25 juin 2023

Les 10 labels qu’il ne fallait pas rater à la Fashion Week de Paris

Derrière l’euphorie du show Louis Vuitton et le spectaculaire défilé Dior se cachent de jeunes labels, pour lesquels la Fashion Week masculine printemps-été 2024 est aussi l’occasion de faire parler de leur collection. Du vestiaire extrêmement raffiné d’Aldo Maria Camillo au premier défilé du label 3.Paradis, Numéro a sélectionné 10 créateurs à suivre de très près.

Luxe et détails dorés : les vêtements délicats de Christoph Rumpf

 

La nouvelle collection printemps-été 2024 de Christoph Rumpf tranche, par ses couleurs et ses motifs, avec ses précédentes créations. Photographiés devant un décor orangé, les vêtements respirent la chaleur de l’été : un haut double à manches courtes et longues en mesh beige, une chemise bleu nuit ornée de blés dorés assortie à un short à smocks, un ensemble de costume abricot ample et léger… Sans oublier les bombers richement brodés – grand succès du label français fondé en 2021 –, ici de fleurs jaunes et de feuilles vertes sur un fond crème, là de fils métallisés et argentés sur un tissu pourpre. Le summum du chic, résidant dans l’attention toute particulière portée aux détails : à l’image des ceintures, portées sur des shorts et des pantalons à taille élastique, parées de boucles, de clous, d’ailes et d’autres détails couleur or. Lauréat du Grand Prix du festival d’Hyères en 2019, Christoph Rumpf continue de cultiver son style luxueux et à la pointe de la sophistication, probablement inspiré par sa collection personnelle de tissus anciens et sa passion pour le créateur prolifique John Galliano

Le vestiaire street-wear et délicat du défilé C.R.E.O.L.E

 

Au sous-sol du Palais de Tokyo, ambiance plage et paréo. Une table de pique-nique, un parasol, des chaises en plastique… Les mannequins du défilé C.R.E.O.L.E printemps-été 2024 prennent place au sein de ce décor estival et casual, sur le rythme d’un concert de musique en live. Et, malgré la chaleur étouffante et la fatigue planant sur ce dernier jour de Fashion Week, les invités ont répondu présents, immergés dans cette atmosphère chaleureuse et sexy, fidèle à l’identité du label mode lancé en 2021. Son créateur, Vincent Frédéric-Colombo, y mêle son enfance guadeloupéenne et ses attaches parisiennes en concevant un vestiaire street-wear aux détails délicats : ici un short léger brodé de fines paillettes assorti à sa chemise ouverte, là un corset au décolleté plongeant laissant apparaître les pectoraux… Ou encore un ensemble ample rayé orange, jaune et vert, aux couleurs du film Coco la Fleur, Candidat (1979), en hommage au réalisateur guadeloupéen Christian Laura.

Les vacances estivales selon Ernest W. Baker

 

Si pour leur dernière collection, les fondateurs du label Ernest W. Baker, demi-finalistes du prix LVMH en 2018, mettaient l’accent sur le concept mélancolique de la pluie, ils se concentrent sur le thème plus jovial de la fête et des vacances pour la saison printemps-été 2024. Le tandem de créateurs, composé du créateur américain Reid Baker et de la créatrice portugaise Ines Amorim, plonge en effet dans leur enfance pour en extraire un vestiaire exaltant un tailoring rigoureux et un sens de la coupe parfaite – leur signature. Plusieurs looks Ernest W. Baker s’inspirent ainsi des images stéréotypées des vacances, avec le motif des feux d’artifice réinterprété au travers de dizaines de clous doré sur une veste sans manches en cuir, un short et un sac assortis. Dans les couleurs, le rose et le violet viennent réveiller les noirs, les blancs et les gris, qui se marient délicieusement sur un blazer cintré tandis que d’autres looks adoptent un imprimé peau de serpent ou sont brodés d’une toile d’araignées, en référence aux insectes observés lors d’escapades nocturnes. On retrouve également des pièces plus statement à l’inspiration néo rétro-futurisme, tels un sac, un trench et une veste confectionnés à partir des housses de canapé en vinyle des années 70, récupérés lors d’un photoshoot. 

Le luxe discret de Meta Campania Collective

 

Loin d’une mode show off, Meta Campania Collective propose depuis 2021 un vestiaire pratique composé d’essentiels à adopter du matin au soir. Pour cette cinquième collection, les trois amis et associés imaginent la garde-robe parfaite pour la ville ou pour les escapades à la campagne. Confortable et facile à s’approprier, cette saison printemps-été 2024 se concentre sur la légèreté : en témoigne le choix des tissus, alternant entre soie, crochet, coton, cachemire et maille. Le tout compose une silhouette élégante et nonchalante, d’un trench enveloppant à capuche en coton léger à des shorts brodés surdimensionnés associés à une veste de travail. Ailleurs, les chemises amples en cachemire feutré ultra doux se portent avec des sandales ou des pantoufles pour une allure décalée. Pour mettre en lumière toutes les qualités de cette nouvelle collection, le label a invité le jeune artiste français Samuel Fasse — récemment exposé aux Rencontres d’Arles, à la Biennale de Nice et au Palais de Tokyo —, qui imagine la performance “In the day of” dépeignant un quotidien où les protagonistes sont uniquement habillés de pièces Meta Campania Collective.

