Le BDSM rencontre la haute couture au défilé Richard Quinn automne-hiver 2022-2023
Un orchestre encerclé de fleurs sur un tapis rose : tel est le décor feutré que choisissait Richard Quinn le week-end dernier, pour présenter à Londres une nouvelle collection mêlant le faste de la haute couture des années 50, l’extravagance des années 80 et des références au vestiaire BDSM…
Par La rédaction.
Depuis la création de son label en 2017, le créateur britannique ne fait jamais dans la démesure. Une approche que l’on reconnaît dès les premières silhouettes de ce vestiaire inédit, hommages prégnants à l’histoire de la haute couture portés par de grands chapeaux dissimulant le haut du visage et des robes volumineuses à manches longues et à taille large – dont les coupes en A sonnent comme un contrepoint au fameux New Look de Christian Dior. Comme toujours chez Richard Quinn, on retrouvera tout au long de la collection les fameux imprimés floraux ou à pois que développe l’ancien étudiant de la Central Saint Martins, où il s’était spécialisé en design graphique : déclinés en bleu, rose, violet ou orange, les roses et leurs feuilles vertes recouvrent les corps dans leur quasi intégralité, au point de ne plus pouvoir y distinguer les détails. Richard Quinn profite de cette collection pour introduire des combinaisons drapées sur le haut du corps, des robes aux épaules marquées par des manches bouffantes très années 80, des capes extravagantes n’ayant rien à envier aux manteaux luxueux des années 50 et des coupes presque monacales, relevant les hauts des trenchs jusqu’au sommet de la tête ou enroulant le tissu autour du visage – un style qui culmine dans l’immense robe en satin fuchsia monacale arborée par Irina Shayk. Contrastant avec ces pièces enveloppantes, le créateur habitué à transgresser les frontières dévoile également des silhouettes beaucoup plus sensuelles voire sexuelles, comme une mini-robe corsetée beige ou des combinaisons en latex portées sous les manteaux en taffetas et les amples jupes taille haute. Cette appropriation des codes du BDSM devient d’autant plus explicite lorsqu’apparaît la drag-queen Violet Chachki, tenant en laisse un homme au visage masqué par une cagoule de chien et au corps enserré par des harnais.