Le défilé Louis Vuitton en 3 inspirations
À la tête de Louis Vuitton depuis dix ans, Nicolas Ghesquière livre une collection printemps-été 2025 entre hommage au patrimoine de la maison et à son propre héritage mode.
Par Camille Bois-Martin.
La Malle Courrier, un iconique de l’histoire Louis Vuitton
Séparant les deux estrades où sont installés les invités du défilé Louis Vuitton printemps-été 2025, un long podium façonné à partir de mallettes se déploie. Et, alors que la musique envahit la salle plongée dans l’obscurité – issue du nouvel album Jamie xx –, ce même podium s’élève progressivement pour révéler public une structure fabriquée à partir de 1250 Malles Courrier, provenant des ateliers de la maison française.
Emblématique de l’histoire Louis Vuitton depuis sa création en 1858, l’accessoire en cuir révolutionna les époques au gré de son design plat et fonctionnel, et des nombreuses figures cultes qui s’en emparèrent (Houdini, Hemingway, Greta Garbo, Audrey Hepburn…).
De sa surface monogrammée à ses rayures colorées, la Malle Courrier s’érige parmi les pièces incontournables de Louis Vuitton, et inspire ses directeurs artistiques, de Pharrell Williams à Nicolas Ghesquière, qui en reproduit ici les boutonnières sur de larges tuniques, les lignes des bordures en découpes géométriques sur des robes… et, bien sûr, le revêtement en cuir sur une multitude de looks, signature du savoir-faire de la maison.
Le softpower de la mode française – et de Nicolas Ghesquière chez Louis Vuitton
Un savoir-faire maroquinier qui, depuis plus de 150 ans, contribue au rayonnement de la maison et du luxe français. En témoignent le prestige et l’influence inégalés des grandes marques parisiennes à l’étranger, qui continuent de faire rêver, tant pour la richesse de leur patrimoine que pour leur logo et leur virtuosité technique emblématique.
Un concept que Nicolas Ghesquière semble bien avoir intégré, et dont il s’amuse même au sein de sa collection printemps-été 2025 : des sacs emblématiques de la marque réinventés silhouette après silhouette aux robes brodées de bijoux en passant par le travail des volumes architecturaux sur les épaules des tuniques ou les volants des jupes…
L’essence de Louis Vuitton se diffuse look après look – tout autant que la patte du créateur français, à la tête des collections femmes depuis dix ans, et dont l’imagination fait aujourd’hui partie du patrimoine de la maison. À l’image des rayures en biais, des talons à multiples lanières et des mix-and-match de motifs et de couleurs surprenants, qui ne sont pas sans rappeler ses premières collections (2014).
Des peintures de Laurent Grasso transformées en chemises
En clôture de ce défilé Louis Vuitton printemps-été 2025, trois looks flamboyants – et fascinants – s’avancent sur le podium. D’abord, ce sont les jupes, façonnées de dizaines de franges métalliques tournoyant autour des jambes des mannequins, qui happent le regard des invités. Puis, leurs yeux se dirigent rapidement vers les élégantes robes-chemises à manches courtes irisées.
Leur imprimé ? Des peintures de l’artiste Laurent Grasso, issues de sa série Studies into the Past, qui reprennent les couleurs et les motifs des grands peintres des 15e et 16e siècles (Paolo Uccello, Sandro Botticelli, Bruegel l’Ancien…). De délicats trésors croisant art et mode, présentés dans l’enceinte de l’historique musée du Louvre.