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Le défilé Ottolinger automne-hiver 2023-2024
Ce dimanche 5 mars, les créatrices berlinoises Cosima Gadient et Christa Bösch présentaient dans le défilé de leur label Ottolinger un vestiaire adapté aux sports d’hiver, déclinant leurs principes signature.
Par Matthieu Jacquet.
Chaque saison, les collections Ottolinger témoignent d’une même démarche : adapter une série de principes stylistiques forts à des environnements et vestiaires divers. Ainsi, après une collection automne-hiver 2022-2023 transportant dans un décor glaciaire, entre le monde numérique et physique, et une dernière collection inspirée notamment par l’océan et le swimwear, le label berlinois semble se tourner vers les vêtements de ski et autres sports d’hiver, aussi efficaces pour résister aux grands froids que pratiques pour se mouvoir et glisser sur la neige. On y retrouve ainsi pêle-mêle les lunettes à verres teintés, les couleurs vives et contrastés idéales pour se démarquer du blanc du paysage, les matériaux techniques et imperméables rappelant ceux des combinaisons de ski, des vestes cintrées matelassées et bien sûr les diverses couches que l’on trouve habituellement sous ces vêtements hermétiques, tels que les pulls en maille et les haut à manches longues et leggings moulants pour réchauffer le corps.
Mais la collection automne-hiver 2023-2024 ne serait pas une collection Ottolinger si l’on n’y retrouvait pas les codes instaurés par ses fondatrices Cosima Gadient et Christa Bösch depuis 2015. Ainsi, les doudounes comme les pièces en poils mauve et les blazers sont déconstruits pour devenir asymétriques, découvrir le corps par endroits et l’enserrer par d’épais cordons, une combinaison voit son col recouvrir une seul épaule pour libérer l’autre tandis que la ceinture du pantalon descend à l’oblique, et de nombreux hauts, jupes et collants sont découpés par des empiècements de matières diverses, dont certaines réveillent les ensembles par leur aspect brillant. Une touche de flamboyance que l’on retrouve dans les velours et robes du soir, tandis que des photographies de chat contrastant avec le rouge de plusieurs pièces en mesh rappellent l’amour des créatrices pour l’imprimé autant que leur goût certain pour la dérision.