1 oct 2025

Les années folles du défilé Lanvin printemps-été 2026

Pour le défilé Lanvin printemps-été 2026, Peter Copping nous replonge dans la folie libertaire des années 20.

  • par Mélody Thomas.

  • Les années folles de Peter Copping

    Dernièrement, les années 20 font partie des décennies qui ont les faveurs de la mode. Il y a bien entendu l’exposition Paul Poiret qui se tient au Musée des Arts Déco, mais sans doute aussi parce que l’époque actuelle entre en écho avec la période actuelle qui, comme on aînée, est marquée par un climat de transformation sociale et culturelle.

    Côté mode, les années 20 ont marqué un début d’émancipation des femmes en revendiquant, avec la fin du corset, la libération du mouvement. Et puis il y a eu les robes tailles basses dont les lignes simples et peu marquées témoignent d’une volonté de fluidité. 

    De quoi inspirer Peter Copping qui, pour sa deuxième collection en tant que directeur créatif de la maison Lanvin, a particulièrement mis la robe taille basse à l’honneur. C’est d’ailleurs elle qui ouvre le défilé dans une version graphique noire et blanche.

    Cheveux retenus par un foulard, mains dans les poches, c’est la mise en mouvement de la modernité et de la sophistication qui animait les pièces imaginées par Jeanne Lanvin que l’on perçoit. La silhouette suivante est taillée dans un tissu noir qui s’évase en franges, autre clin d’œil à cette époque où le jazz fait danser Paris. De son côté, c’est un remix du titre Fade to Grey du groupe new wave britannique Visage qui sert de bande originale au défilé. 

    Au défilé Lanvin, une féminité insaisissable

    Au fil des 60 silhouettes de ce défilé Lanvin printemps-été 2026, on s’arrête sur les vestes au col montant, les robes aux épaules tombantes, la nouvelle gamme de sacs… mais aussi le travail du dos. Car c’est lui qui semble avoir fait l’objet de toutes les attentions au sein de la maison de mode.

    C’est dans le dos que se boutonnent les chemisiers en soie, que se dévoilent les nœuds d’attache de certaines robes — sans doute un clin d’œil au regretté Alber Elbaz qui en avait sa signature. Là encore, qu’oscille une chaine de bijoux ou que se dévoile, grâce à une robe cut-out, le bas d’un dos.

    Comme l’écrit le curateur et historien Alexandre Samson en chute de son texte d’introduction dans le catalogue de son exposition Backside, dos à la mode : “Le dos d’un vêtement peut toujours créer la surprise. L’impression que l’on se fait d’une personne vue de face est susceptible de basculer à tout moment — et il suffit parfois d’un retournement pour découvrir un motif original, un message provoquant ou un décolleté sensuel… ”.

    Se dévoile pourtant, dans le Lanvin de Peter Copping, une féminité inaccessible, qui ne se laisse pas lire facilement. Une aura de mystère qui tient autant à l’héritage de la maison centenaire qu’à la vision du styliste. Une invitation à redécouvrir Lanvin au fil des collections, à déceler les codes glissés dans les interstices, à relever les détails inattendus. Manière peut-être de rappeler qu’en mode, le retournement est bien souvent ce qui crée l’émotion.

    Tous les looks du défilé Lanvin printemps-été 2026