29 fév 2024

La surprenante collection du défilé Cecilie Bahnsen

Ce mardi 28 février, la créatrice danoise Cecilie Bahnsen a présenté “The Bite”, sa collection automne-hiver 2024-2025 de 29 silhouettes, qui bousculent les codes de sa marque éponyme en célébrant la beauté de l’ordinaire. 

Le défilé Cecilie Bahnsen et la poésie du quotidien

 

Depuis la création de la marque en 2015, le nom Cecilie Bahnsen renvoie à un imaginaire poétique, aérien… résolument romantique, à l’image des robes délicates qu’elle révèle chaque saison. Mais le succès d’une marque, si elle entend pérenniser son existence, repose sur sa capacité à se renouveler, à aller là où on ne l’attend pas. Et c’est exactement ce que la créatrice scandinave a su faire avec sa collection automne-hiver 2024-2025

 

Un pull gris à grosse maille noire portée sur une robe noire transparente et brodée de fleurs en dentelle : la première silhouette du défilé Cecilie Bahnsen convoque un prosaïsme auquel la créatrice ne nous a pas habitués, et donne le ton au reste de la collection. Loin des couleurs pastel auxquelles on la reconnaît habituellement, le noir domine et se fond au sein de silhouettes dont la portabilité n’est pas à remettre en question. 

 

J’ai voulu explorer de nouvelles directions cette saison, en faisant évoluer les codes de la marque à travers le sens et le soin, avec un dévouement incessant à la créativité et à la beauté”, explique Cecilie Bahnsen dans le communiqué transmis à la presse. “Adopter un côté plus sombre de la romance et interpréter un plus large éventail d’émotions, tout en restant fidèle à un lien sans vergogne avec la féminité et l’artisanat”.

 

Une collection automne-hiver 2024-2025 placée sous le signe de la pomme 

 

Intitulée “The Bite” (la morsure) et avec la pomme pour référence, la collection est une allégorie du désir, de la beauté et une célébration de l’ordinaire. Certains codes du label de mode restent pourtant présents. Il y a d’abord les robes, les détails de fleurs, les rubans, la dentelle et la transparence… Mais, contrairement aux saisons précédentes, ils viennent orner des matières différentes comme le cuir, le denim ou encore le coton. 

 

C’est l’artiste Casper Sejersen – qui collabore cette saison avec la marque – qui a donné à la directrice artistique la pomme pour point de départ. Il explique : “Nous avons parlé de la pomme. Pour moi, ce que j’aime dans la pomme, c’est sa simplicité, son ordinaire, mais aussi sa beauté et sa puissance. En Europe, la pomme est le fruit le plus répandu. Ce n’est rien d’extraordinaire, il y en a partout. Des enfants de quatre ans dessinent des pommes à la maternelle, les merveilleuses natures mortes de Paul Cézanne, l’installation Apple de Yoko Ono… J’aime l’ordinaire des choses. […] Il y a de la beauté dans les choses simples”.

 

Un va-et-vient entre l’opulence du luxe et la simplicité des vêtements du quotidien, que l’on retrouve notamment sur le trench à découpes fleuries qui laissent entrevoir la peau des filets d’argent, donnant l’illusion d’une nature vivante, d’une façon sensible de porter le vêtement. Un anorak cropped à fleurs brodées et aux manches volumineuses attire également le regard pour son aspect si familier et son allure distinctive. “L’idée de The Bite, est de laisser un peu de son innocence derrière soi, ce qui me semblait également très pertinent cette saison” évoque ainsi la créatrice. Entre innocence et puissance, les femmes Cecilie Bahnsen se tiennent désormais à la frontière du rêve et de la réalité.