21 jan 2021

La collection Sean Suen automne-hiver 2021-2022

Fidèle à la ligne épurée et aux formes géométriques qui font l’identité de son label, le créateur chinois Sean Suen présente cette saison une collection sublimée par des mailles et cuirs d’exception dans la brume romantique de la ville de Chongqing.

“Traitez l’inhabituel comme habituel. Traitez l’anormal comme l’unique. Traitez les gens comme des individus plutôt que des symboles”, écrit Sean Suen pour présenter sa nouvelle collection. Présentées sous un pont au bord d’un fleuve, sur les toits d’immeubles ou dans les hautes herbes, les silhouettes imaginées par le créateur chinois nous offrent pour l’occasion un panorama de Chongqing, ville du sud de la Chine où il est lui-même né. Devant ces architectures urbaines enveloppées dans un brouillard romantique, les corps se voient une fois de plus géométrisées par les lignes droites et les formes épurées des pièces du créateur : les costumes en laine se portent avec des chemises à longs cols, les chemises se portent sous des gilets sans manches dessinant un simple rectangle, les manteaux sont droits et arrivent aux chevilles tandis que leurs épaules larges et tombantes forment un trapèze.

 

 

Comme dans de précédentes collection, Sean Suen ajoute à ses hauts un empiècement rabattu sur le devant tel un plastron : ici, ce sont des moitiés de chemises à zip assemblées aux épaules des vestes monochromes qui donnent à l’ensemble une élégance solennelle. Et si la plupart des silhouettes sont guidées par une recherche de symétrie, certains vêtements la bousculent délibérément par des détails, comme la maille savamment grignotée de quelques pulls sans manches ou les franges qui découpent des hauts par leurs lignes obliques. L’exigence de qualité se retrouve notamment dans le choix des matières telles que les cuirs, dans lesquels sont découpés de nombreuses chemises et pantalons assortis et qui subliment les tonalités douces et urbaines – gris, beige, ocre, bleu marine – de la collection. À la fin du film, cinq mannequins se rejoignent sur un terre-plein face au fleuve, manière poétique d’incarner la phrase écrite par le créateur lui-même : “divisés, nous tombons, unis nous sommes debout.”