29 juin 2025

Pourquoi KidSuper est-il l’un des labels les plus déjantés de la Fashion Week ?

Pour sa nouvelle collection présentée au Musée des Arts décoratifs de Paris, Colm Dillane transforme son défilé KidSuper en conte illustré. Intitulée The Boy Who Jumped the Moon, cette collection printemps-été 2026 signe une nouvelle envolée théâtrale du créateur new-yorkais, entre vestiaire enfantin et narration visuelle impeccable.

  • par Nathan Merchadier.

  • Publié le 29 juin 2025. Modifié le 1 juillet 2025.

    La collection KidSuper printemps-été 2026 inspirée d’un conte pour enfant

    Il est un peu plus de 20h, ce samedi 27 juin, lorsque les invités du défilé KidSuper s’installent dans l’une des grandes salles du musée des Arts décoratifs. Sur chaque siège, un petit livre coloré attend sagement d’être feuilleté. Sa couverture, qui rappelle les éditions du Petit Prince, annonce le ton : The Boy Who Jumped the Moon. C’est aussi le titre de la collection printemps-été 2026 que Colm Dillane s’apprête à dévoiler.

    Chez KidSuper, le vêtement est toujours une histoire. Mais cette saison, c’est un véritable conte qui se déploie sous les yeux des invités, parmi lesquels ont été aperçus le footballeur Jules Koundé ou le rappeur French Montana. Le décor, qui prend la forme d’un livre géant, s’anime. Les pages s’ouvrent. Un premier mannequin s’avance. Il sort littéralement de l’histoire. Fidèle à son goût pour le spectacle (on se souvient encore de son défilé peuplé de marionnettes et de la venue du Cirque du Soleil l’an dernier), Colm Dillane continue de repousser les frontières du défilé classique. Ici, les images bougent, les mots s’envolent, et les vêtements racontent autant qu’ils habillent.

    Côté vestiaire, le créateur new-yorkais creuse encore le sillon d’une mode joyeuse, pleine de facéties et de références à l’enfance. Des sacs prennent l’apparence de livres collés entre eux. Un look preppy revisité se compose d’un short blanc griffonné de phrases naïves, assorti d’une chemise à rayures et d’un chapeau évoquant les “bonnets d’âne” d’antan. Mais, derrière ces clins d’œil malicieux se cache un savoir-faire toujours plus précis : manteaux impeccablement coupés, costumes sobres dynamités par des jeux de volumes, vestes parfaitement structurées.

    Une collaboration audacieuse avec Mercedes-Benz

    Point d’orgue du show : une collaboration inattendue avec Mercedes-Benz. En plus de révéler une voiture exposée à l’entrée du défilé (qu’il a lui-même imaginée), plusieurs silhouettes arborent des vestes en cuir colorées dans un style biker revisité, hommage ludique au constructeur automobile allemand, dans le sillage de la tendance automobile qui s’infiltre actuellement dans le monde la mode. “Je n’arrivais pas à croire que j’avais cette opportunité, alors il fallait que ce soit spécial, pas juste “normal” , confie-t-il à Numéro, quelques heures avant le défilé. Puis est venue la question du personnage : “Une fois que j’avais la voiture, je me suis demandé : qui la conduit? Qu’est-ce qu’il porte? À quoi il ressemble? ”. Le résultat ? Un vestiaire fait de patchworks, de cuirs vieillis et d’écussons, clin d’œil à l’esthétique de la voiture elle-même.

    L’une des pièces phares du défilé : une veste qui rend hommage à l’histoire de la marque allemande. “ Elle fait référence à la première voiture qu’ils ont construite et les lauriers – le Lorbeerkranz – brodés sur la manche”.

    Avec cette collection, Colm Dillane confirme sa place à part dans les rangs de la Fashion Week parisienne. Un chef d’orchestre de l’imaginaire qui, tout en continuant à faire sourire, affine saison après saison son idée du style. Et rappelle, en filigrane, qu’il faut parfois redevenir enfant pour viser la Lune. “J’essaie vraiment de faire des choses bizarres, inhabituelles, et de repousser les limites. Ce show aussi promet de repousser les limites. On verra si ça marche” concluait-t-il, sans savoir que son défilé s’achèverait sur une standing ovation…

    Les looks du défilé KidSuper printemps-été 2026