Le premier défilé d’Ashlyn, finaliste du prix LVMH 2022
À New York, la créatrice coréenne Ashlynn Park a présenté lors d’un premier défilé, une collection printemps-été 2023 délicate et déconstruite, fonctionnelle et écoresponsable.
Par Anna Prudhomme.
Dans la pénombre, la danseuse Yin Yue ouvre le défilé habillée d’un ensemble rouge asymétrique fait d’une seule pièce de tissu. Épousant la forme du corps et suivant la force de ses mouvements, le tissu se tire et s’étire au gré des gestes de la chorégraphe de ce défilé. Des robes fluides, du workwear déconstruit ou des pièces techniques, déclinés dans une palette de couleur brutes, illuminés d’un rouge feu, s’enchainent alors sur le podium où danseurs et mannequins s’entremêlent.
Forte d’une expérience de modéliste et de designer au sein du studio de d’Alexander Wang puis dans celui de Raf Simons pour Calvin Klein, Ashlynn Park porte une attention particulière aux formes et aux lignes du corps. Le tailoring occupant toujours une place de choix dans ses collections, une chemise des saisons précédentes est réutilisée et reconstruite en une robe bustier volumineuse. Les vêtements techniques rappellent quant à eux l’expérience de Park dans le domaine du sportswear chez Y-3 à Tokyo au début de sa carrière.
Pour cette saison, la créatrice, qui a fondé sa maison en 2019 et a fait partie des huit finalistes du prix LVMH 2022, choisit de créer une garde-robe des plus durables, construisant des pièces entièrement zéro déchet. “Je me suis engagée, ainsi que mon entreprise, à entreprendre ce changement (réduire l’impact sur l’environnement) en éliminant les déchets lors de l’étape de la coupe, et en ajustant notamment mon système de production (…) », a-t-elle expliqué à Numéro dans une interview datant d’avril dernier.
Park explore à travers cette collection le thème – des plus actuel – de la résilience face aux défis. C’est celui de la maternité dont elle s’inspire aujourd’hui, les premières années de sa nouvelle vie de mère ayant été chaotiques, imprévisibles, et épuisantes, mais également touchantes et d’une beauté stupéfiante, raconte-t-elle dans un communiqué. Cette sagesse nouvellement acquise, elle l’insuffle dans la déconstruction de certaines de ces pièces, qui alimente désormais sa quête d’un travail nouveau, ce qu’elle symbolise en appelant ses deux petites filles à la rejoindre sur scène pour le salut final !