signature du label, reste présente sur l’encolure des hauts et des chemises, et ne se prive pas de souligner le haut de la cuisse sur les sous-vêtements devenus des pièces phares de la marque, ainsi que sur des boxers de bain, en polyester recyclé, moulant parfaitement le corps galbé des modèles.