Le premier défilé du jeune label danois Heliot Emil à Paris

Ce premier défilé à Paris était pour les frères Juul l’occasion de dérouler tout le vocabulaire stylistique de leur label autant que de montrer leurs possibilités d’innovation, en partant d’une question : qu’est-ce qu’un uniforme, et comment se distinguer tout en revêtant des pièces qui signalent notre appartenance à une communauté ? Pour répondre à cela, Heliot Emil décline sa patte sur des basiques du vestiaire masculin et féminin. Les blazers et manteaux trois-quart sont singularisés par l’ajout de sangles en cuir, de lanières, de mousquetons argentés et ceintures à boucle clip, mais aussi par l’application sur le tissu d’empiècements en acier fin – signature du label depuis ses débuts. Les doudounes, en nombre cette saison, sont gonflées par le dédoublement des manches et la superpositions de couches modulables à l’aide de zips. Un perfecto est restructuré par le maintien de sa doublure ouverte grâce à des boutons pression. Quant aux shearlings, ils dessinent des contrastes entre cuir et peau de mouton à l’aide de découpes géométriques et de jeux sur les vides et les pleins. Si le duo de créateurs avait déjà prouvé sa maîtrise des coupes structurées, il s’aventure ici également dans le flou en proposant des hauts moulants à lanières, des robes fluides dévoilant le corps par leurs matières transparentes et leurs ajouts, jusqu’à une mini-robe en maille de métal qui n’est pas sans rappeler les créations de Paco Rabanne. Les couleurs restent fidèle à l’identité du label : du noir au blanc froid et au blanc écru, Heliot Emil privilégie les tonalités sobres et contrastées, pour mieux mettre l’accent sur les contrastes de matière et les détails argentés qui font toute sa singularité.