5 oct 2025

Avec Michael Rider, un air de renouveau chez Celine

Michael Rider poursuit sa vision chez Celine avec un second défilé printemps-été 2026 présenté au Domaine de Saint-Cloud ce dimanche 5 octobre.

  • Par Camille Bois-Martin.

  • Réinventer Celine : l’ultimatum de Michael Rider

    Pour découvrir le défilé Celine printemps-été 2026, il fallait aller jusqu’au Domaine de Saint-Cloud, en dehors de Paris. Un petit périple pour le microcosme de la mode, qui enchaine, ce dimanche 5 octobre, les défilés. Lacoste, Valentino, Jean Paul Gaultier, Chloé et McQueen… Mais les invités ont évidemment répondu présent, désireux de découvrir la seconde collection de Michael Rider pour la maison. En particulier depuis les messages publiés en ligne par Hedi Slimane, l’ancien directeur artistique de Celine…

    En effet, ce dernier faisait grand bruit avec une story Instagram postée le 6 septembre dernier, au sein de laquelle il évoquait le prochain renouvellement esthétique de la marque. Une réaction qui fait suite aux campagnes publicitaires dont les photographies en noir et blanc étaient en tout point similaires à celles réalisées par le créateur au cours de sa tenure. “Je suis convaincu depuis – et m’en réjouis d’avance – que la Maison Celine saura brillamment réinventer, pour ses campagnes publicitaires comme pour son image institutionnelle, une grammaire et un univers photographiques distinctifs et autonomes, propres à un nouveau chapitre si prometteur.” écrivait-il alors, avant d’ajouter : ”Cela dans un esprit d’indépendance créative et de renouvellement, dégagé de toute survivance, de tout emprunt ou de toute référence insistante à mon style photographique.”

    Provoquant de nombreuses réactions, cette prise de parole posait une large problématique dans un élan de renouvellement du monde du luxe. Elle sous-entendait en effet que tout nouveau directeur artistique devait se défaire de l’héritage du précédent, pour imposer sa propre patte au sein de la marque de mode qu’ils intégraient. Une tâche ardue et difficile à atteindre, tant par souci de clientélisme, que par besoin de cohérence…

    Pour le printemps-été 2026, Celine s’affranchit et ose les couleurs

    Mais on ne peut enlever à Hedi Slimane son indépendance et sa vision qui s’est souvent avérée inédite. C’est à lui que l’on doit Dior Homme, avant nommé Monsieur Dior, tout comme Saint Laurent, avant dit Yves Saint Laurent. Et c’est également sous son égide que Celine s’est défait de son accent aigu. Bref, une empreinte durable pour chaque marque, dont Michael Rider avait donc à charge de se défaire au sein de la maison française. D’ailleurs, les récentes publicités semblaient aller en ce sens. Plus dynamiques et colorées, elles évoquent l’ère Phoebe Philo, avec laquelle le créateur américain travaillait d’ailleurs pour la maison de mode. Des images qui introduisent ainsi la vision plus fluide et expressive de ce dernier pour Celine.

    Une esthétique que l’on percevait déjà au sein de son premier défilé printemps-été 2026, présenté hors calendrier en juillet. Et qu’il semble donc poursuivre au sein de cette seconde collection estivale, conçue, comme il l’écrit dans sa note d’intention, comme une “continuation” de la précédente, ”comme si le défilé de juillet ne s’était jamais arrêté, que les femmes et les hommes avaient continué à marcher au fil des saisons.”

    Des silhouettes fluides et séduisantes

    Surtout, Michael Rider ajoute dans ce communiqué avoir réfléchi à ce que Celine est et n’est pas – une réponse subtile aux messages publiés par Hedi Slimane. Et qu’il conclue donc avec ce vestiaire, inspiré par la légèreté, par la chaleur de l’été et par cette délicate tension entre la pudeur d’un vêtement couvrant et l’audace d’un autre découvrant la peau.

    On se laisse ainsi envoûter par cette vision poétique et élégante, tout à fait fidèle à l’univers de Celine, au sein de laquelle des robes à fleurs structurées côtoient des silhouettes fluides façonnées à partir de foulards satinés. Sous les arbres du Domaine de Saint-Cloud, la femme Celine est libre et souffle, sur son passage, un vent de renouveau rafraîchissant.