Les guerrières contemporaines du défilé Trussardi printemps-été 2023

Une traversée de l’histoire et des époques est au programme du nouveau défilé Trussardi. Pour présenter leur deuxième collection pour la maison italienne, Benjamin Huseby et Serhat Isik, fondateurs du label GmbH entrés à sa direction artistique fin 2021, les deux Berlinois ont choisi le cadre somptueux du Palazzo Clerici, palais baroque du 17e siècle situé dans le cœur historique de Milan. “Comment peut-on ramener dans notre monde un sens de l’émerveillement ? Et comment le passé lointain peut-il sembler pertinent pour le présent ?” Les questions posées par les deux créateurs pour présenter leur nouvelle collection résonnent dans la trentaine de silhouettes, qui s’inspirent notamment de la pratique de la magie et la manière dont celle-ci à donné lieu à de nouvelles formes de médecine, autant qu’elle a entraîné une chasse aux sorcières en Occident.

Telles des guerrières contemporaines, les modèles du défilé Trussardi dégagent une force discrète, affirmée par la savante conjugaison de fluidité et légèreté dans les coupes comme dans les matières. Les robes et jupes sont en jersey moulant, les polos en coton fin, les costumes sont amples et en lin, les bermudas sont larges et évasés, tandis que les matières plus rêches et épaisses sont traitées avec un soin particulier. Ainsi, les manteaux en cuir revêtent une texture crocodile et un aspect brillant, tandis que les ensembles en denim se voient agrémentés de lignes sinueuses, dessinées par les coutures et surpiqûres.

Si le duo proposent des pièces fonctionnelles, comme des blousons et jupes agrémentées de poches à rabats, les silhouettes n’en dévoilent pas moins le corps avec sensualité : les jupes froncées et les shorts sont mini, remontés jusqu’en haut des cuisses, les décolletés des tee-shirts à manches courtes dévoilent le début des épaules et le haut de la poitrine, les bodys et les robes sont affinés jusqu’à ne plus former qu’une mince bretelle remontant au centre du buste, tandis que sur certains ensembles, de fins cordons enserrent le haut et le milieu du corps, allongeant le ventre et la taille. Déclinée dans une palette sobre, entre marron, noir, beige, sable et rose poudré, la collection trouve son élégance dans les détails du drapé des robes, dans les cristaux appliqués ornant certaines d’entre elles, ou encore les boucles circulaires fermées par une tête de lévrier anglais qui ornent les ceintures et les sacs, reprenant le logo de la maison de maroquinerie fondée en 1911.