La mode espagnole réinventée d’Arturo Obegero

 

Arturo Obegero a grandi au bord de l’océan Atlantique dans le nord de l’Espagne. Un appel de la mer que l’on ressent plus que jamais dans sa collection printemps-été 2024, nourrie par ses heures passées à observer les grandes vagues que domptent les surfeurs aguerris, dont son propre frère. Ainsi, le jeune créateur imagine des individus tout juste sortis des eaux pour rejoindre une soirée où ils dénoteront par l’élégance de leur tenue. Outre les éléments désormais signature du label fondé en 2018, entre chemises soyeuses, pantalons taille haute évasés et utilisation presque exclusive du blanc et du noir, Arturo Obegero pousse la sophistication d’un cran à travers des ensembles contrastés entre matériaux satinés opaques et dentelle délicate, un débardeur et une robe à col roulé noir parsemés de paillettes, plus dramatiques, et un haut brodé de perles dont les lignes sinueuses rappellent celles tracées par l’écume. Arturo Obegero n’hésite pas à retranscrire également le mouvement de l’eau dans des robes et pantalons très longs, dont les matières fluides se déroulent jusqu’au sol tel le ressac de l’eau déferlant sur le sable d’une plage, ou encore dans des imprimés inédits, faisant jaillir de grandes vagues sur quelques vêtements.

Les surfeurs de la collection Ouest printemps-été 2024

 

Ce mercredi 21 juin, sur les coups de 9h30, l’Hôtel national des arts et métiers a des airs de boîte de nuit. À la présentation du label parisien Ouest – fondé en 2022 par Arthur Robert – une dizaine de mannequins se déhanchent sur une bande sonore techno, vêtus de shorts en imitation aluminium, leur conférant des allures d’astronautes. Pour le reste, cette collection printemps-été 2024 est peuplée de références au surfwear, où les chemises se portent ouvertes sur le torse, et certains ensembles en jean apparaissent dans un dégradé de couleurs passant du beige au bleu. Chez Ouest, le matin est une fête – et la récente annonce de leur arrivée en finale du prix de l’Andam 2023 ne nous fera pas dire le contraire…

6. Blue Marble

 

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La mode californienne de BlueMarble

 

Depuis la création de son label en 2019, le créateur français Anthony Alvarez infuse ses pièces d’une énergie solaire, définissant les codes d’un vestiaire coloré aux coupes amples. À l’occasion de son défilé printemps-été 2024BlueMarble dévoile une série de silhouettes qui semblent revenir d’un cours de surf sur la côte ouest. Les jeans sont portés loose, parfois ornés d’un imprimé léopard que l’on retrouve également sur des vestes. Le maillot de basketball apparaît dans des teintes de jaune et de rouge, floqué du numéro 19, en référence à l’année de création du label. Dans une palette de couleurs se développant du jaune au vert pomme, une série de chemises amples sont portées à même le torse. Armé de tong et de débardeur, l’homme du printemps-été 2024 de BlueMarble a trouvé son attirail pour flâner en Californie aussi bien que sur les quais de Seine pour le reste de la saison. 

Le costume léger et délicat selon Steven Passaro

 

Un vent de légèreté soufflait sur le défilé Steven Passaro ce vendredi, telle une douce brise d’été. Pour sa collection printemps-été 2024, le label fondé il y a trois ans par le créateur éponyme présentait une vingtaine de silhouettes qui, par leurs matières fines voire transparentes et leurs coupes, libèrent le mouvement des corps à l’image de feuilles de papier. Une fois de plus, le prêt-à-porter “sensible et délicat” – selon ses mots – du jeune designer français revisite les classiques du vestiaire masculin en jouant sur les lignes : celles des coutures verticales qui strient discrètement les blazers, des doubles surpiqûres qui forment une croix sur les pantalons en denim, des fentes qui ouvrent les chemises ou encore des plis des pantalons qui accentuent leur volume. Habitué à réaliser ses prototypes en 3D, Steven Passaro termine sa présentation en projetant les modélisations numériques de quatre ensembles qui apparaîtront ensuite sur le podium, entre costumes ornés de fils en chevrons et superpositions d’organdis aux airs de papier calque et robe plissée fermée par un bustier corseté.

Le premier défilé parisien du label de streetwear 3. Paradis 

 

En 2013, le créateur Emeric Tchatchoua fonde 3.Paradis, son label de prêt-à-porter haut de gamme, inspiré de l’univers du streetwear. Adoptées par des personnalités de la musique — de Billie Eilish au rappeur colombien Maluma en passant par la star du hip-hop Usher — ses créations sont aujourd’hui vendues à travers le monde entier et appréciées pour leur minimalisme et le symbole de paix qu’elles véhiculent : les colombes, dont il orne ses modèles. Ce vendredi 24 juin, le créateur âgé de 35 ans plante le décor de son défilé printemps-été 2024 (son premier défilé à Paris) au Square des Périchaux, dans le 15e arrondissement où il a passé son enfance. En présentant une série de costumes colorés aux volumes exagérés, quelques vestes en cuir façon biker ainsi que des déclinaisons autour du jeans, Emeric Tchatchoua signe un très beau premier défilé parisien, mêlant avec grâce les codes du tailoring et du streetwear. 

Aldo Maria Camillo, entre tailoring italien et énergie grunge

 

Affichant un parcours remarquable – Valentino, Cerruti, Zegna et Berluti – Aldo Maria Camillo lance son label en 2019, pour finalement présenter une première collection en janvier 2023, puis une seconde il y a quelques jours au salon de mode masculine Pitti Uomo à Florence. Installé à Paris, le créateur romain profite de la Fashion week printemps-été 2024 pour exposer son vestiaire masculin d’un raffinement exquis, où le tailoring italien rencontre une énergie grunge, exalté par de sublimes matières (soies, laines, lins lavées) et de discrets détails féminins. Costumes légèrement XXL, chemises amples aux boutons recouverts ou veste de skateur en organza transparent, débardeurs militaires et pantalons à pinces baggy… plus que des vêtements, c’est une attitude qui se dégage de cette seconde collection signée Aldo Maria Camillo.

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