Le défilé Y/Project automne-hiver 2020-2021
Pensée dans la continuité de la dernière collection homme, la nouvelle collection Y/Project reprend ses coupes surprenantes et insolites avec toujours une maîtrise de la déconstruction.
Par Matthieu Jacquet.
Alors que l’on quittait Y/Project le mois dernier au beau milieu d’une piscine de ballons de baudruche, c’est au pied de la tour Montparnasse, dans l’enceinte d’un centre commercial, que l’on retrouve le label pour découvrir cette fois-ci sa collection femme automne-hiver. Si ces deux défilés sont distincts, il semblerait pourtant que le second préssente un deuxième volet de la collection homme, dont on retrouve bon nombre de coupes, patronages et volumes : les pantalons aux hanches arquées et aux entrejambes échancrés, les vestes dont l’envers fut doublé d’un côté pour accentuer l’asymétrie, les robes légères faites d’assemblages de différents voiles et mousselines ou encore les parkas et doudounes réalisées en collaboration avec le label Canada Goose, dont certaines font ici leur réapparition.
Pour autant, la nouvelle collection imaginée par Glenn Martens est bien loin de la redondance. L’échancrure de l’entrejambe inspire des béances triangulaires au milieu d’une robe ou matérialisé par une ceinture en denim qui maintient les deux jambes d’un pantalon, une veste couleur camel est cintrée pour se nicher au centre du pantalon assorti, l’ouverture d’un jean moulant imite les col en V d’où émerge un string noué sur les côtés – non sans rappeler la tendance des pantalons taille basse ayant marqué le début des années 2000. Au fil des pièces, les tissus sont torsadés, enroulés, boursouflés, drapés, voire écrasés à l’instar de plusieurs chemises coincées entre les bretelles des robes. Outre les bijoux d’inspiration art déco déjà aperçues dans la collection homme, on remarque des boucles d’oreilles en forme de fleurs dorées, des colliers de perles ornant les escarpins ainsi que des sacs à main accordéon doré ou noir. La pièce finale, une robe majestueuse en velours noir lacée sur les côtés pourvue d’une traîne et d’une collerette, clôture le défilé par un effet dramatique tel le costume d’une prêtresse sombre accomplissant son rituel. Le sortilège est jeté.